Synopsis: Jack, 5 ans, vit seul avec sa mère, Ma. Elle lui apprend à jouer, à rire et à comprendre le monde qui l'entoure. Un monde qui commence et s'arrête aux murs de leur chambre, où ils sont retenus prisonniers, le seul endroit que Jack ait jamais connu. L'amour de Ma pour Jack la pousse à tout risquer pour offrir à son fils une chance de s'échapper et de découvrir l'extérieur, une aventure à laquelle il n'était pas préparé.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les suppléments
Meilleur dvd Juillet 2016 ( 2 ème )
C’est un beau film. Il est triste et heureux à la fois. Le fait divers que vous découvrez à la TV en même temps que les témoins qui jamais n’auraient imaginé que dans le jardin d’à côté… Un petit garçon, Jack et sa mère, Ma, vivent reclus dans un petit deux pièces. L’enfant ne dépasse jamais le seuil de sa chambre, où sèchent le linge et les assiettes.
Un homme vient de temps en temps apporter le strict nécessaire. Elle lui refuse de voir le gamin. La porte est fermée par un code. Dans ce quotidien, le réalisateur Lenny Abrahamson explore avec discrétion et habileté les rapports étonnants qu’entretiennent ces deux êtres prisonniers.
Ma, de ses souvenirs de jeune fille, Jack, du Monde, le vrai qu’il n’a jamais connu.
Il ne vit qu’à travers les histoires que lui raconte sa mère. Il s’imagine l’univers comme un conte de fée où des extra-terrestres balancent des gens sur la terre. A 5 ans, Jack refuse d’entendre la vérité. Il est devenu un enfant-sauvage, raisonnable dans l’espace où on l’a toujours confiné. Le grand air, le soleil, la liberté vont lui sauter à la figure comme une mauvaise farce.
Avec le même soin que le regard porté sur l’intimité du huis-clos, Abrahamson récupère les éléments du thriller pour mieux les éparpiller. Malgré un très grand respect pour les faits et leur environnement, il leur préfère la thérapie du cœur.
« Je voudrais être heureuse » pleure doucement la maman à sa mère retrouvée. Et à son enfant qu’elle ne voit pas, tapi derrière la rambarde de l’escalier. Il ignore encore son mystère, mais comprend sa douleur…
Le cinéaste construit et préserve un tel univers avec une sensibilité qui n’est pas de la sensiblerie, des émotions vraies, profondes et une candeur bienvenue. Un mélange des genres approprié aux circonstances que le jeune Jacob Tremblay, absolument extraordinaire, appréhende avec une très grande maîtrise.
Ce qui semble faciliter la réflexion de sa maman de comédie Brie Larson, tout récemment couronnée par l’Oscar.
Je m’étais porté sur Cate Blanchett. Et maintenant mon cœur balance.
LES SUPPLEMENTS
- Making of (11 mn). Dans les propos des intervenants de ce « faux » making of (peu de scènes de tournage), il y a beaucoup de commentaires évidents, comme quoi untel était fantastique et le livre absolument formidable. Je retiens d’abord ce qu’en dit son auteur Emma Donoghue, qui écrira aussi le scénario.
« Des gens étaient intéressés par le livre, mais ce n’était pas les bonnes personnes. »
« Je l’ai lu en une ou deux fois et j’ai su très vite que je voulais en faire un film » reprend le réalisateur Lenny Abrahamson.« Il comprenait tout à fait le livre et mes intentions » confirme la romancière « Quand j’écrivais je ne visualisais jamais mes personnages, mais ils ont su trouver les comédiens ».
« Il nous fallait préserver le point de vue du garçon, le plus important et le plus difficile, sans en faire de réalisme magique » dit encore le cinéaste.
« C’est dur de voir certains aspect du monde que l’on ne veut pas voir » reconnaît Brie Larson qui pour se préparer à l’enfermement a vécu un mois de la même manière : sans voir le jour, sans téléphone, et un régime …
- Recréer « Room » (4 mn). « Créer quelque chose d’aussi intime et puissant » s’émerveille le décorateur Mary Kirkland qui parle très bien de son travail assez particulier sur ce film, pour un décor qu’il a alors « conçu comme un système solaire, il y avait plein de mondes qui avaient besoin les uns des autres et qui tournaient sur eux-mêmes ».
Le tour de force : un lieu unique dans lequel on imagine plusieurs espaces différents.
Le film
Les suppléments
Le roman d’Emma Donoghue sert de trame à ce récit d’un fait-divers que le cinéaste traite dans la marge des sentiments, les à-côtés tempétueux d’une enquête policière et de ses retombées sur une famille qui pendant des années ignorait ce qu’était devenu leur fille.
Dans le huis clos d’une pièce vague et incertaine, on la découvre vivant au jour le jour avec un enfant qui ne connaît rien d’autre que ce réduit qu’il imagine être la seule planète au monde. Le reste n’est qu’illusion, rêve ou racontar de sa maman, mais si vrai qu’il n’imagine même pas qu’un autre monde peut exister.
Sa révélation sera terrible et seule la poésie de ses petits mots malins et enfantins va réussir à le guérir de ce mal-être indéfinissable. Car le cinéaste privilégie ici avant tout la thérapie du cœur. L'enfant ignore encore le mystère qu’il porte avec sa maman, mais comprend tout de sa douleur…
Ce que rapporte très habilement le réalisateur en compagnie de deux acteurs prodigieux, le jeune Jacob Tremblay et toute récente oscarisée Brie Larson. Elle le mérite bien
Avis bonus
Le décorateur parle de son travail, images à l'appui , très bien. Avec quelques commentaires de l'équipe..
2 Commentaires
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