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« Secret défense » de Jacques Rivette. Les suppléments

"Secret défense", l'exigence d'un cinéma qui malheureusement à disparu

Analyse du film par Pacôme Thiellement (32′)

A découvrir après le film. L’essayiste dévoile beaucoup les ressorts d’une intrigue qu’il situe principalement autour des profits et méfaits des ventes d’armes.

A travers le comportement de la fille de l’un des organisateurs de cette industrie, il émet l’hypothèse que ce film est un drame familial raconté en arrière-plan d’un drame collectif, la troisième place de la France dans cette industrie, «  la France bénéficiaire des guerres à travers le monde ».

« Les morts de -Secret Défense- sont les sacrifices pour que la France continue à être optimum sur la vente des armes ».

  •  Interview de Jacques Rivette par Frédéric Bonnaud (9′)

«  J’avais apprécié le travail de Sandrine Bonnaire sur –Jeanne La Pucelle– et la voyant dans «  La cérémonie » de Claude Chabrol, je l’ai vue en meurtrière ». Le réalisateur évoque le souvenir de « Un mauvais rêve » de Bernanos « que je n’ai pas relu, mais qui m’a donné l’envie de faire cette histoire ».

Une personne commet un meurtre à la place d’une autre, où le mythe d’Electre en filigrane dont parle beaucoup Pacôme Thiellement dans son analyse. «  Ou plus exactement l’impossibilité d’être Electre dans le monde contemporain ».

Sur la longueur de la fameuse scène entre Paris et Chavigny (métro, train, et bus de nuit) Jacques Rivette est fataliste. «  On s’emmerde ou pas, mais c’est ainsi ». Il aurait quand même bien aimé alléger certains plans, «  mais Sandrine tenait à la logique de son personnage, il ne fallait pas le décaler et elle avait raison ».

  • 5 prises d’une scène commentée par Laure Marsac et Sandrine Bonnaire (12′)

Rencontre et confrontation intéressantes entre les deux actrices, Laure Marsac reconnaissant sa difficulté à aborder la famille Rivette dans laquelle Sandrine Bonnaire tient une bonne place.

«  J’observais comment vous faisiez entre vous, on voyait que ça fonctionnait bien  (.. ) J’avais quand même un peu peur du système Rivette ».

«  Moi aussi j’étais intimidée  la première fois avec -Jeanne La Pucelle » reconnait Sandrine Bonnaire. « Il demande des choses très précises, et par exemple il n’aime pas que l’on parle quand on marche. (… )  Il m’a dit que j’étais une merveilleuse meurtrière et c’est pour ça qu’il a pensé à moi. Mais ça me pose un problème de conscience. Je veux bien que mon personnage tue, mais à condition qu’il le vive très mal».

  • Entretien autour du scénario (25′)

Pascal Bonitzer et Emmanuelle Cuau se retrouvent pour évoquer l’écriture du film composée avec Jacques Rivette. «  J’avais l’impression de le forcer d’aller dans une direction unilatérale pour commencer, ce qui n’est pas du tout son style » se souvient le réalisateur-scénariste. «  Et il aurait eu un peu de difficulté avec ça ».

Emmanuelle Cuau défend elle aussi la longue scène de transport. «  Le but n’est pas de montrer qu’elle se déplace, ça aurait été fait en quelques plans. Ici l’idée est d’avoir suffisamment de temps pour être avec elle, de se mettre dans sa position, dans sa tête ».

Bande-annonce

La critique du film, c'est ici Analyse du film par Pacôme Thiellement (32') A découvrir après le film. L’essayiste dévoile beaucoup les ressorts d’une intrigue qu’il situe principalement autour des profits et méfaits des ventes d’armes. A travers le comportement de la fille de l’un des organisateurs de cette industrie, il émet l’hypothèse que ce film est un drame familial raconté en arrière-plan d’un drame collectif, la troisième place de la France dans cette industrie, «  la France bénéficiaire des guerres à travers le monde ». « Les morts de -Secret Défense- sont les sacrifices pour que la France continue à être…
Le film
Les bonus



AVIS BONUS Plusieurs chapitres, tous très passionnants. Interview du réalisateur, confrontation entre les comédiens sur une même scène, le point de vue des scénaristes et celui très particulier de Pacôme Thiellement.

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