Synopsis: À l’occasion du vingtième anniversaire de la disparition d’il Maestro, Qu’il est étrange de s’appeler Federico est un film hommage à Federico Fellini, à son art, sa personnalité. Ettore Scola fait revivre leur rencontre au journal Marc’Aurelio dans les Années 50, leurs amis communs, parmi lesquels Marcello Mastroianni, et surtout le plaisir partagé de faire des films.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Ettore Scola raconte Fellini. Sur le papier l’idée est séduisante. 60 ans de cinéma italien en un coup d’œil que l’on espère magistral. Mais les premiers clignements passés, j’ai l’impression de revivre le même désenchantement procuré par la projection du film d’Agnès Varda « Les cents et une nuits de Simon Cinéma » à l’occasion des cents ans du cinéma français.
Beaucoup de bonnes intentions, de références et personnages obligés, et de citations du maître, sans la patte et l’originalité qui façonnèrent son univers. Scola et Fellini se sont côtoyés près d’un demi-siècle, toujours aux côtés de Mastroianni. Scola parle donc aussi un peu, et beaucoup de lui, éclipsant parfois dans la pénombre de sa mise en scène (les balades en voiture la nuit tiennent du pensum) l’objet de son désir.
Le journal satirique Marc’Aurelio auquel les deux amis collaborèrent est la pierre angulaire de cet édifice cinématographique que Scola érige avec la chronologie d’un moine bénédictin. Tout y est parfaitement répertorié par l’entremise d’un narrateur qui se promène sur le plateau de tournage, au milieu des décors de Cinecitta, où Fellini a tourné ses plus grands films.
A cette vision documentaire se mêlent des images et des vidéos d’archives, tendues sur le fil conducteur d’une fiction à laquelle on ne fixe pas de cap. Ce qui donne cette impression de fourre-tout, de mise en scène mal ficelée, comme si Scola sentait le temps lui échapper. Il lui faut tout dire et faire vite…
Les réunions de rédaction à Marc’Aurelio (elles ne manquent pas de piquant ), les insomnies du maestro au cours desquelles il se promène dans Rome et ramasse un tas de gens. Les futurs pensionnaires de son hémicycle, « plein de miches et de gros nichons » comme le souligne un peintre des rues avec lequel Scola et Fellini s’entretiennent longuement sur le statut de l’artiste et la fonction du réalisateur…
Autant de clones felliniens dont on n’a peut-être plus besoin. Ses créatures emblématiques existent ailleurs, autrement, sous d’autres cieux que Scola a voulu ouvrir à nos yeux abandonnés depuis 20 ans par un cinéaste dont l’œuvre se suffit amplement à elle-même. Les souvenirs ont d’autres chats à fouetter.
Review Overview
Le film
L’entreprise, sympathique au demeurant, s’avère être un fourre-tout de tout ce que l’on pouvait savoir sur Fellini. La réalisation est assez mal fichue, qui mêle le documentaire aux images d’archives sur un fond de fiction dans laquelle les jeunes comédiens ont semble-t-il bien du mal à comprendre la démarche de leur protecteur .On gardera pour le plaisir la première partie du film, le monde du spectacle qui donne à l’Histoire de l’Italie une consistance pour célébrer l’âge d’or du cinéma italien. Après quoi Scola et Fellini se promènent beaucoup la nuit et ça me fait bailler.
Avis bonus
Il n'y en a pas, et c'est bien étrange avec un tel sujet !
2 Commentaires
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