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« Réparer les vivants » de Katell Quillévéré. Critique cinéma-Bluray

Synopsis: Sur le chemin du retour d’une matinée de surf, c'est l'accident. Suspendue aux machines dans un hôpital du Havre, la vie de Simon n'est plus qu'un leurre. Au même moment, à Paris, une femme attend la greffe providentielle qui pourra prolonger sa vie...

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Réparer les vivants [DVD + Copie digitale]"
De : Katell Quillévéré
Avec : Tahar Rahim, Emmanuelle Seigner, Anne Dorval, Bouli Lanners, Kool Shen
Sortie le : 07 Mars 2017
Distribution : TF1 Vidéo
Durée : 99 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Le bonus

Meilleur dvd Mars 2017 ( 7 ème )

C’est un manifeste pour le don d’organe, le don de soi. Donner, mais aussi recevoir, l’acte est tout aussi responsable nous dit la réalisatrice. Katell Quillévéré s’inspire du roman de Maylis De Kerangal, récit d’une transplantation cardiaque, pour tracer le parcours à priori ordinaire des gens du quotidien, méchamment rattrapés par la vie.

Simon (Gabin Verdet ) était un bel adolescent, amoureux et surfeur, du côté du Havre. Il n’avait pas sa ceinture serinent les grandes personnes penchées sur son corps inerte, devenu comme inutile.

Un peu à l’image de celui de Claire, la parisienne, dont le cœur grossit dangereusement. « Mon heure est peut-être venue » sourit-elle doucement à la chirurgienne qui lui propose un libre échange.

Une mère et un père confrontés aux choix du don d'organes

                                                                                                     Une mère et un père ( Kool Shen )  confrontés à l’autorisation du don d’organes.

Doute, réflexions, cas de conscience. La réalisatrice s’accorde  un temps de pause devant l’incertitude de ces destins inattendus. « Surtout pas ses yeux » prévient la mère (Emmanuelle Seigner, magnifique) quand l’autre mère cache à ses deux fils son mal grandissant. Ce souffle qui s’essouffle et auquel toute assistance technique lui parait illusoire. Voire indécente.

En une journée, tout peut se jouer. La cause est noble, vitale.  Katell Quillévéré la filme sans l’excès d’une médiatisation événementielle. Une petite musique pianotée égrène seulement les secondes, et le monde est à l’écoute. Dans l’ombre bien souvent, comme ce médecin chargé d’accompagner les familles.

La retenue de Tahar Rahim pose parfaitement les données d’une situation sans véritable issue. Il y aussi ses collègues infirmiers-infirmières, et leur patron, Bouli Lanners qui figure le personnage dans sa bonne perspective.

Celle d’une prise de position à la fois générale et très personnelle sur la marche à suivre. On ne s’attarde pas dans le centre chargé de la répartition des organes, mais le coup d’œil est suffisant pour nous rappeler l’ampleur du problème.

Un écran de contrôle que l’on éteint, un murmure pour un consentement, un regard appuyé comme l’espoir qui patiente, la tension est dans tous ces petits détails qui font désormais le commun de l’existence d’une femme entre deux âges, joliment interprétée par Anne Dorval. Sans pathos, ni fioriture.

En ne retenant pas toute la tension littéraire, Katell Quillévéré vise pourtant droit au cœur, ce muscle qui symboliquement devient celui de nos préoccupations, quand il est aussi celui de l’amour. La cinéaste renvoie cette image comme un reflet dans le miroir de nos vies.

 

Dans la salle d’attente où Maxime (Finnegan Oldfield) et Sam (Théo Cholbi) attendent le réveil de leur mère, sa compagne (Alice Taglioni) les regarde avec une infinie tendresse . Ils ne se connaissent pas, elle n’avait plus de nouvelles, mais le monde les rattrape. L’espoir a raison d’insister.

LE SUPPLEMENT

  • Entretien avec Katel Quillévéré (15 mn) . La réalisatrice explique tout le projet de ce film en posant comme affirmation première le fait que « pour réussir une adaptation il faut trahir, ne pas se sentir écrasée par l’œuvre, ne pas être un bon élève… ».

Les questions n’ont pas manqué …

« Est-ce que je dois écouter mon corps qui me dit ça se termine, ou plutôt écouter la science. Cette histoire me permettait d’élever la question du don d’organe au don de soi, le don d’amour est une réponse à la question de notre sursis dans lequel on est tous, greffé ou pas ».

Le casting ? « Je réfléchissais à chaque rôle en fonction du précédent que je devais déterminer, pour moi il n’y a pas de personnage principal, à part le cœur, et donc j’ai choisi les comédiens en même temps quelle que soit l’importance du rôle… »

Katel Quillévéré a assisté à toutes les étapes de la greffe. « C’est ce que j’ai ressenti au cours de cette intervention qui m’a guidée sur la manière dont j’allais présenter les événements. (…) Au moment où l’on voit arriver ce cœur dans cette glaciaire et qui se remet à battre, il y a quelque chose de mystérieux et sacré, au sein d’un environnement trivial ».

Le cinéma et la chirurgie se ressemblent, pense-t-elle. « Le cinéma sert à aller où on ne peut pas souvent aller voir, à montrer des choses que l’on n’a pas l’habitude de voir. Autrefois la chirurgie était interdite, alors que maintenant on ouvre les corps pour les soigner, on va voir là où on n’allait jamais auparavant ».

Meilleur dvd Mars 2017 ( 7 ème ) C’est un manifeste pour le don d’organe, le don de soi. Donner, mais aussi recevoir, l’acte est tout aussi responsable nous dit la réalisatrice. Katell Quillévéré s’inspire du roman de Maylis De Kerangal, récit d’une transplantation cardiaque, pour tracer le parcours à priori ordinaire des gens du quotidien, méchamment rattrapés par la vie. Simon (Gabin Verdet ) était un bel adolescent, amoureux et surfeur, du côté du Havre. Il n’avait pas sa ceinture serinent les grandes personnes penchées sur son corps inerte, devenu comme inutile. Un peu à l’image de celui de…
Le film
Le bonus

Sur un sujet un peu hors norme dans le contexte cinématographique actuel, Katell Quillévéré réussit le pari de transplanter le roman de Maylis De Kerangal au cœur d’un scénario, véritable manifeste pour le don d’organes. Face à une famille confrontée à cette proposition du monde médical, une patiente s’interroge sur les raisons qui lui font accepter le cœur d’un autre, un anonyme, elle-même anonyme pour les parents du donneur. La réalisatrice n’en fait jamais trop pour dire toute l’emprise d’une telle activité qui de la médecine à celui de l’intimité familiale bouleverse considérablement les fondations mêmes de notre existence. En ne retenant pas toute la tension de l’écriture romanesque, Katell Quillévéré vise malgré tout droit au cœur, ce muscle qui symboliquement devient celui de nos préoccupations quand il est aussi celui de l’amour. La cinéaste renvoie cette image comme le reflet du miroir de nos vies, avec des comédiens totalement immergés dans cet univers où le blanc et le silence s’accordent jusqu’à l’apaisement, presque l’harmonie.

Avis bonus Une rencontre avec la réalisatrice qui explique très bien son cheminement

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