Accueil » A la une » « A hard day’s night » de Richard Lester. Critique Blu-ray

« A hard day’s night » de Richard Lester. Critique Blu-ray

Synopsis: En 1964, les Beatles prennent le train pour donner un concert. Le grand-père de l'un d'eux, qui les accompagne et dont la devise est de semer le désordre et l'anarchie partout où il passe, disparaît soudain avec son petit-fils. Commence alors une course folle pour les retrouver avant que le concert ne commence.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "The Beatles - A Hard Day\'s Night [Édition Collector]"
De : Richard Lester
Avec : John Lennon, Paul McCartney, George Harrison, Ringo Starr, Wilfrid Brambell
Sortie le : 10 decemb 2014
Distribution : Carlotta Films
Durée : 87 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Meilleur dvd Décembre 2014 ( 5 ème )

L’insouciance, la liberté, l’avenir devant soi, tout ce que nous raconte avec une énergie dévastatrice ce film propulsé au sommet du septième art. Les Beatles tenaient alors autant d’un phénomène mondial que d’un groupe pop anglais en marche vers l’éternité.Le voici donc à nouveau sur le devant de la scène et du grand écran avec le sentiment  d’être passé à autre chose.

C’est un filmqui s’apprécie-je pense différemment selon les générations. On ne peut aujourd’hui crier à l’originalité d’une démarche qui au début des années soixante se révéla très innovante. Le clip n’existait pas, le rock’n roll n’avait pas droit de cité dans une fiction : l’humour et le social donnaient une vision  corrosive de la société britannique.

L’un des traits de génie du scénario est d’avoir imaginé à Ringo, un grand-père facétieux ( l’étonnant Wilfrid Brambell ), qui n’en fait qu’à sa tête, prêt à mettre le bazar dès que l’occasion se présente.

On est alors très loin de l’establishment anglais et de ce voyageur qui les accompagne dans le train où les Beatles ont pris place. Entre eux,  ce n’est que tiraillements sublimés par sa remarque d’ancien combattant. «  Quand je pense que j’ai fait la guerre pour vous » leur dit-il l’air pincé. Et Ringo Starr de lui répondre «  Je parie que vous regrettez de l’avoir gagnée ».

Des répliques de ce genre, cinglantes ou amusées, ironiques ou pincées, le film n’en manque pas avec un joli florilège lors d’une conférence de presse épique. Aux questions stupides des journalistes, très préoccupés par les petits fours et le champagne, les réponses tout aussi stupides des Beatles prennent une belle saveur. Richard Lester pointe là une autre critique d’un système momifié, que sa propre mise en scène tente de déstabiliser.

Le grand père entame son entreprise de sabotage...
Le manager met les choses au point, devant le grand-père médusé

Plusieurs séquences en atteste : l’ouverture avec les cabines téléphoniques, l’enregistrement dans le studio TV, ou celle du voleur de voitures qui demeure une scène d’anthologie. Le tout mis bout à bout pour raconter la journée d’un groupe anglais complètement asphyxié par ses fans et son entourage. Ce qui 50 ans plus tard tient lieu d’un excellent documentaire à l’intention des bébés d’hier. Mais pour vraiment tout savoir sur les Beatles, prenez les bonus, ils sont incroyables !

Les suppléments (en HD)

  • « A Hard day’s night » par les Beatles (18 mn). Interviewés durant la promotion du film, les Beatles donnent leurs impressions sur leur première expérience de tournage. Ils reconnaissent bien volontiers qu’ils ne sont pas des comédiens de première importance, et révèlent leur trac lors des prises d’ouverture. «  Dans le train on était tous hyper-stressés.  Ca doit se voir. Le réalisateur savait que l’on n’était pas bons, et nous le savions aussi, il a fait de son mieux, on a l’air assez naturel… ».

« Mais on a vu l’énergie se développer au fil des rushs » assurent le réalisateur Richard Lester. « On savait qu’on pouvait les assembler pour faire un bon film. (… ) On ne voulait pas qu’ils voient les rushs de peur d’être complexés, alors tous les midis on se réunissait  secrètement dans une pièce, jusqu’à ce qu’ils nous trouvent ».

