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« Réalité » de Quentin Dupieux. Critique cinéma-DVD

Synopsis: Jason, un cameraman placide, rêve de réaliser son premier film d'horreur. Bob Marshal, un riche producteur, accepte de financer son film à une seule condition : Jason a 48h pour trouver le meilleur gémissement de l'histoire du cinéma....

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Réalité"
De : Quentin Dupieux
Avec : Alain Chabat, Jonathan Lambert, Élodie Bouchez, Eric Wareheim, Kyla Kenedy
Sortie le : 17 juin 2015
Distribution : Diaphana
Durée : 84 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
le bonus

Habituellement Dupieux fait court. Il pourrait faire encore plus court sur ce « long-métrage » de … 87 mn qu’il aura mis sept ans à réaliser. Manque de moyens, disponibilité d’acteurs… Quelques coupes resteraient sans effet sur ses très belles élucubrations cinématographiques au pays du cinéma.

C’est une première approche d’un univers en apparence toujours aussi loufoque et qui se révèle à lui-même au fil des déambulations de ses personnages parfois totalement égarés dans leurs ébats.

Prenez Jason, cameraman de plateau qui pour financer son premier film doit obtenir le meilleur des rugissements. A ce prix, le producteur (Jonathan Lambert)  tout aussi barré, mais posé comme un producteur, est prêt à le suivre. L’épouse de Jason, psychanalyste de son état (Elodie Bouchez), ne comprend rien à son comportement, ce qui est tout à fait normal puisque le mental dépasse ici l’entendement. Et que par dédoublement de personnalité imperceptible aux yeux de tous, Jason, gentil garçon au demeurant, prend le pas sur la réalité pour devenir fiction. Le voici totalement dans son rêve.

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A moins que ce ne soit l’inverse, mais la mise en abyme vaut toutes les interprétations qu’il n’est pas nécessaire d’extirper à la vérité pour prendre plaisir à ce film. Où  Alain Chabat contient les élans d’un personnage qui se contente d’enregistrer ces fameux rugissements avant de découvrir dans une salle de cinéma un film qu’il n’a jamais fait.

Une petite fille remarque au passage que les sangliers ingurgitent des cassettes vidéo, dont le contenu intrigue plus d’un protagoniste. Quand elle le visionne sur son écran familial, elle voit un monsieur bloqué dans son cauchemar, et qui refuse d’en sortir.

Ce qui personnellement ne me dérange pas le moins du monde. Le film touche à sa fin et je souris de mon incompréhension relative . On y trouvera ce que l’on veut, mais cela  risque de rejaillir sur le lecteur. Et s’il n’a rien compris, ça n’a pas d’importance : Dupieux n’existe pas.Mais le Daft Punkn sans son casque en caméo furtif ( le monsieur dans la salle d’attente à qui l’on arrache son journal ), si !

LE SUPPLEMENT

  • Rencontre avec Jonathan Lambert et Elodie Bouchez (12 mn) . L’un et l’autre expliquent comment travaille ce réalisateur que l’on ne voit jamais. Et font leurs petits commentaires.

Jonathan Lambert. «  C’est le film idéal pour ceux qui ne connaissent pas son univers et qui peuvent y accéder de manière assez douce. » Il parle de la manière d’aborder son personnage. « Les situations sont tellement dingues qu’il ne faut pas en faire des caisses, il faut jouer de manière très quotidienne. C’est un humour potache, qui ne s’installe jamais dans un genre. (…) On travaille avec lui parce que l’on n’a pas envie de faire un film de plus. (…) .Il crée les nouveaux codes de la comédie, dérangeant, bizarre, tellement incongru que cela devient drôle. »

Elodie Bouchez. «  J’adhère au style qui peut être qualifié d’absurde, je me laisse embarquer dans le ton plutôt qu’essayer de comprendre où il m’emmène. »

Habituellement Dupieux fait court. Il pourrait faire encore plus court sur ce « long-métrage » de … 87 mn qu’il aura mis sept ans à réaliser. Manque de moyens, disponibilité d’acteurs... Quelques coupes resteraient sans effet sur ses très belles élucubrations cinématographiques au pays du cinéma. C’est une première approche d’un univers en apparence toujours aussi loufoque et qui se révèle à lui-même au fil des déambulations de ses personnages parfois totalement égarés dans leurs ébats. Prenez Jason, cameraman de plateau qui pour financer son premier film doit obtenir le meilleur des rugissements. A ce prix, le producteur (Jonathan Lambert)  tout aussi barré,…

Review Overview

Le film
le bonus

Pour évoquer son univers de prédilection, le cinéma, Quentin Dupieux imagine cette fois un film que rêverait de tourner un caméraman de plateau TV. Le saut de l’ange en quelque sorte pour le héros, avec comme contrainte imposée par le producteur : un rugissement exceptionnel. C’est donc dans la quête du Graal vociférant que s’engage un excellent Alain Chabat qui retient ses effets pour donner à son personnage toute la loufoquerie nécessaire avant qu’une douce schizophrénie ne s’empare de tout son être, totalement prisonnier de son rêve.Ou de son cauchemar. On sourit souvent devant ce paravent de l’absurde qui ne dissimule rien d’autre qu’un grand besoin d’oxygène, une remise à plat de quelques fondamentaux cinématographiques , ou bien d’une mise en désordre de nos certitudes. A vous de choisir, mais la «  Réalité » foutraque de Dupieux a des vertus euphorisantes.

Avis bonus Une très courte rencontre avec les comédiens...

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13 Commentaires

  1. Bien difficile de faire un pitch du film mais on peut jute dire que c’est très réjouissant et même jubilatoire par moments, qu’il y a des boucles dans les boucles, etc…Bref, Dupieux nous perd, pour mieux nous retrouver et c’est au final une véritable prouesse que de mêler réalité, fiction, vérité, cauchemars pour notre plus grand plaisir.

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