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« Qu’Allah bénisse la France » de Abd Al Malik. Critique cinéma-dvd

Synopsis: Adapté de son livre autobiographique, éponyme, Abd Al Malik, raconte le parcours de Régis, enfant d'immigrés, noir, surdoué, élevé par sa mère catholique avec ses deux frères, dans une cité de Strasbourg. Entre délinquance, rap et islam, il va découvrir l'amour et trouver sa voie.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Qu'Allah bénisse la France"
De : Abd Al Malik
Avec : Marc Zinga, Sabrina Ouazani, Larouci Didi, Mickaël Nagenraft, Matteo Falkone
Sortie le : 03 juin 2015
Distribution : Ad Vitam
Durée : 91 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Il s’est brûlé les ailes. Trop proche de son sujet, trop intime avec sa propre histoire. Et visiblement peu familier avec la caméra. Rappeur célèbre, mais encore néophyte des plateaux de cinéma, Abd Al Malik a mis naïvement ses connaissance au service d’une technique qui le dessert. Les débuts du film sont  calamiteux, sans réelle consistance, malgré là encore  un sujet  très personnel et de première importance.

En racontant sa propre histoire, l’artiste évoque les travers de son cheminement qui le conduiront à l’intégration et à la tolérance.  On pense alors retrouver les enfants de «  La haine », mais Kassovitz qui ne vivait pas en banlieue avait saisi l’urgence. Cette fois, trop immergé dans son monde de barres HLM, Abd Al Malik tente de s’en tirer par une contrition malmenée.

C’est dingue comme à travers son héros en apparence tout gentil, il appuie sur ses ressentiments, va et vient entre ses deux mondes, ( « Ce pays on l’aime, mais lui ne nous aime pas« ) .Ce qu’il considère comme le bien et le mal, le noir et le blanc, la religion et la laïcité. Tout se joue systématiquement sur les oppositions, les contraires, les différences. En ayant toujours le soin d’un bon équilibre.

D’où ce manichéisme appuyé par une mise en scène lourdingue (le panier à salade, la séquence du shoot), approximative (les discussions entre copains) : les clichés de la zone surgissent on ne sait pas trop comment. Comme il est tout aussi étrange de voir dans la dernière partie du film un volet assez différent de tout ce qui a précédé.

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Peut-être parce que les protagonistes se posent enfin clairement les questions sous-tendues depuis le début par les protagonistes (la religion, le racisme,  la culture) mais là encore avec une maladresse troublante. Celle qui ne cesse d’habiter   le héros Régis ( Marc Zinga), excellent élève, fan de Camus, et rappeur en herbe prometteur.

Régis amoureux de Nawell  (Sabrina Ouazani, très bien ). Mais le propos tire à sa fin et il est bien tard pour reprendre le cours d’un récit malmené d’entrée. A trop se regarder vivre dans la peau d’un autre, Abd Al Malik en a oublié son film.

LES SUPPLEMENTS

  • Scènes coupées. Trois séquences qui effectivement n’apportent pas grand-chose au récit. L’une d’entre elle est même très longue et se répète…
  • Répétitions (11.40 mn). Dans un local, Abd Al Malik reprend avec ses comédiens la scène de l’arrestation par la police. Il leur demande quasiment d’improviser à partir d’une situation. «  La scène est posée, après quoi tu as toute liberté, c’est ça qui donne le ton ». Et la scène réellement filmée fait le pendant à cette répétition.

Le réalisateur développe aussi la psychologie de certains personnages, alors que les autres scènes qui suivent sont chaque fois proposées avec la version filmée. Une bonne idée…

Il s’est brûlé les ailes. Trop proche de son sujet, trop intime avec sa propre histoire. Et visiblement peu familier avec la caméra. Rappeur célèbre, mais encore néophyte des plateaux de cinéma, Abd Al Malik a mis naïvement ses connaissance au service d’une technique qui le dessert. Les débuts du film sont  calamiteux, sans réelle consistance, malgré là encore  un sujet  très personnel et de première importance. En racontant sa propre histoire, l’artiste évoque les travers de son cheminement qui le conduiront à l’intégration et à la tolérance.  On pense alors retrouver les enfants de «  La haine », mais Kassovitz qui…

Review Overview

Le film
Les bonus

C’est quasiment un film en vase clos. Il raconte l’histoire vraie du rappeur Abd Al Malik qui avant de connaître la sérénité au sein d’une culture qui lui ressemble, passera par toutes les couches d’une société gangrénée. Excellent à l’école, Régis n’en demeure pas moins dealer, et chouraveur avec ses copains de la cité, tout en cherchant sa voie dans le rap. Auteur du roman éponyme, Abd Al Malik se charge avec maladresse de la réalisation de ce film,  pendant juvénile (pour ne pas dire amateur) à celui de Kassovitz «  La Haine ». L’ensemble est assez manichéen, sans consistance, avec cet étrange ressentiment que le cinéaste semble trimballer tout au long de son scénario, en lui donnant des coups de gomme, rageurs. La parité entre le bien et le mal, le noir et le blanc, la religion et la laïcité. Un parfait équilibre qui ne fait pas forcément un film parfait.

Avis bonus Scènes coupées et surtout une répétition très intéressante

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