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« Rêves de gloire » de Patrizio Gioffredi. Critique cinéma

« Et quoi, et quoi et quoi l’amour, on a mangé une glace tout à l’heure et j’ai dû la payer !… »

  • Premier prix – Festival du film indépendant de Rome
  • Premier prix – World Fest International Huston

Ce sont deux histoires qui n’ont pas vraiment de liens. Les deux héros s’appellent Giulio. Le premier est un jeune italien qui envisage de se débaptiser. Sa famille met en scène une macabre histoire pour le faire revenir à de meilleures intentions. Le deuxième, un immigré chinois apprend l’œnologie en Italie .Il  découvre le plaisir des jeux de cartes et va s’y donner pleinement. Il  affrontera les vedettes du village où il a provisoirement élu domicile.

Le croque mort, visage à la Ron Wood septuagénaire, vient d’y enterrer l’oncle de Giulio. Le jeune homme renonce alors à son projet profane. Et le fossoyeur retourne nuitamment sur ses tombes afin d’écouter les conseils de ses pensionnaires sur la conduite à tenir aux jeux de cartes.

Deux histoires bien écrites, vraiment étrangères l’une à l’autre, malgré une même phraséologie légère, drôle et amusante, qui embobine des jeunes hommes tout à fait paumés. Le ton se rapproche de celui de  « L’arbitro » de Paolo Zucca, avec des dialogues particulièrement percutants dans le second volet.

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« Où est ton frère» demande-t-on à la sœur du Giulio sinophile.

« Il est sans espoir » répond celle-ci imperturbable. Sous l’œil de Patrizio Gioffredi la réplique fait mouche, tandis que sa caméra se rapproche de plus en plus des villageois attablés dans le bistrot. Raimu n’aurait pas prisé la manière de battre le carton, mais celle de dévisager ses pensionnaires pour en débusquer les failles et les secrets est assez remarquable.

Des règlements de compte possibles vont voir le jour dans un double jeu, des sous-entendus, avant d’affronter la redoutable équipe dite des «  épouses » .Les vannes sur le physique des jeunes gens sont assassines de la part de ces dames respectables et nos deux nigauds vont perdre de leur superbe (qui déjà n’était pas au mieux) avant de se reprendre pour une touche finale grandiose. Gioffredi est-il en train de ressusciter la comédie à l’italienne ?

  • Avec : Gabriele Pini, Xiuzhong Zhang, Carlo Monni, Alessandro Guariento
« Et quoi, et quoi et quoi l’amour, on a mangé une glace tout à l’heure et j’ai dû la payer !... » Premier prix – Festival du film indépendant de Rome Premier prix - World Fest International Huston Ce sont deux histoires qui n’ont pas vraiment de liens. Les deux héros s’appellent Giulio. Le premier est un jeune italien qui envisage de se débaptiser. Sa famille met en scène une macabre histoire pour le faire revenir à de meilleures intentions. Le deuxième, un immigré chinois apprend l’œnologie en Italie .Il  découvre le plaisir des jeux de cartes et va s’y donner pleinement.…
Le film

Si une nouvelle vague italienne devait voir le jour, après l’époque somptueuse des grands classiques italiens d’avant-garde des années 1970, Patrizio Gioffredi pourrait en être l’un des fers de lance. Il possède le ton doux amer pour nous conduire dans les travers sympathiques de la société italienne, la plus profonde, la vraie qui laisse le temps filer plutôt que de s’en encombrer. Celle aussi des amours du trottoir à la fenêtre et des compromissions amicales. Sur le vernis des sentiments Gioffredi offre une palette tout en nuance et fantaisie. Un cinéma assez rare de nos jours.

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