Synopsis: Tous les ans, Bruno fait la route des vins... sans quitter le salon de l'Agriculture ! Mais cette année, son père, Jean, venu y présenter son taureau champion décide de l'emmener faire une vraie route des vins. Et s'ils trinquent au Saint-Amour, ils trinqueront bien vite aussi à l'amour tout court en compagnie de Mike, le jeune chauffeur de taxi embarqué à l'improviste dans cette tournée à hauts risques entre belles cuvées et toutes les femmes rencontrées au cours de leur périple...
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
Meilleur dvd Juillet 2016 ( 10 ème )
Benoit Poelvoorde joue le fils de Gérard Depardieu. Improbable, mais ça marche. C’est le grand atout de ce film qui ne fonctionne pas toujours très bien. Le road-movie de nos deux compères à travers les régions vinicoles françaises est un beau sujet, entre un père et son fils dont les relations ne sont pas terribles.
Mais Benoît Delépine et Gustave Kervern dodelinent de la caméra. Un coup j’te fais du cinéma, un coup j’écoute siffler les p’tits oiseaux…
L’essentiel de la dynamique repose sur les situations engendrées au cours des étapes propices à des rencontres féminines inattendues (l’agence immobilière), inappropriées, inégales. Après le passage de la serveuse de restaurant qui s’inquiète du règlement de la dette, et de l’obtention impossible des 3% de déficit, l’enterrement de vie de jeune fille est plein de vaines promesses.
C’est dans le sensible et l’émotion que le duo de réalisateurs atteint le spectateur. Voir subrepticement Andréa Ferréol en dame attardée sur ses amours est magnifique. A ses côtés Gérard Depardieu, paysan tout teinté de blanc est lui aussi confondant de bonhomie et d’amour.
C’est là qu’il est vraiment grand le Gérard qui joue à peine pour donner simplement toute l’humanité que retient son regard attendri.
Et même quand il moque le pauvre chauffeur de taxi pour son prénom de tracteur (Mike !…) c’est du grandiose ajouté aux quelques escarmouches du périple. Une suite de sketchs en fait, dont le fameux coup des sœurs jumelles que le chauffeur de taxi reçoit en pleine poire. Profitant de l’aubaine viticole, Vincent Lacoste détourne en effet parfois l’itinéraire pour faire coucou à ses anciennes conquêtes. Bien mal lui en prend…
Mais à part ça ? Houellebecq est presque sympathique en propriétaire de chambres d’hôtes, improvisées par nécessité. Une touche délicate, presque sociale dans le regard des deux cinéastes qui confient également à Poelvoorde l’un de ses plus beaux rôles de ces dernières années.
Un fils à papa contre nature, qui se rebelle dans la boisson et s’adonne à la solitude du paysan dans les champs de coton. Dommage qu’au moment de la cueillette, la mise en scène échappe à tout contrôle. Elle se défile et nos gaillards repartent alors sur d’autres chemins. Pour Depardieu–Poelvoorde on ne peut que les suivre…
LES SUPPLEMENTS
- « Echappement libre » documentaire sur le film et ses à-côtés. (53 mn) . Sur des images de coulisses, des scènes de tournage (certaines paraissent bordéliques, stupéfiantes), et des extraits de leurs précédentes réalisations (façon habile d’éviter le pensum de la filmographie), les deux compères se racontent et racontent comment ils travaillent de concert. « Quand l’un a une idée, l’autre saute dessus, sans tâche au préalable véritablement définie .Mais on est balèze parce que l’on sait que l’un des deux aura une idée».
« Un film basé sur les images avant les dialogues, les mots d’auteur ça peut être chiant quand ils sont mal placés, Blier y arrive, mais bon … » . Le duo se revendique toujours de l’art brut avec « un son direct, un peu crade, le plus proche de la vérité. Le cinéma c’est l’art de l’artifice et nous on n’aime pas les artifices, ça pose un problème ». Alors des idées visuelles, pas de champ/contre-champ.
« Je ne me considère pas comme un comédien absolu » prévient Gustave Kervern, « j’amène mon petit bagage avec moi, et je fais de mon mieux pour diriger les autres . (… ) Quand on rencontre des êtres libres, ou archi timides mais qui sont capables de faire des excentricités inattendues, ça nous plait et on essaie de faire connaissance avec eux .On préfère un imbécile malheureux, un looser, celui qui a des failles ».
