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« Si tu voyais son coeur » de Joan Chemla. Critique dvd

Une ouverture flamboyante qui malheureusement ne laisse qu'un trop bon souvenir

Synopsis: Suite à la mort accidentelle de son meilleur ami, Daniel échoue à l’hôtel Métropole, un refuge pour les exclus et les âmes perdues. Rongé par la culpabilité, il sombre peu à peu dans la violence qui l'entoure. Sa rencontre avec Francine va éclairer son existence.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Si tu voyais son ceur"
De : Joan Chemla
Avec : Gael García Bernal, Marine Vacth, Nahuel Perez Biscayart, Karim Leklou, Mariano Santiago
Sortie le : 15 mai 2018
Distribution : Diaphana
Durée : 83 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
le film
Les bonus

Juste un petit mot au passage sur un film que je n’ai pas vraiment compris dans la forme et le fond. Un jeune homme responsable de la mort de son meilleur ami ( ils volaient du cuivre sur un poteau électrique ) se morfond dans un hôtel miteux, histoire semble-t-il de payer sa faute, tout en échappant à la famille du défunt.

Le héros est joué par Gaël Garcia Bernal ,l’individu décédé par Nahuel Perez Biscayart. On imagine que ces deux portraits vont surgir de la noirceur ambiante pour donner vie à une existence autrement fantomatique .

Mais non, pour son premier film Joan Chemla s’en tient à l’indicible et à l’errance. Elle filme la fuite silencieuse d’un homme égaré dans sa propre mort.

La vision décalée de la mise en scène, l’alternance peu compréhensible du passé-présent étire le propos dans des contrées poisseuses où la mélancolie de Gaël Garcia Bernal trouve le seul réconfort possible à l’échappatoire que guette le héros.

Biscayart est tout aussi prisonnier de cette étrange atmosphère que le doux sourire de Marine Vacth tempère en vain.

Elle n’est ni la clé du problème, ni la solution à l’amour que guette les personnages de ce film vraiment bizarre. Et à la longue, suffisant .

Le gardien du lieu (Karim Leklou) est assez fascinant mais son personnage ne l’entraîne pas très loin dans la dérive ambiante.

LES SUPPLEMENTS

On comprend peut-être un peu mieux le travail réalisé par Joan Chemla  en découvrant ses trois films courts .

  • «  Mauvaise route » (2008). Un jeune homme sur un vélo tente de rattraper sa copine à l’arrière d’un vélomoteur. On retrouve cette vision décalée d’un personnage qui erre tout autant que le héros de «  Si tu voyais son cœur » . Mais cette fois il n’est pas coupable…

On suit le jeune héros pour la fragilité qu’exprime son visage d’ange confronté à la lutte inégale, et donc tout aussi fragile qu’il l’oppose à son adversaire motorisé. La morale, plus que la conclusion est éloquente.

  • «  Dr Nazi » 2010 . Avec Nicolas Clerc, Bernard Waver, Céline Samie. Charles, garçon problématique  considère qu’il est responsable de la plupart de ses problèmes : les femmes, l’alcool, son hostilité envers les groupes . Il consulte le docteur le plus proche de chez lui…

D’après une nouvelle de  Bukowski, encore un portrait de garçon torturé où cette fois la réalisatrice adopte un ton plus direct, moins professoral pour faire admettre à son cinéma qu’il est aussi là pour donner à voir et à entendre une leçon sur la vie.

  • «  The man with the godlen brain » 2012.  Vincent Rottiers, Brennon Olsen, Karen Young. Cette fois c’est chez Alphonse Daudet que Joan Chemla puise son inspiration autour de ce petit garçon qui découvre que sa cervelle est en or. Si le film est très lisible, l’intérêt que suscite la mise en scène est peu conséquent.

J’y ai surtout vu des références, des clins d’œil – presque des clichés hollywoodiens- qui au final rendent l’ensemble très élégant, mais une élégance presque vaine. Je me promets de le revoir prochainement, le jeu de Vincent Rottiers ne m’a pas laissé indifférent…

Juste un petit mot au passage sur un film que je n’ai pas vraiment compris dans la forme et le fond. Un jeune homme responsable de la mort de son meilleur ami ( ils volaient du cuivre sur un poteau électrique ) se morfond dans un hôtel miteux, histoire semble-t-il de payer sa faute, tout en échappant à la famille du défunt. Le héros est joué par Gaël Garcia Bernal ,l’individu décédé par Nahuel Perez Biscayart. On imagine que ces deux portraits vont surgir de la noirceur ambiante pour donner vie à une existence autrement fantomatique . Mais non, pour son premier film…
le film
Les bonus

Je crains que Joan Chemla pense plus qu’elle ne réalise. La construction de ce premier film est peut-être une envie délibérée de sortir des sentiers battus, une proposition de mise en scène innovante mais à force de déstructurer des plans qui alternent bizarrement entre le passé et le présent, on perd le contact de deux comédiens qui se prêtent pourtant très bien à l’exercice de style en cours. Gaël Garcia Bernal et  Nahuel Perez Biscayart entourés par le doux sourire de Marine Vacth. Mais elle n’est ni la clé du problème, ni la solution à l’amour que guettent les personnages de ce film vraiment bizarre. Et à la longue, suffisant . AVIS BONUS Trois courts métrages qui nous éclairent peut-être un peu plus sur la manière de travailler de cette jeune réalisatrice

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