Synopsis: Retourné vivre chez ses parents, Chérif, la trentaine et vigile, peine à décrocher le concours d’infirmier. Au centre commercial où il travaille, il perd pied face à une bande d'adolescents désœuvrés qui le harcèlent. Pour se débarrasser d'eux, il accepte de donner quelques renseignements…
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
Un titre un peu ambigu, à multiples facettes et lectures possibles. Une fois le dénouement assumé, je ne sais pas si ce « qui vive » a de quoi alimenter l’aventure de Chérif. Un paumé solitaire au milieu des gens qui l’aiment pourtant bien et qu’il ne sait comment remercier.
Chérif est vigile dans un grand centre commercial où les journées sont tristes à mourir et les ennuis à portée du premier client. Sans compter cette bande de petits cons qui n’arrêtent pas de l’emmerder. Chérif résiste autant que faire se peut. C’est un garçon plutôt sympa, son chef-vigile l’a à la bonne et les élèves de l’établissement où il les surveillait pendant plusieurs années l’accueillent encore à bras ouverts. Jenny qui les accompagne n’est pas insensible à sa présence.
C’est déjà un portrait presque parfait que nous livre Marianne Tardieu dans un premier film mâture. Ancienne cadreuse et chef opératrice, elle met sa technique au service de ces instants de vie qui banalement ou indifféremment tricotent un quotidien sans grand horizon. Chérif se pose là, bien là, dans cette optique assez restreinte, cette courte focale qu’il espère voit s’agrandir en obtenant son diplôme d’infirmier.
Il bosse un peu pour ça, mais, plus prisonnier d’un système que d’un ghetto, il n’arrive pas à lâcher les amarres avec les copains de toujours. Ceux des embrouilles qui risquent maintenant de l’entraîner vers des contrées plus sombres. Alors un jour, contre l’assurance que les gamins cesseront de le harceler, il accepte de renseigner le caïd du coin sur la manière dont fonctionne le centre commercial …
C’est filmé assez sèchement, comme vit le héros, sans trop d’aspérités et beaucoup de secrets. Reda Kateb, de tous les plans, confirme la performance d’Hippocrate et l’avènement d’un excellent comédien. Sous l’œil presque amusé d’une autre révélation Adèle Exarchopoulos, dans un presque second rôle, mais un joli rôle quand même.
LES SUPPLEMENTS
- « Les gueules noires » de Rodolphe Bertrand, Marianne Tardieu (34 mn). Un moyen métrage sur un groupe d’autrefois qui reprend du collier. Ca sonne vrai, la vie de groupe, la tournée, la colère d’un homme, le leader qui ira jusqu’au bout. On est plus sur le mode documentaire, et seules les dix dernières secondes s’apparentent à un mode fictionnel. Bon si on aime la musique style révolte à fleur de peau, Wampas, punk en débord, ça se laisse voir.
- « Les films de Jenny » de Cécile Rousset (50 secondes). Un brouillon d’animation
- « Paul » de Cécile Rousset (6.40 mn). L’histoire de Paul illustrée, joliment. C’est sympa…
Review Overview
Le film
Les bonus
Chérif a des rêves à faire valoir, des vérités à assumer, mais prisonnier d’un système, plus que d’un ghetto il se retrouve souvent en situation de porte à faux, un pied de chaque côté dans cette cité où il garde les rayons d’un centre commercial. Vigile pour l’alimentaire, il rêve de devenir infirmier.
Pour son premier film Marianne Tardieu, ancienne cadreuse et chef opératrice va droit au but, filme sans fioriture et donne un portrait réaliste d’un homme inquiet de son avenir Reda Kateb confirme après « Hippocrate » qu’il est en train de prendre sa place dans la belle galerie des comédiens français.
Avis bonus
Un moyen métrage sur un groupe sur le retour, et deux petits films d'animation. Rien à voir avec le film, mais au moins l'effort est méritoire.
3 Commentaires
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