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« Prick up your ears » de Stephen Frears. Critique Blu-ray

Synopsis: Lorsque la police découvre les corps du célèbre dramaturge Joe Orton et de son amant, l'agent littéraire d’Orton récupère le journal de l’écrivain. Plusieurs années après, un homme qui souhaite écrire la biographie d’Orton met la main sur le journal. Il y découvre le récit tourmenté des débuts difficiles du dramaturge et de sa relation passionnelle avec son amant, puis des années de gloire

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Prick Up Your Ears [Combo Blu-ray + DVD] [Combo Blu-ray + DVD]"
De : Stephen Frears
Avec : Gary Oldman, Alfred Molina, Vanessa Redgrave, Frances Barber, Janet Dale
Sortie le : 22 novemb 2017
Distribution : Elephant Films
Durée : 110 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 2
le film
Le bonus

Chez Anne Fontaine, dans « Marvin ou la belle éducation » la sexualité du jeune héros est dégénérée dit de lui son père. Trente ans plus tôt, Stephen Frears lançait le tournage du biopic de Joe Orton. La famille du dramaturge qui ne voyait pas d’un bon œil ce projet stigmatisait alors sa « corruption »  à l’égard d’un comportement sexuel inadmissible.

Joe Orton était homosexuel et s’affichait ouvertement en compagnie de son amant Kenneth, dont la jalousie l’amusait beaucoup. Infidèle tout aussi ostensiblement, il vivait à cent à l’heure, ses plaisirs et sa soif d’écrivain. Lumineux et charmeur, Joe Orton était bien le contraire de son ami, ombrageux et réservé.

Kenneth se réfugiait alors dans l’ombre de l’homme dont il se flattait être le secrétaire particulier. Un couple en porte à faux que l’on s’étonne de voir vivre au jour le jour en pleine dissonance.  Ce que Stephen Frears filme avec condescendance et amusement quand il ne prend pas trop au sérieux le quotidien dramatique de nos deux héros.

Il y a beaucoup d’humour et de légèreté dans ce regard emprunté à Joe Orton lui-même et à son quotidien londonien qu’il croque à pleine dents. Son commentaire sur le couronnement de la reine qu’il suit à la télévision est aussi grinçant que la manière dont il conduit les tractations sur un projet de scénario avec les Beatles.

L’histoire est véridique mais le film ne verra jamais le jour, les quatre garçons dans le vent ne l’étant pas autant aux oreilles de leur manager Brian Epstein. Stephen Frears prend ainsi un malin plaisir à décrypter la société anglaise de l’époque ( Vanessa Redgrave, l’agent littéraire représente à elle seule les freins de la société britannique-photo) et le comportement du dramaturge dont le succès grandissant amplifie la discorde entre les deux jeunes gens.

Un amour de plus en plus transi, des relations houleuses et malheureuses qui se termineront par le drame sur lequel s’ouvre le film. A la manière d’Hitchcock, le réalisateur britannique nous révèle les éléments d’une intrigue pour mieux la disséquer dans le mal être du couple.

Gary Oldman, jeune et rebelle pose parfaitement les enjeux de cette vie cabossée sur laquelle se fracasse Alfred Molina avec une constance égale dans l’interprétation malheureuse de l’amant transi.

LE SUPPLEMENT

  • Le point de vue de Xavier Leherpeur. Le journaliste et critique rappelle les circonstances du projet de Stephen Frears et dissèque la manière de le conduire tout à fait dit-il dans un esprit hitchcockien. Le crime est connu dès l’ouverture :  comment le cinéma va-t-il alors procéder pour nous le rendre crédible ?

Selon lui, le réalisateur s’est beaucoup inspiré de « L’inconnu du Nord-Express », et la dissonance du couple d’amants fonctionne à merveille avec les deux acteurs retenus Oldman et Molina, totalement fusionnels.

Chez Anne Fontaine, dans « Marvin ou la belle éducation » la sexualité du jeune héros est dégénérée dit de lui son père. Trente ans plus tôt, Stephen Frears lançait le tournage du biopic de Joe Orton. La famille du dramaturge qui ne voyait pas d’un bon œil ce projet stigmatisait alors sa « corruption »  à l’égard d’un comportement sexuel inadmissible. Joe Orton était homosexuel et s’affichait ouvertement en compagnie de son amant Kenneth, dont la jalousie l’amusait beaucoup. Infidèle tout aussi ostensiblement, il vivait à cent à l’heure, ses plaisirs et sa soif d’écrivain. Lumineux et charmeur, Joe Orton était bien le…
le film
Le bonus

Pour les trente ans de l’anniversaire de ce film devenu œuvre emblématique dans la filmographie de Stephen Frears, on le ressort avec l’onction du document historique. Une époque de contre-culture à laquelle le dramaturge anglais Joe Orton a si peu participé, sa mort criminelle mettant fin aux promesses d’une ère nouvelle comme il le disait lui-même en commentant gaiement le couronnement de la reine Elisabeth. Ce regard croisé entre deux sociétés illustre bien le propos cohérent de Stephen Frears dans sa dénonciation tranquille d’une société anglaise arc-boutée à ses traditions, et bousculée au plus haut point quand celle-ci heurtent la sexualité. C’est Vanessa Redgrave qui endosse le mauvais rôle (ou la bonne figure britannique) face à ce drame entre homosexuels que le réalisateur révèle dès les premières images pour mieux ensuite raisonner autour de cet événement. Gary Oldman et Alfred Molina mènent parfaitement l’intrigue à son terme. Avis bonus Un éclairage de la part d’un critique qui insiste beaucoup sur l’influence de Hitchcock

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