Synopsis: Rocketman nous raconte la vie hors du commun d’Elton John, depuis ses premiers succès jusqu’à sa consécration internationale. Le film retrace la métamorphose de Reginald Dwight, un jeune pianiste prodige timide, en une superstar mondiale. Il est aujourd’hui connu sous le nom d’Elton John.
La fiche du film
Le film
Les bonus
- Meilleur dvd Octobre 2019 ( 10 ème )
- Date de sortie : 9 octobre 2019
- Oscars 2020 : Meilleure Chanson originale : (I’m Gonna) Love Me Again d’Elton John et Taron Egerton
Sans inclination particulière pour le monsieur qui chante avec ses grosses lunettes, je sais que le film doit être assez costaud pour le supporter. Un biopic du temps de son vivant, c’est déjà un bon point , mais il n’y en aura pas beaucoup d’autres, à mes yeux, pendant ces deux heures de délire constant autour d’une célébrité bien particulière.
Je ne vais pas vous raconter la vie d’Elton John qui s’étale ici sans complaisance, de façon très linéaire, depuis l’enfance chagrinée par des parents indifférents, jusqu’au succès planétaire . Mais à en croire Dexter Fletcher et son scénariste Lee Hall cette réussite mirifique n’avait de paillettes que celles accrochées aux illusions de costumes de carnaval.
Elton se raconte à l’issue de son sevrage ( alcool et drogue, le film insiste beaucoup ) dans un cercle d’écoute peu attentionné à son ego toujours en suspens. Légèrement surdimensionné, tout autant surligné…
Irréprochable dans le rôle-titre, Taron Egerton a alors bien du mérite à ne pas en rajouter dans la fanfreluche et le clinquant. La veine musicale très portée sur les chorégraphies et les emportements n’en fait pas une comédie musicale stylée.
Fletcher filme classiquement l’histoire d’une pop-star rattrapée par sa psyché enfantine. D’où les débordements physiques et vestimentaires affichés pour se venger du temps perdu au bras des garçons qu’il aime par-dessus-tout. Ce que le réalisateur se complaît là encore à répéter au fil de ses désamours et désillusions .
Sentimentales ou professionnelles tout chez Elton se confond jusqu’à la flagellation quotidienne de son manager, un type complètement exécrable que l’artiste supportera des années durant. Richard Madden dans la peau de ce John Reid est à la hauteur d’un personnage sulfureux que le talent de Bernie Taupin, le grand parolier du chanteur n’arrivera jamais à éclipser. Jamie Bell m’a assez bluffé dans ce rôle tout en retrait et discrétion au cœur du chambardement ambiant.
La musique et les chansons sont poussées à fond, et pour une scène magnifique sur la chanson-titre ( un gamin joue du piano au fond de la piscine où la star vient de plonger ) le « répertoire » est filmé sans effet cinématographique particulier.
« Bohémian Rhapsody » auquel je n’ai pas plus adhéré avait au moins le bon goût de faire vivre la musique…
LES SUPPLEMENTS
Il y a beaucoup de commentaires, d’interviews, mais toujours sous fond de making of, c’est passionnant à suivre et à entendre
- Scènes coupées et version longue. Comme le réalisateur le dit en introduction, c’est toujours intéressant à découvrir ces scènes coupées au montage . Et elles sont nombreuses !
- Vision créative ( 7 mn ). « Je ne voulais pas d’un biopic, et il y avait pas mal de problèmes à aborder dont ma dépendance à la drogue , ma vie, mon éducation, il fallait trouver le bon équilibre » dit Elton John en préambule à une aventure qu’il va aussi produire.
A ce titre il est quasiment de tous les chapitres. « C’est le reflet très fidèle de ce que je suis, ce n’est pas du bluff ».
Le producteur David Furnish « Elton travaillait sur ce projet depuis une dizaine d’années et quand j’ai lu enfin le scénario c’était génial, une comédie musicale qui n’en était pas une, un biopic qui n’en était pas un… » .
- Séances en studio d’enregistrement ou la musique ré-imaginée. Quelque part dans le studio, Elton John dit qu’il veut rester en retrait « il est dans de bonnes mains avec Giles * »
« Comment réinventer la musique d’Elton avec nouveau chanteur ? » interroge le producteur . « Il faut que la voix évoque son histoire, le personnage, mais il ne doit pas l’imiter ».
*Giles Martin , le producteur musical , le fils de George qui a tant fait pour les Beatles.
- Devenir Elton John , la transformation de Taron Egerton. « La panique au début en se disant qu’est ce qui t’as pris d’accepter un tel défi, mais une fois dans la peau du personnage, c’est parti »…Le bonheur du studio d’enregistrement , y chanter , le travail au piano. « Il a fallu que je me soumette au personnage » , notamment pour les costumes.
- Plus grand que la vie : décors et costumes. Marcus Rowlan : « cette frénésie d’imaginer tous ces décors en découvrant le scénario ». Elton John est sur place pour évoquer la maison de son enfance , maquettes en prime et toujours avec des scènes de tournage.
- À fond : mettre en scène les séquences musicales . Les références aux films du genre. « Comment la musique devient-elle une force tellurique ? » interroge le réalisateur.
Adam Murray, le chorégraphe travaille sous l’œil de qui vous savez , et l’intéressé suit les répétitions avec frénésie .
- Le jukebox de Rocketman : écouter directement la musique. Oui, pourquoi pas …
- Guide des paroles , uniquement en anglais .
Le film
Les bonus
Où chercher l’attente, la surprise, l’émotion dans ce biopic contemporain très conforme au classicisme du genre ? Filmée de manière assez linéaire, très appuyée, la vie d’Elton John aurait pu échapper à ce sempiternel manège pour pop-star adulée et malheureuse .
Il faut croire que c’est la sienne mais à force d’occulter la création ( il suffit qu’il pianote pour écrire d’emblée un chef d’œuvre ? ) on tombe dans le rabâchage. On voit bien que Dexter Fletcher a tenté d’échapper aux manœuvres du genre, notamment à travers l’apparence d’une comédie musicale kitch.
Mais rien n’y fait , même pas l’interprétation raisonnable d’un casting aux ordres d’une icône. Une image projetée avec un reflet…
AVIS BONUS
Pas de quoi s’ennuyer et même si le film ne vous a pas passionné, la visite dans les coulisses est vraiment intéressantes.
2 Commentaires
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