Synopsis: Stockholm, entre zones industrielles et terrains vagues, Sébastian, un garçon à la beauté troublante et androgyne, se met en danger en ayant des aventures sexuelles avec des inconnus. Alors que tout est à deux doigts de déraper, le téméraire Andreas apparaît et le sauve in extremis. Entre ces deux fortes personnalités, c'est le coup de foudre. Mais cette relation intense et soudaine va être des plus électriques...
La fiche du DVD
Le film
Le bonus
Tigre d’or du festival du film international de Rotterdam 2014
Sébastian aimerait s’appeler Ellie. Le désir, avec la nécessité d’être ailleurs, dans son corps et dans sa tête. La silhouette le représente déjà dans cette passion absolue, mais c’est le visage plutôt, le regard, comme androgyne, happé vers un monde qu’il est encore le seul à discerner.
Sébastian drague jusqu’au coup de foudre inattendu. Plus tard il dira à Andreas, « la première fois que je t’ai vu, j’ai voulu mourir ». Une déclaration à deux balles, lancée à posteriori, mais totalement en adéquation avec sa quête d’une identité, autant morale que sexuelle. Une quête autour d’un prénom qu’il marmonne et ne revendique pas encore. Ellie.
Avec Andreas, il fait l’amour, se baigne dans une rivière qui pourrait être l’Eden, mais c’est une sortie d’égouts. Le lieu est douteux comme le devient sa relation : une aventure passagère à laquelle l’amant met rapidement un terme.
« Je ne suis pas pédé dit-il mais t’es tellement belle que tu me fous la gerbe ». Ester Martin Bergsmark filme ce couple de garçons avec la retenue des premières rencontres, soulignant leurs étreintes avec autant de pudeur que de renonciation. Toute l’ambiguïté de cette rencontre qu’Andreas n’assume pas pleinement, au point d’abandonner son partenaire à une nouvelle ronde amoureuse.
Sébastian s’appelle alors Ellie, qui va et vient dans ses errances sentimentales et trompe ses vis-à-vis. Méprise totale jusqu’à la bévue avec un partenaire , mais Ellie ne renonce à rien. « C’est comme si je me détruisais pour m’appeler comme ma sœur imaginaire, comme si elle allait naître de tout ça » .
Le personnage est joué avec grâce et justesse par Saga Becker, double interprétation sensible entre l’homme et la femme, qui n’a rien de la vision bourgeoise de François Ozon. dans « Une nouvelle amie » .Ellie est devenue femme, pas dans son corps, mais dans sa tête, dans le regard que les autres portent sur elle, et surtout son amant qu’elle retrouve. Andreas est amoureux.
LE SUPPLEMENT
- Rencontre avec Ester Martin Bergsmark (44.40 mn)
L’interview n’est pas encore prête, mais la caméra tourne, fait le point. On revoit le micro-cravate et pendant ce temps-là le journaliste pose quand même sa première question à laquelle Ester Martin Bergsmark ne répond pas forcément. Il s’agit de l’identité féminine ou masculine dans notre société actuelle (« je ne crois pas poser cette question dans mon film »), mais relève qu’étant petit il portait aussi bien la cravate, que la mini-jupe. « Mes parents m’ont toujours encouragé à être les deux à la fois ».
Il ne semble pas plus à l’aise ensuite (je le trouve assez vague, peut-être a-t-il du mal à s’exprimer en anglais), alors que le caméraman continue à zoomer n’importe comment, en quête semble-t-il d’un plan satisfaisant.
Selon les pays, le film est-il appréhendé différemment (- 12 ans en France, – 15 ans en Suède…) ?
« Je crois que le film est important pour les jeunes, mais qu’il plaise à tous, aux vieux comme aux jeunes m’étonne un peu. A 13 ans c’est un film qui peut apporter beaucoup, un passage à l’adolescence où l’on se pose plein de questions sur son identité ».
Review Overview
Le film
Le bonus
En parlant de la transformation d’un homme en femme, le réalisateur insiste ici sur l’aspect intellectuel de la démarche, la quête d’une identité, autant morale que sexuelle. Une quête véritablement identitaire, comme une ouverture sur le monde, que l’on interroge alors peut-être d’une autre manière.
Le personnage est joué avec grâce et justesse par Saga Becker, double interprétation sensible entre l’homme et la femme, qui n’a rien de la vision bourgeoise de François Ozon.
Avis bonus
Une longue interview du réalisateur assez pénible à suivre
5 Commentaires
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