Synopsis: New York, 1920. Deux Italiens, Nicolas Sacco, cordonnier, et Bartolomeo Vanzetti, marchand de poissons, anarchistes, sont arrêtés et accusés du meurtre de deux hommes commis au cours d'un hold-up. Fred Moore, leur avocat, démontre leur innocence mais le procureur et le juge développent une argumentation imprégnée de xénophobie et de paranoïa antibolchevique.
La fiche du Blu-Ray
Le film
Les bonus
- Meilleur dvd Décembre 2014 ( 7 ème ) . –
- Prix d’interprétation Riccardo Cucciola Cannes 1971… –
Pour les scènes de tribunal, les américains sont très forts. Giuliano Montaldo en sait quelque chose lui qui a sérieusement ramé dans son exercice judiciaire qui ne réussit jamais à trouver le bon rythme d’une bonne plaidoirie.
C’est la grosse faiblesse de « Sacco et Vanzetti », excellent plaidoyer cinématographique par ailleurs, et qui bizarrement retrouve les bons arguments du prétoire quand l’aspect politique éclipse le volet judiciaire.
C’est la nouvelle tactique de l’avocat de la défense (Milo O’Shea ) qui lui aussi peine à trouver le bon chemin pour contrer une accusation plus qu’à charge. Si le duo incriminé semble innocent des faits de vols et d’homicides qu’on lui reproche, il est évident que le procès est avant tout politique.
L’’Amérique est alors le théâtre de mouvements sociaux sur lesquels se greffe une immigration massive. Les anarchistes participent à l’ambiance générale, délétère aux yeux d’un gouvernement qui entend contrer la révolte par tous les moyens. Le bras armé de la Justice en fait partie.
C’est avant tout ce que démontre le cinéaste italien quand il dénonce vigoureusement l’entreprise de démolition que constituent l’enquête, puis l’instruction d’un dossier qui ne retient que les éléments accablants. Plus que la vérité, Montaldo relève l’état d’une société en proie à la désinformation et à la contamination. La peur des Rouges, de l’étranger « l’Amérique aux américains » crie le bon peuple qui réclame la mort pour « les traîtres ».
L’ hystérie collective n’atteint pas la mise en scène, redondante parfois et très sage, pour un sujet aussi brûlant. Universel, intemporel tant l’injustice grignote toujours nos bonnes consciences. Ici, le regard xénophobe du procureur Katzmann , parfaitement interprété par Cyril Cusack . Dans une séquence inoubliable il déblatère contre les deux accusés avec un vocable tout à fait adapté aux membres du klu klux klan.
Le discours final de Vanzetti (Gian Maria Volonté, impressionnant) ne manque pas de panache lui non plus, empreint d’une lucidité qui renvoie toutes les belles intelligences du barreau à leurs chères études.
A ses côtés, Sacco demeure muet, transfiguré par des événements qui le dépassent .On voit s’éteindre, au fil du récit, Riccardo Cucciola qui méritait bien son prix. Mais quand même, ils étaient deux …
Les Suppléments
- Triomphe de l’agonie (32 mn). Giuliano Montaldo revient sur le tournage du film et sur les similitudes entre l’Italie des années 1970, ultra tendue, et la période anti-communiste américaine des années 1920. Des rapprochements, des similitudes qui ne manquent pas d’intérêt.
On apprend aussi comment le décor a été imaginé à Boston à partir de photos de Dublin. Un chauffeur de taxi n’y a vu que du feu… Ou bien la situation de la prison …
- « Sacco et Vanzetti » en la mineur (20 mn). Ennio Morricone évoque son travail sur la composition de la musique de Sacco et Vanzetti. Des thèmes à sa rencontre avec Joan Baez, il livre sa précieuse façon de « penser » la musique de film. Et là encore il en parle si bien que l’on suit agréablement l’évolution de son travail.
Review Overview
Le film
Les bonus
Joan Baez, aidée d’Ennio Morricone a immortalisé le combat de ces deux anarchistes italiens condamnés à mort pour un hold up meurtrier qu’ils n’avaient pas commis. Le cinéaste italien Giuliano Montaldo en relate les événements (plus qu’une quelconque vérité) marqués par un procès politique qui relance un film jusqu’alors bien timoré.
Gian Maria Volonté et Riccardo Cucciola forment un duo absolument convaincant au cœur d’une distribution qui restitue bien l’époque des faits : 1920, les USA et la peur du « rouge ». Quand Montaldo se met enfin à filmer cette époque-là ses couleurs et ses ambiances, nous y voici, on réclame nous aussi la liberté pour Sacco et Venzeti.
Avis bonus
Le réalisateur et le compositeur reviennent sur l'aventure, c'est très intéressant
8 Commentaires
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