Synopsis: A New-York, la vie de Camille, une adolescente solitaire et introvertie va radicalement changer en intégrant un groupe de jeunes filles skateuses appelé Skate Kitchen. Cette bande éprise de liberté et sa rencontre avec un jeune skateur énigmatique vont l’éloigner de sa mère avec qui elle s’entend de moins en moins.
La fiche du film
Le film
Je ne suis pas certain que ce genre de long-métrage intéresse une majorité de spectateurs. Il est totalement dépendant de la pratique du skate, filmé de manière instinctive, comme dans l’urgence d’un événement à saisir avant extinction.
La caméra à l’épaule, au ras du bitume et du poignet : les contorsions multiples révèlent tout l’allant du sujet.
Je ne suis pas fana de skate, nullement pratiquant. Mais ce filmage spontané m’a séduit.
Des jeunes filles new-yorkaises ont établi un camp de base dans lequel les garçons n’ont pas droit de cité. Quand Camille les rejoint, elle est complètement paumée. En rupture maternelle, elle n’a jamais connu cette solidarité féminine, brute de décoffrage. Des ados ouvertes à toutes les aventures, de la vie et de l’amour.
Leur langage est incompréhensible, leurs manières d’agir, irraisonnées. Camille, introvertie depuis toujours et fille unique sans réelle attache, découvre la liberté,
Elle en traduit le meilleur sur sa planche. Admise et reconnue, elle est chouchoutée par le photographe « officiel » du milieu, filles et garçons sans distinction.
Il s’appelle Davon (Jaden Smith), il est particulier. Ses amitiés réelles, sincères, il ne les exprime que par ses photos. La barrière de l’amour est infranchissable. Certaines en ont fait les frais, dont la meilleure amie de Camille, honorée par l’objectif, mais jamais par les sentiments. Une indifférence dont elle souffre encore.
Camille assume la posture et vit pleinement au cœur de l’été, loin d’une mère possessive et d’un papa dont elle n’a plus de nouvelles. Le skate est son exutoire, l’évasion sans contrainte. Les mots sont crus, directs, elle les entend et sourit sans véritablement leur accorder la puissance qu’ils enseignent.
Camille demeure dans la marge, au bord des interdits que ses copines outrepassent et des provocs qu’elles organisent avec une science consommée de l’embrouille.
Crystal Moselle, la réalisatrice, montre bien là ce qui l’a séduit dans cette rencontre de hasard, un jour sur un quai de métro.
La jeunesse et la sensualité, cet éveil à la vie quand l’insouciance prime sur la conscience. Pour ces jeunes filles devenues comédiennes, le temps d’un ollie dont elles se gavent jusqu’à la foulure. Nul doute que Camille, Ruby, Kurt et les autres ont du talent à revendre. Sur la planche et sur les planches…
Le film
Il y a une part évidente de documentaire dans ce film où la fiction sert avant tout la pratique totale du skateboard de la part de jeunes filles qui usent de leur planche comme un hymne à leur liberté adolescente. Un exutoire désormais pour Camille qui rejoint ce collectif en rupture familiale et en quête d’une liberté que sa mère ne lui a jamais totalement accordée. La rencontre de ces deux univers fournit à la réalisatrice un mode d’expression tout aussi particulier pour sa caméra qui entre la performance et l’intervention vise à l’instinctif, à l’image de l’interprétation de ces jeunes filles rencontrées sur le quai d’un métro. Elles sont très bien !
Un commentaire
Pingback: « 90's » de Jonah Hill. Critique cinéma