Michel Houellebeck explique pourquoi il est sensible au burlesque des deux réalisateurs « ils parlent de ce que l’on ne parle pas, ils filment ce que l’on ne filme pas ».Le romancier ne fait qu’une apparition dans ce très long et intéressant documentaire, quasiment squeezé par Poelvoorde. Quelqu’un de bien excité entre les prises, et qui se moque de son producteur en compagnie de Depardieu qui en rajoute une couche. Et ce monsieur arrive malgré tout à tenir un discours intelligent sur le cinéma.
Poelvoorde sérieux, ça arrive aussi quand il parle du cinéma chiant, « quand tu en fais beaucoup ça le devient, avec des gens qui ont peur souvent. Alors dans ces cas-là je me dis qu’il faut que je retourne faire un stage avec Delépine et Kerven, on s’amuse en travaillant sérieusement ».
Un duo sans rapport de pouvoir, une énorme complicité entre eux raconte Céline Sallette, « ils se comprennent à la vitesse de la lumière. Et même en tant qu’acteur on ne se demande jamais à qui s’adresser, c’est une évidence. Sur ce tournage on passait notre temps à rire, si je n’avais pas fait ses dix jours de tournage, j’aurais manqué quelque chose ». Et on termine sur un retour à Grosland, la boucle est bouclée.
- Entretien avec les réalisateurs (13 mn) . « Il y a longtemps que l’on voulait faire un film autour du vin, mais à partir d’une idée originale. La première fut de faire la route des vins uniquement à l’intérieur du salon des vins. Les organisateurs ont refusé. Et quand on nous a demandé quel serait le prochain film, on a dit un road movie autour du vin avec Depardieu et Poelvoorde. La salle a éclaté de rire, alors on s’est dit que l’idée devait être bonne ».
« Ce film nous a permis de renouveler nos connaissances on tourne habituellement avec un groupe assez habituel. Et là quasiment chaque jour on découvrait une nouvelle actrice comme Clara Mastroianni qui est venu faire un clin d’œil, Andréa Ferréol… ».
« Pour la musique on voulait contrebalancer le côté paysan du film avec Sébastien Tellier, il a trouvé une partition universelle, alors que l’on s’attendait à de l’électro. Mais on laisse faire les gens, et simplement sur le scénario il a composé plusieurs thèmes qui sont restés ».
Le film
Les bonus
Voilà une bonne idée, un peu à la Mocky qui revisiterait la France profonde en déniaisant ses vignobles. Mais sans l’extraordinaire complicité talentueuse entre Depardieu et Poelvoorde il serait difficile d’accompagner l’aventure au-delà du salon de l’agriculture où démarre le périple.
Plus qu’une véritable mise en scène, Benoît Delépine et Gustave Kervern assurent une série de sketchs dans laquelle l’émotion est souvent la meilleure conseillère. C’est bizarrement dans le sensible que le duo réussit à faire passer le message.Les scènes qui se veulent drôles ne font qu’effleurer l’humour prévisible.
Avis bonus
Ça fait un bien fou de revoir tous ses extraits de leurs films « Aaltra » (2004), road movie pour handicapés, mais aussi Avida, « Mammuth », « Louise Julien », insérés dans un documentaire très long sur le tournage du film … Après quoi les réalisateurs prennent à nouveau la parole.
Pourtant j’apprécie les personnes qui dérangent l’ordre établi , surtout mal établi, mais faut pas pousser mémère dans les orties.
Ce film est LOURD et c’est peu de le dire!
Heureusement que de bons acteurs comme Depardieu( qui n’a plus rien à prouver vu qu’il n’attend plus rien), Poelvoorde (qui joue magnifiquement le fiston paumé et bête à bouffer son foin) et Vincent Lacoste (rôle incongru en chauffeur de taxi affabulateur) donnent un coup de main aux copains pour monter ce long sketch.
Le sujet sur le mal-être des agriculteurs et sur l’amour père -fils, aurait pu être traité de façon stigmatisée comme nous ont bien habitués Kervern et Delépine, mais surtout que ce soit bien filmé!!!
Même les scènes de cul ne sont pas bandantes (excusez mes termes mais je me mets au niveau).
Un petit sourire par-ci pour une réplique rigolote ,un autre par-là pour une situation cocasse , mais beaucoup d’ennui.
Le summum de la nullité est atteint avec Vénus et termine le film en tire-bouchon.
Même pas envie de siroter un bon vin à la sortie malgré les présages de la présentation médiatique.
Temps que restera ce film dans ma mémoire : 0 caudalie et demie!