Synopsis: Une plongée dans le milieu de l’animation des années 2000, et dans l’œuvre de Satoshi Kon, un cinéaste au destin tragique, devenu réalisateur culte dans le monde entier. Dix ans après sa disparition, ses proches et ses collaborateurs s’expriment sur son travail. Ses héritiers, au Japon, en France et à Hollywood, reviennent sur son legs artistique.
La fiche du film
Le documentaire
Les bonus
La veille de la Saint-Louis, en 2010, le roi de l’animation japonaise jette sa couronne. Un cancer l’emporte, à 46 ans, son histoire débute à peine.
Surnommé le Stanley Kubrick de l’animation, son style crée « des films d’animation d’une puissance égale à ceux tournés en prises de vue directes ». Mamoru Hosoda, l’un de ses nombreux héritiers s’exprime ainsi dans ce documentaire où ses plus proches collaborateurs évoquent son travail et les rapports plus ou moins confraternels avec ses collègues.
Il ne pardonnait pas la moindre erreur rapporte un technicien. « C’était un génie, mais humainement quelqu’un de détestable ».
Son premier long-métrage « Perfect blue » en 1998 est un tel choc visuel et narratif qu’il le propulse sur la scène internationale. Il ne la quittera plus au point « d’irriguer le cinéma hollywoodien des années 2010 ».
Le début d’une œuvre courte, inachevée, pourtant parmi les plus diffusées et les plus influentes de l’histoire de la culture japonaise contemporaine.
Elle repasse ici à travers de larges extraits et commentaires avisés, avec des sessions d’enregistrement de film (le doublage des voix, des chants …) et des interviews du maître à l’aube de sa carrière. Puis au sommet de sa gloire, de plus en plus passionné.
Ses références (les mangas d’Otomo) marquent l’empreinte d’un travail que Rodney Rothman évoque à travers « une sorte de but à atteindre pour -Spider Man : New Generation-. Son niveau de subtilité, de consistance, les risques qu’il prend dans chaque aspect de sa mise en scène ». L’extrait qui suit est assez symptomatique de la réflexion du réalisateur américain.
Les cinéphiles adeptes du créateur japonais n’en finissent pas de relever les liens que l’on peut déceler entre ses films. Ainsi dans « Paprika » des graffitis présentent déjà des allusions et quelques personnages de « Dreaming Machine » qui ne verra jamais le jour.
Dans ce documentaire, riche de témoignages et d’illustrations, Pascal-Alex Vincent donne à voir et à entendre la puissance de l’animation des années 2000, sa vitalité qui parfois rime avec virtuosité.
LES SUPPLÉMENTS
- Satoshi Kon, l’interview inédite (11 mn) par Simon Abrams. Réalisée lors de la rétrospective au Lincoln Center à New York en juin 2008. Elle établit les bases de son travail quand il se revendiquait mangaka, avant de s’ouvrir à d’autres horizons. Du manga à l’animation, il conçoit la passerelle qui l’amènera à des réalisations plus ambitieuses
- Maruyama et Kon, le dernier projet (4 mn – HD)- Après le film «Dreaming Machine » entrepris peu avant sa mort, les studios Madhouse projetaient une adaptation d’un film de 1933 de Sadao Yamanaka, l’histoire d’un héros façon Robin des bois. Mais le producteur Masao Maruyama n’en dit pas beaucoup plus.
- Megumi Hayashibara, la voix de Paprika (6 mn)-La plus célèbre doubleuse d’anime (de « Hello Kitty » à « Ghibli ») et de jeux vidéo évoque son travail avec Satoshi Kon. Elle n’avait pas été retenue pour « Perfect blue », mais le réalisateur avait retenu sa voix. « Alors quand je vois ses autres films, je me dis que je n’y ai pas participé, et ça me rend triste, même jalouse. (…) Dans 5-10 ans, je pourrais les regarder avec un œil plus neutre ».
- Masashi Ando, de Hayao Miyazaki à Satoshi Kon (5 mn)-Le réalisateur qui inventa Chihiro et Paprika, revient sur son travail au Studio Ghibli et à Madhouse.-Les règles à respecter avec Miyazaki le contraignent un peu. Chez Kon, il trouve une liberté nouvelle. « On passait des castings, dans nos têtes pour imaginer quels personnages réels pouvaient jouer en animation. On échangeait beaucoup, c’était très stimulant, tout en restant ludique ».
- Yasutaka Tsutsui, l’écrivain par qui tout est arrivé (3 mn) -photo-À l’aube de ses 90 ans, le célèbre auteur de science-fiction évoque sa relation à Satoshi Kon. « On se complétait sur plusieurs points, par contre nous avions des épisodes qui révélaient la distance entre nos deux mondes ». Il cite l’exemple de « La Traversée du temps » que Kon n’aurait jamais voulu adapter. « Par contre je vois son film Millennium Actress comme l’une de mes propres œuvres ».
- .Jérémy Clapin, un cinéma participatif (4 mn)-L’auteur de « J’ai perdu mon corps« revient sur l’importance de l’œuvre de Satoshi Kon.
Le documentaire
Les bonus
Ce documentaire qui reprend la fonction même d’une telle démarche cinématographique invite à (re) découvrir l’œuvre du maître de l’animation japonaise, sans véritable objectif analytique. Mais à travers les commentaires des proches de Satoshi Kon, les points de vue des créateurs influencés par son travail, l’analyse affleure constamment.
Elle est appuyée par des témoignages, des remarques, des illustrations, et de nombreux extraits de films.
Son premier long-métrage « Perfect blue » en 1998 est un tel choc visuel et narratif qu’il le propulse sur la scène internationale qu’il ne quittera plus au point « d’irriguer le cinéma hollywoodien des années 2010 ».
Dans ce documentaire, riche de témoignages et d’illustrations, Pascal-Alex Vincent donne à voir et à entendre la puissance de l’animation des années 2000, sa vitalité qui parfois rime avec virtuosité.
AVIS BONUS
Des chapitres assez courts sur l'environnement du maître ...