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« Samba » de Toledano et Nakache, critique cinéma

Synopsis: Samba, sénégalais en France depuis 10 ans, collectionne les petits boulots ; Alice est une cadre supérieure épuisée par une surcharge de travail. Il essaye par tous les moyens d'obtenir ses papiers, alors qu'elle tente de se reconstruire par le bénévolat dans une association. Chacun cherche à sortir de son impasse jusqu'au jour où leurs destins se croisent...

La fiche du film

Le film : "Samba"
De : Eric Toledano, Olivier Nakache
Avec : Omar Sy, Charlotte Gainsbourg
Sortie le : 15/10/2014
Distribution : Gaumont Distribution
Durée : 118 Minutes
Genre : Comédie, Drame
Type : Long-métrage
Le film
  • D’après « Samba pour la France » de Delphine Coulin

L’intégration, les sans-papiers, le travail au noir … Des films dits sérieux ont déjà traité le sujet. « Illégal » plus que «  Welcome » me vient à l’esprit : une mère en centre de rétention doit continuer à s’occuper de son fiston. Un point de vue unique dont « Samba » ne se satisfait pas.

Au cœur d’un dédale administratif, le héros conjugue le mal du  pays au désir de vivre ailleurs, contraint , traqué jour et nuit par l’angoisse d’une descente de police. Une rencontre dans un camp de rétention, une autre auprès des services d’accueil et sa vie bascule dans une autre sphère.

A chaque nouveau job, Samba change d’identité, et se perd un peu plus chaque matin. «  Je ne sais plus qui je suis » confie-t-il à la dame de l’association qui tente de réguler sa situation. Ce qu’il ignore encore, c’est que l’intéressée est aussi paumée que lui. Sur un plan affectif et moral, Alice prend la tangente en tentant d’aider son prochain.

La confrontation est un choc, et puis c’est un tête à tête. Une relation platonique, durable et sincère. Mais la vie qui tourne autour d’eux ne leur laisse pas le temps de se dire les choses. Il se cache, elle déprime. Leurs vies s’entrecroisent et se heurtent à d’autres réalités.

Samba

Le ton de la comédie entrevue s’émousse alors, imperceptiblement, l’humain n’est plus qu’une ombre relèvent Toledano et Nakache qui à force de vouloir plaire, puis convaincre tirent un peu trop sur la corde sensible. Un brin pathétiques ou alors sympathiques, ils mettent le doigt là où ça fait mal, mais le retire illico-presto de peur d’effrayer un public qui, pourtant, sans le courant porteur de ce cinéma populaire n’aurait peut-être jamais franchi le pas.

Omar Sy en tête d’affiche, gentil garçon, à la ville comme au cinéma, illustre cette difficulté à rendre crédible le propos du film. J’ai de plus en plus l’impression de vivre un conte de fée, conforté par un dénouement et un final plutôt manichéens.

Tahar Rahim son compagnon d’infortune me parait plus en phase avec le sujet, au milieu duquel Charlotte Gainsbourg surnage autant qu’elle peut : son talent lui permet de rester la tête hors de l’eau. Ce qui pour une Higelin, Izia de son prénom, ne pose aucun problème. Elle fonce, droite et naturelle, c’est sa nature, son tempérament. Le film en manque un peu.

D'après "Samba pour la France" de Delphine Coulin L’intégration, les sans-papiers, le travail au noir … Des films dits sérieux ont déjà traité le sujet. « Illégal » plus que «  Welcome » me vient à l’esprit : une mère en centre de rétention doit continuer à s’occuper de son fiston. Un point de vue unique dont « Samba » ne se satisfait pas. Au cœur d’un dédale administratif, le héros conjugue le mal du  pays au désir de vivre ailleurs, contraint , traqué jour et nuit par l’angoisse d’une descente de police. Une rencontre dans un camp de rétention, une autre auprès des services d’accueil…

Review Overview

Le film

Sur un sujet grave et toujours préoccupant autour de l’intégration (en corollaire celui des sans-papiers, du travail au noir, de la traque policière …) Toledano et Nakache optent pour une comédie douce-amère qui nous fait souvent rire jaune. Devant la mise à mal de la personnalité humaine, le duo de réalisateurs ne parvient pas à trouver le bon ton pour stigmatiser des situations périlleuses, tout en conservant la légèreté qui prime dans leurs intentions premières. Un mélange des genres si délicat qu’il ne réussit pas ici  à passer la barre des bonnes intentions. Mais les cinéastes auront au moins eu l’audace de s’atteler à un thème pour lequel un certain public ne serait peut-être pas intéressé sans le courant porteur du cinéma populaire qu’ils représentent. Omar Sy en tête d’affiche, et  le ticket devient gagnant.

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