Synopsis: Avril 1988, Île d'Ouvéa, Nouvelle-Calédonie.30 gendarmes retenus en otage par un groupe d'indépendantistes Kanak.Entre le premier et le second tour des élections présidentielles, entre François Mitterrand et son Premier ministre Jacques Chirac, Philippe Legorjus du GIGN négocie pendant dix jours.
La fiche du Disque
Le film
Le cinéma français, si frileux avec son histoire contemporaine se rattrape de manière radicale. 23 ans après, la prise d’otages à Ouvéa, en Nouvelle-Calédonie est au cœur d’une réalisation qui tord le coup à la version officielle. Elle lui oppose celle de Philippe Legorjus, alors chef du GIGN,négociateur direct avec Alphonse Dianou, chef des preneurs d’otages.
Un an plus tard, il quittera sa fonction, écœuré par la manière dont les opérations se sont déroulées.Il écrit « Enquête sur Ouvéa » dont s’inspire Kassovitz.
Si son point de vue est présent tout au long du récit, il n’occulte en rien la rage du cinéaste de vouloir briser le silence et réveiller quelques vérités toujours enfouies au fond de cette grotte.
Là où vingt-sept gendarmes sont retenus en otage par une vingtaine d’indépendantistes kanakes qui exigent la suppression de la Loi Pons , privant la population locale de toute son identité.
Je parle de rage, mais elle est entièrement contenue dans une mise en scène qui ne cherche pas l’épate du cinéma américain ou l’esbroufe des films de guerre.Plus sur le registre psychologique, Mathieu Kassovitz épluche toutes les pièces du dossier. Puis vient le processus de la prise d’otages, et le lent cheminement des négociations .
C’est parfois fastidieux. Interprétant lui-même le rôle principal, Mathieu Kassovitz semble aussi fatigué que son personnage tenaillé entre les preneurs d’otages et les politiciens de Paris qui s’apprêtent à élire un nouveau président.
La pression est constante, les ordres et contre-ordres significatifs d’un état d’esprit qui au dialogue, préférera l’usage de la force.En pleine période d’élection présidentielle, lorsque les enjeux sont politiques, l’ordre n’est pas toujours dicté par la morale…
Selon la thèse Kassovitz, Legorjus s’apprêtait à obtenir la reddition des kanakes. Au final, tout le monde se sent trahi. Au final dix neuf kanakes et deux gendarmes seront tués. Un gâchis humain, et politique, qui aujourd’hui hante encore les plages de la Nouvelle-Calédonie.
Plus de 2h de bonus sur le Blu-Ray !
- « Le dernier assaut », making of de Sylvain Pioutaz ( 65 mn )
- « Le temps kanak » : documentaire d’Olivier Rousset ( 57 mn )
Review Overview
Le film
A trop vouloir bien faire et faire passer sa thèse qui me semble tout à fait crédible, Mathieu Kassovitz perd beaucoup d’énergie devant et derrière la caméra. Il reste un film indispensable à l’Histoire de notre pays qui ne se précipite pas tant que ça sur son passé.
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