Synopsis: Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs. XVIIème siècle, deux prêtres jésuites se rendent au Japon pour retrouver leur mentor, le père Ferreira, disparu alors qu’il tentait de répandre les enseignements du catholicisme. Au terme d’un dangereux voyage, ils découvrent un pays où le christianisme est décrété illégal et ses fidèles persécutés. Ils devront mener dans la clandestinité cette quête périlleuse qui confrontera leur foi aux pires épreuves.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
Meilleur dvd Juin 2017 ( 7 ème )
Martin Scorsese est doublement frustré. De ne pas avoir tourné « Ben Hur » de William Wyler et « Voyage au bout de l’enfer » de Michael Cimino. Que l’on croie en un dieu, des valeurs, un système, c’est la même certitude – la foi viendra après – qui guide les hommes, les aveugle et les porte vers l’absolu.
Ces thèmes, le réalisateur américain les aborde aujourd’hui avec force, fanatisme et ténacité (il se prépare depuis 30 ans) d’après le roman éponyme de Shûsaku Endô et l’histoire des prêtres apostats. Au XVII ème, au Japon, des missionnaires assistent sous la contrainte aux tortures, avant d’être eux-mêmes obligés de renier leur propre religion.
C’est un long chemin de croix qu’entament (le réalisateur) et le père Rodrigues (Andrew Garfield) . Il recherche un mentor perdu depuis des années dans « les marécages » japonais, là où rien ne prend racine, lui dit-on. Les catacombes ne sont plus romaines, mais la ferveur chrétienne est la même, qui se cache dans des paillotes minables, à l’abri de l’inquisiteur et de ses sbires.
Il lui faut prier et prévenir le danger toujours aux aguets. Son compagnon de route (Adam Driver ) a pris un autre chemin. Son guide est un Judas qui pour quelques pièces vendrait père et mère. C’est d’ailleurs un peu son histoire qui se consume aussi dans les flammes des suppliciés et leur odeur de chair.
Scorsese ne prêche pas, il soigne des blessures universelles, la violence de toujours. C’est un autre parcours de cinéma, entre le mystique et le spirituel, un engagement forcené qui s’appesantit beaucoup dans les premiers instants et force le spectateur à une introspection bien inutile.
Elle nous renvoie à l’avènement de ce nouveau Christ, tel le père Rodrigues au chevet de ses fidèles qu’il réconforte jusqu’à la mort.
Il la verra lui aussi à plusieurs reprises avant que ses bourreaux, faussement magnanimes, n’usent d’autres subterfuges pour lui faire renoncer à sa foi.L’interprète est à cet égard fort habile (Tadanobu Asano). Son dieu l’a abandonné lui disent-ils, son maître retrouvé n’est plus qu’une ombre ( Liam Neeson) .L’affrontement moral qui s’engage alors confère à ce film sa véritable raison d’être, sa pleine puissance. Dans la relation humaine, plus que celle des faits, Scorsese trouve enfin à qui parler. Au spectateur…
LES SUPPLEMENTS
- Silence, le cheminement de Martin Scorsese (23 mn). La genèse d’un film où l’équipe se relaie pour donner son point de vue. « Le sujet me renvoie à ma jeunesse et à mon éducation catholique » entame le réalisateur à l’évocation du livre de Shûsaku Endô, dont il s’est inspiré. « Une œuvre difficile à adapter » confirme un religieux, consultant « et qu’il ait pris 30 ans pour y arriver ne me surprend pas ».
Tous les commentaires sont faits sur des scènes plus ou moins du tournage, où l’on voit très bien l’implication de Scorsese auprès de ses comédiens qui disent tout le bien qu’ils pensent du maître.« Ils voulaient servir aux mieux Martin et l’histoire, ce sont de merveilleux acteurs » renvoie la productrice…
- Scène coupée (4.32). Celle des suppliciés, déjà très explicite avec le montage final. Ce qui a été supprimé était plus d’ordre méditatif…
Le film
Les bonus
C’est un film d’autant plus long (près de trois heures) que Scorsese met du temps à entrer pleinement dans le vif du sujet. Deux jésuites désirent se rendre dans le Japon du XVII ème où l’un de leur maître serait devenu un apostat. Inimaginable à leurs yeux, les voici au cœur de ce pays de tous les dangers.
Ils ne manquent pas effectivement sur le chemin de croix que Scorsese balise laborieusement avant de se débarrasser de ses tics de vieux loup de mer pour aborder enfin le sujet qui le taraude sur le mystère de la foi. Quel qu’il soit !
Scorsese ne prêche pas, il soigne des blessures universelles. C’est un autre parcours de cinéma, entre le mystique et le spirituel qui donnent enfin une puissance totale à ce film vieux comme le monde et pourtant d’une acuité évidente.
La violence est toujours de ce monde, l’intolérance aussi, qui jaillit de ces hommes confrontés à leurs propres certitudes. Confortés par leur propre camp.
Avis bonus
Une longue revue d'effectifs sur l'histoire du film et une scène coupée
9 Commentaires
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