Synopsis: Interdit aux moins de 12 ans . - Nicola et ses amis ont entre dix et quinze ans. Ils se déplacent à scooter, ils sont armés et fascinés par la criminalité. Leurs modèles : les parrains de la Camorra. Leurs valeurs : l’argent et le pouvoir. Leurs règles : fréquenter les bonnes personnes, trafiquer dans les bons endroits, et occuper la place laissée vacante par les anciens mafieux…
La fiche du film
Le film
- Ours d’argent. Prix du scénario. Berlin 2018 . –
- Prix du Jury 2018 au Festival du film policier de Beaune .-
- D’après l’oeuvre de Roberto Saviano
- Meilleur dvd Décembre 2019 (3 ème)
« Des mioches qui nous commandent » . La remarque ahurie d’un commerçant
Certains faits réels ont conduit à ce film qui demeure une fiction. L’avertissement donné sur le générique de fin nous mène donc vers une vérité première au cœur de Naples la terrible. Celle d’une mafia omnipotente où les jeunes font aussi la loi.
Difficile d’admettre que des caïds burinés aux entailles de poignards se laissent convaincre par des gamins, ou abandonnent sous la menace. C’est pourtant le destin de certains quartiers napolitains convoités par Nicola (Francesco Di Napoli ) et ses copains qui puent encore le lait remarque sèchement un vieux briscard de la ville.
Mais la bande est soudée, elle apprend très vite à sentir autre chose. L’arrogance, puis la braise du feu criminel et l’odeur âcre des balles perdues.
Claudio Giovannesi, le réalisateur, impulsif dans sa mise en scène, entretient fortement cette tension montante . Elle est de tous les instants, à peine tempérée par la forte personnalité du jeune chef dont l’idole fut un caïd qui ne rackettait jamais.
Cette ligne de conduite à ses yeux exemplaire, il entend l’imposer à son clan. Il est question de fidélité, d’honneur et de respect. Ce qu’il applique déjà à l’égard de sa mère, il l’étend à ses proches et à celle qu’il va aimer. Letizia, quasiment la première fille qu’il a connue, et dont il est fou amoureux. ( Viviana Aprea).
Au point de braver un père rétif et son quartier dangereux. Là où une fusillade entraîne un nouveau bain de sang, suivi quelques jours plus tard par des représailles tout aussi sanglantes. De provocation en défi, Nicola est entré dans une spirale infernale.
Malgré sa gueule d’ange, ses intentions louables , il est désormais grand délinquant, chef de bande, prenant toutes la responsabilité de ses actes et de leurs conséquences. Une bande de gamins plus que dangereux, incontrôlables !
Le portrait que nous en fait Claudio Giovannesi est édifiant. Il est difficile d’y croire mais l’avertissement est éloquent : les faits sont réels, le film une fiction. Impossible de dissocier l’un de l’autre.
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Des films sur la mafia et la camorra en Italie … :
« La Machination » de David Grieco. Critique cinéma
« Suburra » de Stefano Sollima. Critique cinéma-Blu-ray
« Les âmes noires » de Francesco Munzi. Critique cinéma
« Salvo » de Fabio Grassadonia et Antonio Piazza. Critique dvd
« L’Intervallo » de Leonardo Di Costanzo. Film. Critique
« Il divo » de Paolo Sorrentino. Critique DVD.
» Fortapasc » de Marco Risi
Le film
J’ai du mal à croire à la réalité de ces événements napolitains qui voient une jeunesse devenir l’égale de ses aînés et aspirer aux plus importantes responsabilités au sein de la Camorra. Le fait est encore à l’état d’embryon mais le réalisateur nous montre que Nicola et ses copains apprennent très vite comment prendre le contrôle de certains quartiers de Naples. Là où une fusillade entraîne un nouveau bain de sang qui sera lavé quelques jours plus tard par des représailles tout aussi sanglantes. De provocation en défi, les gamins sont entrés dans une spirale infernale. Et même quand pour adoucir peut-être un peu le ton, le réalisateur se la joue romantique, la violence gangrène toujours les relations amoureuses. L’ensemble est assez formel, linéaire, et malgré la fascination de Claudio Giovannesi, pour son jeune comédien Fransesco Di Napoli, le cinéaste brosse un portrait édifiant d’une société déjà décomposée et proche de l’explosion. Ca n’a rien de rassurant…
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