- Dvd : 6 décembre 2024
- Cinéma : 1982
- Durée : 104 minutes
- Acteurs : Rosanna Arquette, Madonna, John Turturro, Giancarlo Esposito, Aidan Quinn
- Sous-titres : Français
- Langue : Anglais
- Studio : Bubbel Pop’ Éditio
L’histoire : Roberta, jeune bourgeoise un peu coincée du New Jersey, s’ennuie ferme dans sa luxueuse maison. Et quand elle découvre dans les petites annonces « Recherche Susan désespérément », elle décide d’enquêter pour savoir qui est cette fameuse Susan…
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
Ce film est sorti au début des années 80 avec une étiquette hyperbranchée sur le kitsch de son décor et l’avènement d’une certaine Madonna. Déjà bien installée sur les scènes des music-hall, elle chausse les crampons du cinéma pour la première fois. La jeunesse de l’époque ne doit pas manquer ce film disait-on.
Je ne l’ai vu qu’une seule fois alors et plus aucun souvenir depuis, quand débarque ce coffret taillé pour le Père Noël, et le plaisir retrouvé d’une comédie plus que raisonnable. Presque sérieuse sous ses attraits rigolos qui voit une jeune femme tout à fait convenable perdre la tête contre un lampadaire .
Roberta ne souvient plus de rien, et dans une virevolte cocasse endosse l’identité de la jeune femme qu’elle recherche. D’après une petite annonce , sans raison particulière, sinon celle de sa formulation intrigante. « Recherche Susan désespérément .. «
Roberta devient donc Susan pour son nouvel entourage qui bien évidemment, n’a jamais connu la véritable Susan. Roberta s’évanouit alors dans la nature mais son mari, la recherchant ne comprend pas, au fil de ses découvertes, ce qu’ elle est devenu . Sa muflerie en prend un coup.
Sur cette histoire apriori loufoque, Susan Seidelman réussit à nous embarquer dans un plaidoyer paisible sur l’émancipation féminine, orchestrée par deux comédiennes à l’allant et au talent certains .
Rosanna Arquette et Madonna font bien la paire au cœur du New York branché des années 80, où les situations les plus alambiquées s’emboîtent dans leurs contraires de manière inéluctable.
Imbroglios, confusions , et quiproquos, les hommes s’en mêlent illico, sans forcément comprendre tout à fait ce qui leur arrive. Ou ce qu’on leur demande. Ce n’est pas dit méchamment, mais John Turturro, Aidan Quinn, ou Mark Blum, sont bien au rendez-vous eux aussi de cette comédie intelligente et pétillante et plus que jamais de raison.
LES SUPPLEMENTS
Des entretiens avec
- La réalisatrice : « Susan Seidelman se souvient » (35 min.). « Ce qui m’a séduite dans le scénario, ce sont les deux femmes mises en avant. Ça m’a rappelé « Céline et Julie vont en bateau » de Jacques Rivette. A bien des égards , ce film a été une source d’inspiration ».
Les oppositions aussi lui ont bien plu : la banlieue face à East Village, la bourgeoise à , des mondes différents à chaque fois qu’il fallait combiner.
- Ed Lachman (directeur de la photo) sur son travail et les couleurs (19 min) – Il raconte aussi beaucoup comment il est arrivé au cinéma, notamment à travers l’Europe. Après quoi on apprend comment il a abordé « Recherche Susan.. » sur les oppositions lui aussi, du pastel à l’expressionisme allemand.
« C’était produit par Hollywood, mais c’était notre monde à nous, nous allions dans ces clubs, et je n’imaginais pas qu’il aurait eu un public ».
- Rosanna Arquette (12 min)- « Une histoire de femmes, à la recherche d’elles-mêmes, écrite et réalisée par des femmes, produite par une femme (…) nous étions novatrices » raconte la comédienne qui parle de son personnage « coincé dans un monde qu’elle ne voulait pas ».
Pour l’anecdote l’actrice insiste sur la manière dont elle a été la première à se faire rencontrer Madonna et Herb Ritts
- La productrice Sarah Pillsbury : sur la genèse du film (25 min) . Son cheminement vers le cinéma est très particulier . « Productrice, c’est la personne qui fait avancer les choses ». Elle explique ainsi très bien tout le travail en amont, le développement du scénario, comment sont arrivées par exemple les boucles d’oreilles de Néfertiti …
Samuel Blumenfeld (journaliste au Monde) sur le contexte exceptionnel du film dans le New York du milieu des années 80 (20 min) . « Une période d’éclosion des réalisateurs américains indépendants. Mais s’implanter dans ce cinéma-là, ça ne va pas de soi à l’époque pour une femme, qui de surcroît fait un film de femmes. Il devient à la mode, et nous permet aujourd’hui de redécouvrir cette époque ».
Olivier Cachin (journaliste) sur la musique et l’émergence de la star Madonna (16 min)- Déjà connue sur la scène musicale Madonna voit dans son premier film, son premier vrai succès « Into the groove » rappelle Olivier Cachin qui prend un malin plaisir à relever tous les caméos musicaux dans le film . Dont il détaille ensuite les genres et les modes…
- Pacome Thiellement (journaliste) sur un film 100% féminin (23 min)- Le journaliste explique pourquoi à son avis « c’est un film qui arrive, trop tôt ou trop tard ». L’émancipation des femmes, les rapports sur l’amitié, entre classe bourgeoise et non bourgeoise … « le fil ténu des années quatre-vingt, dans les contradictions de l’époque, que le film réussit à tenir ».
- « Une histoire de femmes » par Rania Griffete (98 pages)
Le Film
Les bonus
Madonna dans son premier rôle au cinéma, ( délurée et frimeuse, parfaite ), Rosanna Arquette, déjà bien installée, confirme, ou le duo inattendu pour dégainer sans en avoir l’air sur l’émancipation féminine.
Une femme Roberta, qui s’ennuie dans son foyer où son mari ne lui prête guère attention, découvre par le plus grand des hasards, que la vie est aussi ailleurs .
Elle endosse alors tout aussi accidentellement la personnalité de la fameuse Susan, qui aimerait bien retrouver ses frusques et sa valise dont Roberta fait un usage particulier.
Imbroglios, confusions , et quiproquos, les identités se mêlent, les personnalités se perdent dans un foisonnement de situations souvent très cocasses.
Une comédie intelligente et pétillante, tournée il y a quarante ans et plus que jamais de raison.
AVIS BONUS