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« Sembra mio figlio -On dirait mon fils » de Costanza Quatriglio. Critique cinéma

L’histoire : Ismail et son frère Hassan ont fui les persécutions des Talibans lorsqu’ils étaient enfants. Aujourd’hui en Italie, Ismail n’a pas oublié leur mère. Grâce à une rencontre fortuite, il entrevoit l’espoir de la retrouver, il lui parle au téléphone mais elle ne semble pas le reconnaître.

Bouleversé, Ismail part à la recherche de sa famille en Afghanistan. Sa quête mènera le spectateur sur les traces du peuple Hazara et de son destin tragique.

A l’origine, deux documentaires de la réalisatrice parlent de la même histoire. Costanza Quatriglio la raconte aujourd’hui d’un point de vue fictionnel qui n’entache en rien la puissance de son récit et de son authenticité.

La distance requise par l’écriture du scénario donne une vérité terrible au sort du peuple Hazara qui en Afghanistan est considéré comme un paria. On tue les hommes, on vend leurs femmes, les enfants aussi parfois avec.

 

Ismail (Basir Ahang) n’avait pas dix ans quand avec son grand frère Hassan (Dawood Yousefi) il a quitté la terre nourricière pour échapper au massacre . Quinze ans plus tard il a refait sa vie en Italie, auprès d’Hassan dont il s’occupe particulièrement. L’homme parait effectivement fragile et peu enclin à reprendre les rênes de sa destinée.

Dont on ne sait pas grand-chose. Le hasard d’une rencontre va peu à peu la révéler. Leur mère serait encore vivante au pays. Ismail a pu la contacter au téléphone, mais la dame dit ne pas le connaître.

Une énigme singulière que Costanza Quatriglio évalue tout au long d’un récit  particulier. Les temps de pause et les silences marquent le cheminement des deux hommes avant d’arriver sur les bords de la mer Ionienne. On le découvre au fil des échanges difficiles d’Ismail avec sa mère. A demi-mots, on comprend la nature de ses rapports dans un pays qu’il ne connait pas.

De retour au Pakistan , Ismail, aidé par des habitants, repart sur les traces de sa mère

Le procédé narratif rend la mélancolie perceptible dans une histoire qui avant de s’en nourrir a connu la misère. Loin des montagnes afghanes et des attentats à répétition, leur calvaire résonne dans l’ébonite des écouteurs.

Les visages sont marqués, les tensions de plus en plus soutenues entre les deux frères qui ne s’accordent pas sur l’avenir de leur exil. Au bout du téléphone, un homme les sépare. Une autre douleur, une autre réalité à laquelle Ismail se confronte dans un final plus que poignant et méritant. Les pleurs silencieux d’une femme, son sourire à peine esquissé au milieu de ces autres femmes aux regards éteints.

On sait le sort que leur réserve ces brigands aux phalanges boudinées par des pactoles de gangsters. Entre le vrai et l’actualité du moment, la réalisatrice n’a pas eu à choisir.

Un film de Costanza Quatriglio, avec Basir Ahang, Dawood Yousefi, Tihana Lazovic. Festival " Viva il cinéma " Tours 2020 L'histoire : Ismail et son frère Hassan ont fui les persécutions des Talibans lorsqu’ils étaient enfants. Aujourd’hui en Italie, Ismail n’a pas oublié leur mère. Grâce à une rencontre fortuite, il entrevoit l’espoir de la retrouver, il lui parle au téléphone mais elle ne semble pas le reconnaître. Bouleversé, Ismail part à la recherche de sa famille en Afghanistan. Sa quête mènera le spectateur sur les traces du peuple Hazara et de son destin tragique. Film :    A l’origine,…
Le film

Sans jamais montrer la guerre, mais parfois ses ravages, ses conséquences, la réalisatrice reprend le chemin de deux frères afghans, exilés depuis leur tendre enfance en Italie et aujourd’hui confrontés à un possible retour au pays. Pour y retrouver leur mère qui aurait survécu au massacre auquel ils ont échappé gamins. C’est l’histoire du peuple Hazara et son destin tragique que nous raconte ainsi la réalisatrice en prise avec le réel et l’actualité. C’est un film qui raconte beaucoup, au téléphone et dans les rapports entre les deux frères dont on apprend peu à peu tout ce qui leur est arrivé. Si Hassan le plus touché par son enfance martyrisée accepte de revenir vers ce foyer qui n’est plus forcément le sien, son frère cadet freine des quatre fers. Le procédé narratif rend la mélancolie perceptible dans une histoire qui avant de s’en nourrir a connu la misère. Les visages sont marqués, défaits dans une autre réalité à laquelle Ismail va se confronter dans un final plus que poignant et méritant. Entre le vrai et l’actualité du moment, la réalisatrice n’a pas eu à choisir. Son film est âpre,pesant, il est grand !

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