Quand le film de genre hausse le ton et l'interprétation: remarquable !
La fiche du film
Le film
Le bonus
- DVD : 7 novembre 2019
- Audio : Espagnol
- Sous-titres : Français
- Studio : Condor Entertainment
- Meilleur réalisateur et meilleur acteur au festival de San Sebastian 2018
- Meilleur dvd Novembre 2019 ( 2ème)
C’est le polar d’une nouvelle génération. Alberto Rodriguez (« La Isla Minima« ) Rodrigo Sorogoyen (« El reino » ), Yury Bykov (« L’Usine« ), Mohammad Rasoulof (« Un homme intègre« ) abordent le film de genre à travers une vision politique, économique, ou sociale d’un pays qui nous dévoile alors sa grande et petite histoire, toujours riche et complexe, dans des perspectives d’avenir incertaines.
Benjamin Naishtat leur emboîte le pas de façon radicale.
Nous sommes en 1975.La dictature argentine n’a pas encore montré les dents, mais l’haleine est fétide. Claudio l’écarte incidemment, calfeutré entre son cabinet d’avocat florissant et un foyer tranquille. Petit confort bourgeois. On dit que dans le désert tout proche, des gens disparaissent.
Plaintes ou rumeurs, Naishtat patiente. Il est lent, posé, réfléchi. Aussi énigmatique que son héros peu bavard, le cinéaste interroge de la même façon les événements que ce présentateur vedette de la télévision argentine
Un ancien policier très spécial, venu de la grande ville, pour enquêter sur la disparition d’un individu. Pas n’importe lequel : le beau-frère du meilleur ami de l’avocat.
Alors que les deux hommes mènent une opération immobilière litigieuse, les yeux fermés. Claudio les ferme beaucoup, le climat est propice à l’aveuglement. Comme ce jour d’infortune où attendant sa femme au restaurant (Andrea Frigerio), il est importuné par un personnage peu sympathique.
L’algarade se poursuit à l’extérieur.
Quelques mois plus tard un flic lui tourne autour, l’interroge, le confronte insidieusement à ce récent passé. Sa notoriété l’exempt de tout ennui, pense-t-il. Insistant, pernicieux, le policier lui signale pourtant qu’à la belle époque, il était membre de la meilleure police au monde, celle de Santiago …
Sous-entendus menaçants, ou rappel à l’ordre d’un monde dévoyé ? Les pièces du puzzle demeurent éparses, mais le joueur est à l’affut, son adversaire sur ses gardes.
Merveilleux duel de l’illusion entre deux hommes contraires, complices du même système. Dario Grandinetti est grandiose, Alfredo Castro tout aussi remarquable. Du cinéma comme on n’en fait pas …
LE SUPPLEMENT
- « Le mouvement » de (60 mn ) . Argentine. Peste. Le pays n’est pas encore une nation. Des hordes sauvages tentent de se l’approprier .
C’est une vision encore très particulière que nous livre ce cinéaste sur l’histoire de son pays qui n’est pas encore unifié. Dans la pampa, il y a plus d’un siècle, des hommes se chargent d’en prendre le contrôle en feignant la confraternité alors qu’ils ne sont que haine et violence.
Un noir et blanc charbonneux pour une théâtralité magnifique. Avec des comédiens totalement habités, Pablo Cedron en tête.
Le film
Le bonus
Presque une parabole sur la montée du fascisme, de la dictature à travers l’évocation de ce notable parfait qui imbu de sa notoriété imagine échapper au système.
Ce qu’il réussira d’ailleurs en acceptant ce qu’il a toujours accepté, , la soumission à une autorité étatique écrasante.
Un policier reconverti en présentateur vedette de la télévision se charge de le lui rappeler.
L’affaire se passe en 1975 en Argentine. Un an plus tard un coup d’état viendra balayer les illusions du peuple …
Merveilleux duel entre ces deux hommes contraires, complices du même système. Dario Grandinetti est grandiose, Alfredo Castro tout aussi remarquable. Du cinéma comme on n’en fait pas …
AVIS BONUS
Un moyen métrage en forme de parabole historique sur l'unification de l'Argentine. Très particulier, mais excellent
3 Commentaires
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