- Acteurs : Claudia Cardinale, Luca Verdone, Noël Simsolo
- Audio : Français (DTS-HD 2.0)
- Studio : ESC Editions
- DVD : 7 mai 2019
- Cinéma : 27 février 2022 – Arte-
- Durée : 72 minutes
L’histoire : Retour sur la vie et la carrière de l’inventeur du western-spaghetti, qui dynamita un genre en désuétude pour lui insuffler son style baroque, son goût de la farce, de l’amitié et de l’emphase.
Difficile de lancer une conversation sur Sergio Leone. Le réalisateur italien a marqué son époque, son art, son pays en menant chaque fois une révolution tranquille au sein d’un establishment qui le regarde de travers, ou à distance, ou l’ignore purement et simplement.
Avant de lui tresser des couronnes de lauriers devant la révélation d’un dénommé Clint Eastwood ,alors inconnu aux Etats-Unis .« Pour une poignée de dollars » , Leone dynamite un genre qu’il ne va pas s’arrêter d’attaquer.
Aujourd’hui on dit très naturellement « western-spaghetti ». J’imagine que les premiers échos sur l’appellation étaient plutôt moqueurs, voire dédaigneux.
A l’égard d’un cinéaste italien qui dans le sud de l’Espagne réinvente les codes du cow-boy méchant et de l’argent à tout prix .
Une idée qui lui trotte dans la tête depuis sa plus tendre enfance. Il le dit dans différentes interviews, les méchants de ses films sont nés dans le quartier pauvre de ses parents et sur les figurines des marionnettes qu’il se plaisait à voir sans arrêt .
Historien du cinéma, Noël Simsolo insiste sur ces détails et le fait qu’il ait été fils unique. « J’ai effectivement toujours cherché l’amitié » confirme le cinéaste qui en fera l’un de ses thèmes de prédilection.
Ce que raconte habilement Jean-François Giré sur l’enfance du réalisateur projetée au fil des séquences comme le fil conducteur de toute une carrière.
Il dit clap avant de dire maman et croit que son papa, metteur en scène, a inventé le cinéma.
Quand il comprend que ce n’est pas vrai, Sergio Leone décide de reprendre le flambeau. Assistant de Vittorio de Sica (« Le voleur de bicyclettes » et petit rôle d’étudiant ), puis de William Wyler ( la légende dit que la scène de la course de chars est filmée par Leone ), le jeune homme gravit les échelons sans grand enthousiasme.
Les péplums, ce n’est pas son style et le voici alors plongé dans l’univers de Kurosawa, dont « Le garde du corps » lui donne l’idée du scénario de « Pour une poignée de dollars ». Mais déjà dans l’esprit parodique, en rupture complète avec les codes du western américain. La grande aventure commence.
Plusieurs rencontres seront déterminantes. Avec Carlo Simi, architecte, scénographe, « il est comme un gamin qui joue avec des maquettes » se souvient l’épouse du chef décorateur.
Et puis bien sûr Ennio Morricone qui fut un temps son voisin d’école, mais Sergio Leone ne s’en souvient pas. Une photo en atteste pourtant . Pas grave, l’amitié, la complicité et le talent feront le reste.
Il y en aura bien d’autres comme celle que rappelle Claudia Cardinale en évoquant l’homme étonnant qu’était Sergio Leone. Elle revoit « Il était une fois dans l’Ouest » et la scène avec les ouvriers du chemin de fer qu’elle ravitaille en eau. « Une scène pleine d’espoir et d’énergie » dit-elle.
Une scène qui ressemble à ce portrait riche et documenté par des images d’archives rapportées des lieux de son enfance romaine et dans les décors d’Andalousie de ses westerns. Un nouveau grand jour pour Almeria .
LES SUPPLEMENTS
- Entretien avec le réalisateur, Jean-François Giré et Noël Simsolo ( 13 mn ). Il s’agit surtout de souvenirs personnels autour de leur rencontre avec Sergio Leone. On entrevoit aussi la technique du cinéaste …
- Un livret de 32 pages
- Quelques mots de … Il s’agit généralement là encore de souvenirs des intéressés comme pour Gianni Garko sur « Une poignée de dollars » . Celui qui avait créé le personnage de Sartana réfléchit sur les oppositions entre western américain et italien. C’est évident, mais intéressant à décrypter.
Le scénariste Ernesto Gastaldi, laisse lui aussi ses souvenirs gambader sur les tournages. Sa réflexion porte sur le mythe du western
- Rencontre avec Pecos El Francès. Un personnage de légende, d’origine française, souvent en arrière-plan dans de nombreux western. Aujourd’hui il vit à … Almeria. On ne se refait pas !
- Un guitariste à Rome joue du Morricone . Italo Vegliante . Sympathique, mais anecdotique.
Le film
Les bonus
La vie et la carrière de l'inventeur du western italien. Un très beau documentaire dans lequel Sergio Leone se raconte et laisse ses proches, ses amis, ses relations professionnelles raconter à leur tour la manière dont il travaillait, dont ils le percevaient.
Ce documentaire retrace la façon dont ce petit garçon de Rome a su dévier un genre pour lui donner une seconde jeunesse avec drôlerie et démesure dans un genre baroque que l’on n’imaginait pas vraiment .
portrait riche et documenté par des images d’archives rapportée des lieux de son enfance romaine et dans les décors d'Andalousie de ses westerns. Un nouveau grand jour pour Almeria.
AVIS BONUS
Beaucoup de commentaires, de souvenirs…
Un commentaire
Pingback: « L'Intervention » de Fred Grivois. Critique dvd