L’histoire : Le récit de la tentative du FBI de discréditer à tout prix l’actrice Jean Seberg notamment pour un adultère avec un membre du parti Black Panther. Elle soutenait la cause Black Panther depuis son adolescence.
Biopic confiné dans sa période américaine, « Seberg » est tout autant un film consacré à la mouvance Black Panther dont l’actrice soutenait la cause depuis toujours.
Sa renommée grandissante, le gouvernement américain s’inquiète des échos qu’elle répercute en finançant ouvertement leur révolution. C’est pourquoi le FBI se charge de la surveiller avant de mettre en place tout un processus afin de la déstabiliser totalement.
Benedict Andrews le réalisateur la suit quasiment pas à pas dans la prise de conscience des risques qu’elle encourt à trop vouloir se démarquer du système hollywoodien. C’est joliment mené par une comédienne qui à mes yeux demeure exceptionnelle à chaque film.
Très vite Kristen Stewart s’efface derrière le profil androgyne de l’actrice que Godard révèle dans « A bout de souffle » dix ans plus tôt. La reconnaissance d’une carrière à peine évoquée dans la relation des faits incriminés.
Son mari l’écrivain et diplomate Romain Gary ( joué par Yvan Attal ) demeure souvent à Paris avec leur enfant. Une ville que son entourage lui conseille de gagner afin d’éviter les ennuis politiques sur le sol américain. Mais Jean Seberg demeure ferme sur ses positions, un brin naïve au départ sur les agissements du FBI.
Nous sommes en 1970, l’époque Hoover à qui rien ne doit résister. Ses hommes effectuent consciencieusement le travail de sape, jusqu’au jour où l’un d’entre eux, Jack Solomon ( Jack’O Connell ) réalise l’ampleur du dispositif inhumain déployé par son bureau de renseignements.
Je ne sais si cet homme a réellement pris conscience de la cruauté de ses collègues, mais c’est l’autre point sensible du récit . Il est évident que la surveillance qu’il opère a maintenant d’autres conséquences sur ses sentiments et la tenue de son foyer.
A l’image des épisodes Black Panther, la relation parait un peu démonstrative dans l’intention d’un cinéaste rivé à l’icône que représente son héroïne. A moins qu’il ne subisse l’effet transfert de la fiction à la réalité face à une comédienne totalement habitée par la personnalité de son sujet.
C’est la force du film, porté par un récit assez peu connu de l’histoire de Jean Seberg, qui a 40 ans met fin à ses jours. On parle de suicide, mais l’ombre malfaisante du FBI pèse toujours sur cette fin tragique.
Le film
Un épisode habituellement peu évoqué de la carrière de Jean Seberg : son implication totale dans le mouvement des Black Panther qu’elle soutient depuis l’âge de 14 ans. Avec le succès grandissant de cette comédienne, le FBI met en place tout un processus afin de la déstabiliser. Benedict Andrews le réalisateur la suit quasiment pas à pas dans la prise de conscience des risques qu’elle encourt à trop vouloir se démarquer du système hollywoodien. C’est joliment mené par une comédienne qui à mes yeux demeure exceptionnelle à chaque film. Aux côtés de Kristen Stewart, on note la présence fugace d’Yvan Attal , en Romain Gary parfaitement joué, lui aussi.