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« Rapt » de Lucas Belvaux. Critique DVD

Synopsis: Homme d'industrie et de pouvoir, Stanislas Graff est enlevé un matin comme les autres devant son immeuble par un commando de truands. Commence alors un calvaire qui durera plusieurs semaines. Amputé, humilié, nié dans son humanité, il résiste en ne laissant aucune prise à ses ravisseurs.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Rapt"
De : Lucas Belvaux
Avec : Yvan Attal, Anne Consigny
Sortie le : 17 mars 2010
Distribution : Diaphana
Durée : 120 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

L’histoire est vraie : en 1978 le baron Empain, à la tête d’un puissant empire en Belgique est enlevé . Il sera détenu deux mois par ses ravisseurs qui lui couperont un doigt. Pour des raisons budgétaires et des facilités de mise en scène ( nul besoin de décors d’époque, de reconstitution à l’identique) Lucas Belvaux opte pour une période contemporaine . «  Je ne comprenais pas très bien ce choix au départ » raconte Yvan Attal, « mais en s’éloignant du vrai sujet , on a trouvé plus de vérité ».

Dans la peau du «  héros » , l’acteur est quasiment méconnaissable, amaigri et défiguré au fur et à mesure de la détention .  Amputé, humilié, nié dans son humanité, l’homme résiste, ne laissant aucune prise à ses ravisseurs. Il vit un véritable calvaire, et s’étonne qu’au grand jour ses amis, sa famille n’arrivent pas à réunir le montant de la rançon.

Dans cet aller-retour permanent entre l’ombre et la lumière , Belvaux réussit à nous tenir sans cesse en haleine . Il est très à l’aise dans ces moments de troubles émotionnels où le bon et le mauvais se conjuguent pour ne donner de la vie , que le gris ambiant. Je pense notamment à « Cavale » de sa célèbre trilogie ; il me semble que l’on y retrouve la même palpitation , les mêmes interrogations sur le bon ou le mauvais, les mêmes hésitations entre le noir et le blanc.

Françoise Fabian dans le rôle de la mère de la victime : le ton juste, donc énervant

C’est flagrant dans le déroulement de l’affaire vu par la famille et les membres du groupe : un petit monde policé qui petit à petit se fissure , face à la réalité de l’enlèvement . Au-delà de l’impossibilité de réunir la somme, et de l’enquête policière qui tergiverse ( un joli suspense ) il faut sauver les meubles . Ceux du groupe , mais aussi les tiroirs secrets de la vie privée du baron . Au fur et à mesure des investigations ,les zones d’ombres s’éclaircissent,et les révélations abasourdissent aussi bien le monde économique que la sphère familiale. L’industriel perdait beaucoup d’argent au poker; il  entretenait des maîtresses dans un appartement dont sa femme ignorait l’existence . Elle est jouée par Anne Consigny, dont le talent , quel que soit le registre n’est plus à démontrer.

Autant de matière pour l’auteur de « La Raison du Plus Faible » qui à la veine policière a toujours porté un regard social pertinent.  Quand il parle d’un trafic de drogue ,ou  d’un braquage en préparation , Lucas Belvaux parle avant tout des hommes . L’intrigue est plus dans le non-dit, le regard muet de ses personnages que dans une caméra qui sagement pose les données du problème, sans chercher à les résoudre par des mouvement désordonnés.

LES SUPPLEMENTS 

Une démarche que l’on saisit parfaitement en découvrant le premier bonus «  Repérages #2 » : des photographies qu’il commente , autour de l’idée du film et des plans qu’il prépare déjà sur son petit carnet.

L’entretien avec Yvan Attal qui suit est assez convenu . On y apprend quand même que le baron Empain aurait apprécié le film ( c’est une journaliste qui le rapporte au comédien ) «  et dans ce cas là on a réussi , puisqu’il s’est reconnu » se félicite le comédien , qui par ailleurs fait un petit mea culpa. «  Quand j’entendais certains collègues dire qu’après un film leur personnage les habitait encore pendant quelques temps, ça me faisait sourire. Eh bien cette fois , ça m’est arrivé ,je n’avais pas envie de reprendre du poids, comme si je voulais garder le costume de ce type ». Mais il a bien fallu aller chercher les enfants à l’école, leur faire à manger. La vie a repris ses droits.

L'histoire est vraie : en 1978 le baron Empain, à la tête d’un puissant empire en Belgique est enlevé . Il sera détenu deux mois par ses ravisseurs qui lui couperont un doigt. Pour des raisons budgétaires et des facilités de mise en scène ( nul besoin de décors d’époque, de reconstitution à l’identique) Lucas Belvaux opte pour une période contemporaine . «  Je ne comprenais pas très bien ce choix au départ » raconte Yvan Attal, « mais en s’éloignant du vrai sujet , on a trouvé plus de vérité ». Dans la peau du «  héros » , l’acteur est…

Review Overview

Le film
Les bonus

D'après l'enlèvement du baron Empain ( Belgique ) en 1978, le réalisateur réussit à nous brosser le portait d'un homme et de la société qui l'a vu naître. Un fait divers à ses yeux, c'est toujours une tranche de vie pas ordinaire, un regard social sur le monde qu'il suffit de suivre pour mieux le comprendre. Remarquable !

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