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« Sidewalk Stories » de Charles Lanes. Blu ray .Critique

Synopsis: A New York, en hiver, un artiste de rue noir gagne sa vie en dessinant les passants. Il emménage dans le sous-sol d’un immeuble abandonné.Un soir, il est témoin, dans le quartier de Manhattan, du meurtre d’un homme. Il recueille sa petite fille de deux ans, et, au même moment, vit une histoire d’amour avec une jeune femme.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Sidewalk Stories "
De : Charles Lane
Avec : Charles Lane (II), Tom Alpern, Nicole Alysia Lane
Sortie le : 08 octobre 2014
Distribution : Carlotta Films
Durée : 101 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Meilleur dvd Octobre 2014 ( 4 ème )

Evacuons l’apparentement avec « The Artist » qui 20 ans après ce film apparaît comme un simple ersatz. Quand Charles Lane entreprend cette incursion au cœur du prolétariat noir américain (« On the Bowery » de Lionel Rogosin), il vise droit au cœur, avec une tendresse et une sensibilité que le cinéma muet rend encore plus palpable.

Un fond noir et blanc qui s’accorde tout à fait avec le propos et nous voici très rapidement en immersion totale avec les personnages de cette histoire sans parole qui raconte pourtant tellement de choses.

Le prétexte, un artiste des rues se retrouve avec une gamine sur les bras. Ils vont s’entendre comme larron en foire, à la manière du « Kid » de M. Charlot auquel ce film fait irrémédiablement penser. On peut y voir un hommage, mais beaucoup plus me semble-t-il à travers les déambulations du héros, confronté aux vicissitudes du quotidien.

Charles Lane y inscrit sa propre partition, vision militante d’un passeur d’images. Loin du sordide, ou du blues inhérent à la légende, il fait jouer toutes les musiques possibles pour donner à son récital plus qu’un air de vérité.

La petite fille qui accompagne l’artiste (Nicole Alysia) est craquante à souhait et participe à cette légèreté ambiante qui contraste avec la noirceur du sujet. Interprète de premier plan, et réalisateur ad-hoc, Charles Lane trouve dans cette complicité tout le bonheur des duos mythiques du cinéma.

Ce qui l’amène à parler très naturellement de la ségrégation, du problème des sans-abri,du ghetto dans un écrin de silence et de non-dits. Tout est dans le regard des gens, portés par leur propre fantaisie (c’est vraiment enjoué) jusqu’à la portée finale de ce qui pourrait s’apparenter au rêve américain.

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Mais là encore la rencontre n’est qu’illusion, sentiment diffus tout au long de cette quête, arpentée dans la plus grande humilité de la part d’un réalisateur dont l’objectif premier était « de donner un visage et une voix à ceux qui traversent la société comme des hommes invisibles : tous les sans-abri. »

LES SUPPLEMENTS

  • « Vibrations » (28 mn). Un entretien avec le réalisateur et Marc Marder, le compositeur.

Alors que la référence à «  The Kid » de Charlie Chaplin ne fait aucun doute, Charles Lane prévient que c’est avant tout un film de 1959 de Jack Lee Thompson « Les yeux du témoin » qui l’a inspiré. «  Disons que c’est un mélange des deux, comme j’ai voulu mélanger les conventions du film muet avec celles d’un cinéma contemporain. Car dans le film muet il y en a qui en font des tonnes, et je ne voulais pas ça. »

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Le réalisateur raconte la manière dont il a tourné, à partir d’un véritable script et des dialogues écrits que les comédiens prononçaient. Il avoue aussi que la petite fille est sa propre fille, mais que ça le dérangeait que cela se sache. «  Ca ne faisait pas professionnel, mais elle a super bien bossé.

Trois semaines avant le début du tournage, j’avais placé une caméra dans sa chambre, pour qu’elle s’habitue. Il est difficile de faire jouer une enfant de deux ans, je ne pouvais pas la diriger comme un professionnel ».

Charles Lane revient aussi beaucoup sur le thème des SDF, et constate que 25 ans après, son film est toujours aussi pertinent «  et ce, malheureusement. Car aujourd’hui on s’y habitue, on n’y fait plus trop attention ». Marc Marder qui revient de Paris constate que la capitale française est aujourd’hui dans le même état que les rues new-yorkaises à l’époque du film. Il y a donc …25 ans !

  •  « A place in time » de Charles Lane (32 mn) 1977..Dix ans avant  « Sidewalk stories », son réalisateur signe un court-métrage en noir et blanc, et muet, tout à fait dans l’esprit du futur long métrage. On y retrouve notre héros solitaire aux prises avec les vicissitudes de la vie, qui ne lui fait vraiment pas de cadeau. La violence y est plus accentuée autour d’un dénuement presque total. L’apathie et la froideur des passants, pour ne pas dire leur indifférence ou leur lâcheté  figent le « propos » dans un cadre désespérant, que seule l’image d’une femme – comme dans « Sidewalk stories » – vient rehausser.

Une fois les deux films réunis, ce court-métrage apparaît comme un véritable document de travail préparatoire, une matrice indispensable.

Meilleur dvd Octobre 2014 ( 4 ème ) Evacuons l’apparentement avec « The Artist » qui 20 ans après ce film apparaît comme un simple ersatz. Quand Charles Lane entreprend cette incursion au cœur du prolétariat noir américain (« On the Bowery » de Lionel Rogosin), il vise droit au cœur, avec une tendresse et une sensibilité que le cinéma muet rend encore plus palpable. Un fond noir et blanc qui s’accorde tout à fait avec le propos et nous voici très rapidement en immersion totale avec les personnages de cette histoire sans parole qui raconte pourtant tellement de choses.…

Review Overview

Le film
Les bonus

Le cinéma muet tient dans ce « Sidewalk stories » réalisé il y a vingt ans seulement, un modèle du genre qui renvoie « The artist » à ses chères études. Charles Lane qui joue et réalise, donne un ton très personnel à la fantaisie des personnages et aux drames des situations dans un noir et blanc qui s’impose avec une logique évidente. L’utilisation de la musique est d’une pertinence du même acabit. La gamine qui accompagne notre héros est craquante ! On pense bien évidemment à Charlot (« The kid ») mais aussi à toute cette veine du cinéma réaliste américain que Lionel Rogosin a su mettre en lumière. Un coffret 3 DVD lui est consacré.

Avis bonus Un entretien excellent avec le réalisateur et le compositeur, un court métrage précurseur du long ; on apprécie !

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5 Commentaires

  1. je confirme tout ce qui est écrit ici,
    j’avais vu le film à sa sortie, un vrai bonheur,
    je me suis ennuyée à THE Artiste, là pas une seconde tellement les situations qui se suivent sont pleines de poésie, de recherche et d’humour. Un vrai regard sur le monde des sans abris, au travers d’une histoire tendre et forte à la fois! Courrez y!
    Sophie

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