  • Le making-of (62 mn). Il est formidable. Il nous  montre plusieurs scènes du  tournage. Passer du concert au plateau de tournage, ça ne s’était jamais fait et le producteur Walter Shenson sollicité pour l’aventure reconnaît qu’il n’était pas fan «  de ces garçons aux cheveux longs ». C’est toute l’histoire du film qui défile ainsi, et celle des Beatles que le scénariste Alun Owen va suivre pendant plusieurs semaines.
Des journées passées dans les chambres d’hôtel…

Il parle  très bien du phénomène qu’il découvre les yeux grands ouverts, surpris par leur absence de liberté «  ils étaient toujours pris, on leur disait ce qu’ils devaient faire, où aller, leur seule liberté c’était la musique ». Un état d’esprit que l’on retrouve parfaitement dans le film, notamment autour du travail des imprésarios, plus que  présents.

Le train a beaucoup d’importance et pour le tournage autour de Londres, les jours et horaires étaient top secret, afin que les groupies ne déferlent pas. Peine perdue, dès le premier jour des centaines de filles piaillaient dans la station londonienne.

Phil Collins alors gamin est dans la salle, reformatée en studio TV où se tourne le film. Il y va donc lui aussi de son petit couplet sur son amour pour le film.

  •  Souvenirs de tournage (36 mn). Ce documentaire tourné en 2002 rappelle un peu ce que l’on a déjà vu et entendu précédemment, mais il reste encore beaucoup à dire. Sur la première projection aux USA, puis à Liverpool et à Londres où la famille royale à fait le déplacement, archives à l’appui.

Les Beatles reviennent aussi sur l’apprentissage de la comédie «  c’est dur d’apprendre une réplique et de la dire avec conviction, c’est un métier d’être acteur. Il y a des choses qui nous ont gênés (ils ne disent pas lesquelles) mais le spectateur ne devrait pas voir ces défauts. »

 

  • Les Beatles : des débuts à « A hard day’s night » (28 mn). L’ascension des Beatles, de 1958 à 1964, par Mark Lewisohn, historien spécialiste du groupe. «  On ne serait pas en train de parler d’eux si le service national n’avait pas été supprimé juste avant qu’ils partent ». C’est ainsi que débute leur histoire. Lewisohn raconte par le détail ce que fut l’avènement du quatuor de Liverpool.
  • . Anatomie d’un style (17 mn). Analyse du langage filmique de « A Hard Day’s Night » par Bobbie O’Steen, scénariste, et Suzana Peric, monteuse musicale. Là encore il est dit beaucoup de choses passionnantes, mais parfois surprenantes et avec lesquelles je ne serais pas forcément d’accord. Quand miss O’Steen affirme que «  la musique fait partie de l’intrigue » par exemple, ou bien «  qu’il n’est pas grave que lors de la partie de cartes, la chanson arrive de nulle part ». Une scène d’ailleurs souvent commentée dans ces bonus.
  • Picturewise (27 mn). Retour en images sur la carrière de Richard Lester avec un entretien audio du réalisateur enregistré en 2014. Ou comment un simple assistant de studio grimpe par hasard l’échelle de la communication.
Meilleur dvd Décembre 2014 ( 5 ème ) L’insouciance, la liberté, l’avenir devant soi, tout ce que nous raconte avec une énergie dévastatrice ce film propulsé au sommet du septième art. Les Beatles tenaient alors autant d’un phénomène mondial que d’un groupe pop anglais en marche vers l’éternité.Le voici donc à nouveau sur le devant de la scène et du grand écran avec le sentiment  d’être passé à autre chose. C'est un filmqui s’apprécie-je pense différemment selon les générations. On ne peut aujourd’hui crier à l’originalité d’une démarche qui au début des années soixante se révéla très innovante. Le clip n’existait…

Review Overview

Le film
Les bonus

Découvrir le vrai du faux, c’est un peu ce qui aujourd’hui préside à la relecture de ce film devenu culte quasiment dès sa sortie. Jamais un groupe pop n’avait bénéficié d’une telle promotion sur grand écran et le résultat repris à la loupe laisse entrevoir une gentille critique d’un establishment britannique encore bien frileux. Mais à la face du monde, c’est l’explosion d’une jeunesse avide de liberté et de paix qui s’impose dans une mise en scène énergique et joyeuse. Un grand père facétieux (on dit que c’est celui de Ringo) vient jouer les trouble-fêtes dans ce déballage iconoclaste. 50 ans après, le film peut encore surprendre, le documentaire qu’il laisse maintenant transparaître, aussi.

Avis bonus Alors , pour tout savoir sur le film , les Beatles avec des images d'archives, des commentaires avisés, et j'en passe, merveilleux bonus ...

User Rating: Be the first one !

Voir aussi

« Les Cavaliers » de John Ford . Critique dvd

L’Amérique,  fratricide comme elle semble l’avoir toujours été … Et toujours John Ford !

Laisser un commentaire