Synopsis: Pierre Perdrix vit des jours agités depuis l'irruption dans son existence de l'insaisissable Juliette Webb. Comme une tornade, elle va semer le désir et le désordre dans son univers et celui de sa famille, obligeant chacun à redéfinir ses frontières, et à se mettre enfin à vivre.
La fiche du film
Le film
Un film qui sort de l’ordinaire on le voudrait extraordinaire. Un personnage déjanté, encore plus déjanté. Et son histoire, plus loufoque encore.
Erwann Le Duc nous le propose dans la présentation de cette famille Perdrix recomposée autour de la maman veuve, de ses deux fils dont Julien qui vit avec sa fille.
Pierre, le fils aîné, est capitaine de gendarmerie. Il enquête sur le vol de la voiture d’une demoiselle qui débarque sans prévenir à son domicile. Comme elle ne croit pas un instant à l’efficacité de ses services ( la maréchaussée en prend gentiment pour son grade ) Juliette se charge elle-même des investigations.
Elles ne mènent à rien : la voleuse est une nudiste affiliée à un mouvement révolutionnaire regroupé dans la forêt. Ce qui n’inquiète pas outre mesure nos braves gendarmes plus préoccupés par leurs jeux vidéo et leurs mises en ligne sur YouTube . Au milieu, Pierre Perdrix papillonne sans trop savoir ce qui lui arrive.
Il est amoureux mais la belle ne lui laisse pas le temps d’y penser. Elle chamboule la tranquillité de ce petit coin de France où le frérot n’apprécie pas trop ses incartades familiales. Dans le rôle d’un biologiste spécialiste des vers de terre Nicolas Maury est impayable, et vole bien souvent la vedette à nos deux « tourtereaux ».
A l’image de Fanny Ardant en mère inconsolable depuis la mort de son époux qui remonte à des dizaines d’années. Elle compense comme elle peut avec des hommes de passage et sur le micro d’une radio que personne n’écoute.
Autant de centres d’intérêt qu’Erwan Le Duc multiplie à l’envie en égarant sa copie de moins en moins originale.
Après une altercation avec un nudiste et la perte de son pantalon, la rebelle se glisse dans la robe que lui confie le beau capitaine et se fond dans un décor où quelques allumés refont les batailles de la seconde guerre mondiale.
Maud Wyler ne perd rien au charme de son rôle et à son talent de plus en plus confirmé, mais la magie des débuts n’atteint pas le délire projeté par ses premières extravagances.
La retenue évaporée du capitaine Perdrix convient à Swann Arlaud qui sait jouer d’une mimique, d’un silence, d’une expression neutre pour signifier l’insouciance du moment, sa légèreté, son incongruité.
On prend bien du plaisir à ce jeu d’acteurs quand celui-ci pallie la légère frustration de l’ensemble. Pour un premier film rondement mené, et auquel il manque simplement un petit déclic.
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Dans le même esprit …
« Attila Marcel » de Sylvain Chomet
« Rosalie Blum » de Julien Rappeneau
« Vincent n’a pas d’écailles » de Thomas Salvador
Le film
C’est un filon assez rare dans la comédie française qui joue à la fois sur des personnages déjantés et des situations décalées. Le tout avec une légèreté dans la direction d’acteurs qu’Erwan Le Duc réussit pleinement pour un premier film qui s’affirme ainsi dans l’esprit d’une « Rosalie Blum » ou d’« Attila Marcel » . A la seule différence que le jeune réalisateur multiplie trop les centres d’intérêts ( tous intéressants à suivre ) et nous égare dans une forêt d’histoires où ses protagonistes se perdent eux-mêmes. Il est certain que le scénario faiblard sur ses attendus ne leur facilite pas la tâche. Voir l’extravagante Juliette perdre de sa superbe ( et de son intérêt ) au fil de ses incartades dans la famille du capitaine de gendarmerie chargée de retrouver sa voiture. Son personnage s’émousse dans une histoire qui s’essouffle paisiblement dans un premier film rondement mené malgré tout . Il manque simplement ce petit déclic …