Synopsis: A trois jours de la retraite, un flic intègre s’apprête à mettre sous les verrous Rick Masters, un faux-monnayeur sans pitié qui règne sur Los Angeles. Mais il est abattu de sang-froid. Dévasté par le chagrin, son coéquipier Richard Chance jure de venger celui qu’il considérait comme son meilleur ami.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
Après une (re)sortie au cinéma début 2017, ce long-métrage assez méconnu devient pour Carlotta un coffret ultra collector : kyrielle de bonus, et un livre spécialement conçu pour l’événement.
Un bel objet qui s’adresse aux fans du papa de « Killer Joe » et aux adeptes du genre policier dont « Police Fédérale Los Angeles » illustre 32 ans plus tard la somme des apartés originaux. On ne sait toujours pas très bien par exemple qui des bons ou des méchants est flics ou malfrat.
Et qui de la raison ou de la folie orchestre la valse des cadavres ?
Les deux flics s’en prennent au gang de la même manière dont ceux ci se défendent.
En ne s’éloignant jamais vraiment de l’œuvre dont il s’inspire « To Live and Die in L.A. » de Gerald Petievich (le titre français parait bien mollasson) William Friedkin pose au film policier quelques contrefaçons, histoire sinon de renouveler le genre, du moins de l’épousseter jusqu’à l’extrême parfois.
On parlera d’une esthétique aussi violente que les coups assénés dans les échanges musclés. Friedkin force le contraste des couleurs et fait de Los Angeles une ville démoniaque. Au point de la prendre pour décor dans une course poursuite, sans fin, entre voies ferrées et bitume, et sans véritable implication sur le récit, tout aussi anecdotique.
Sur le papier (une feuille à cigarette) il s’agit de venger la mort d’un policier et de mettre la main sur un faux monnayeur. Une double action visant un seul homme Rick Masters, un ange tombé du ciel de L.A en la personne juvénile de Willem Dafoe. Le jeune homme s’apprête à tourner « Platoon » mais le méchant garçon, innocent et charmeur donne déjà bien du fil à retordre aux conventions du moment.
Quand on le compare à son poursuivant de flic, Richard Chance (William L. Petersen) si la violence monte en puissance, ce n’est pas forcément de son fait. Surtout que l’inspecteur en question, obsessionnel à mort, enchaîne les bévues à damner tout un commissariat. Et quand il atteint presque son but, qu’il parait tiré d’affaires, il flingue à nouveau à tout va, entraînant dans sa dérive meurtrière le coéquipier chargé de remplacer son ami décédé. Et un ami, ça n’a pas de prix chantait Johnny…
LES SUPPLEMENTS
- Le renouveau de la femme à Los Angeles (15 mn). Comment Debra Feuer a obtenu son rôle après que William Friedkin l’ait repérée au théâtre. « Il m’a donné la confiance nécessaire pour interpréter le rôle et je gardais par exemple souvent mes tenues de ville, il les trouvait bien… ».
Le réalisateur remarque l’attirance réciproque avec Willem Dafoe, « il voulait qu’on la développe, un côté croustillant et piquant qui ne devait exister qu’à travers la caméra, il avait été très clair sur ce point ».
- « Docteur d’un jour » (9 mn). Retour sur la première expérience d’acteur de Dwier Brown dans un long-métrage majeur. Etonnant que l’on consacre une rencontre avec un personnage bien secondaire dans le film, un docteur qui ne fait que passer.
Comment Willem Dafoe traficote les grosses coupures …
Dès le casting, Friedkin est sur place ce qui surprend le jeune acteur de l’époque. « Il était très disponible et agréable, j’était impressionné d’avoir en face de moi un réalisateur oscarisé qui venait me voir faire une impro. »
- À contresens (36 mn). Buddy Joe Hooker explique son travail de responsable des cascades. « A l’heure actuelle à cause des effets spéciaux numériques on est de plus en plus impliqué. ». Il fait ainsi constamment la navette entre le métier d’avant et celui d’aujourd’hui « nos tâches n’ont pas été réduites ni multipliées (…) et la dose de frayeur reste la même ».
Le technicien aime bien se raconter et délaie pas mal la sauce. Il faut donc patienter avant qu’il n’arrive au vif du sujet, la manière dont les principales scènes épiques ont été réalisées. Et c’est intéressant de découvrir enfin l’envers du décor.
William Friedkin au moment du tournage
- Scène coupée (4 mn). Elle se trouve à la fin quand John Pankow va en pleine nuit retrouver sa femme avec qui il est en instance de divorce. Le réalisateur fait tout ce qu’il peut pour dire que les deux acteurs sont au top, ce qui est vrai et d’ailleurs il ne comprend pas pourquoi il a coupé cette scène. Moi je trouve qu’elle n’apporte rien au dénouement annoncé.
- Fin alternative (9 mn). Les producteurs étaient désolés de voir mourir le héros. Friedkin a donc retourné une fin, qui ne lui a pas plu du tout. Les explications qui accompagnent ce court documentaire sont intéressantes.
Un livre inédit de 160 pages (inclus + de 40 photos d’archives): « Eloge du faux-semblant », réalisé en association avec La Septième Obsession. Une exploration de différents aspects du film de William Friedkin, sa place dans le cinéma de l’époque, le personnage du méchant ou la représentation de Los Angeles et de la masculinité.
Le film
Les bonus
Il ne faut peut-être pas oublier qu’en retrouvant ce polar des années 80, on le doit à un monsieur du genre policier qui avait fait fureur avec « French Connection ». C’est donc avant tout un état d’esprit plus qu’une rediffusion que Carlotta propose dans un joli coffret dynamité par ses bonus. Si la mise en scène ne souffre d’aucune faiblesse (et même les courses poursuites qui n’en finissent pas…) c’est plus l’ambiance, l’atmosphère, les couleurs aussi violentes que les scènes de bagarre qui participent aujourd’hui à ce culte autour d’une pièce qui sans renouveler le genre, l’époussète de manière singulière. On ne sait toujours pas très bien par exemple qui des bons ou des méchants est flic ou malfrat. Et qui de la raison ou de la folie orchestre la valse des cadavres ? A ce jour Friedkin n’apporte encore aucune réponse, sinon celle d’un cinéma qui tient la distance AVIS BONUS Beaucoup de gens interviennent dans ces suppléments, qui à mon avis manquent quand même un peu d’images…
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