Synopsis: Un triangle amoureux :Christopher Tietjens, sa femme rancunière Sylvia et la jeune suffragette Valentine Wannop, dans l'ambiance de la Première guerre mondiale et d'une Europe en plein changement. Envoyé combattre en France, Christopher laisse derrière lui Sylvia, un fils qui est peut-être le sien et Valentine
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
La fin d’un empire.L’avènement d’un monde dont les assises paraissent bien fragiles au regard d’une guerre qui ne fait que débuter le siècle. L’Angleterre est alors plus conservatrice que jamais. Les suffragettes qui montrent le bout du jupon sont traitées avec un mépris, voire une violence inimaginable.
C’est pourtant à travers les relations amoureuses d’un représentant de la classe dirigeante,rigoriste et protestant , et une jeune militante pour le droit des femmes, que la grande Histoire nous est superbement bien contée.
On parle de mini-séries, mais je retrouve l’ambiance des feuilletons qui laisse le récit s’installer à la fois dans le temps et les couleurs qui s’y accordent. La réalisation de Susanna White est aussi implacable que le discours conservateur de notre héros, Christopher Tietjens. Il ne danse que sur « de vraies musiques », partagé entre « sa morale anglicane » comme le lui reproche son épouse et son désir d’aller de l’avant, tout en conservant l’éthique d’une éducation bourgeoise.
On se demande comment un tel homme, par ailleurs bien sympathique, a pu jouer la gaudriole dans un train, avec la belle Sylvia .
Rebelle dans l’âme et le cœur, elle se retrouve enceinte, mais il doute être le père. Une première anicroche dans une liaison qui se fera désormais à distance, madame continuant ses conquêtes, monsieur assurant, pense-t-il l’avenir du royaume . C’est dans cet exercice qu’il rencontre inopinément la jeune Valentine Wannop dont le coup de foudre sera réciproque.
Limiter l’aventure à ce triangle amoureux demeure un peu léger, tant il n’est que le prétexte à donner du cinéma une page historique , fortement bien jouée par des comédiens , tout à fait en accord avec l’époque et ses mœurs.
Je cite le héros Benedict Cumberbatch, son épouse Rebecca Hall et Adelaide Clemens qui joue les trouble-fêtes avec une sincérité désarmante, mais aussi des seconds rôles , remarquables comme Anne-Marie Duff , la femme du non moins étonnant révérend Duchemin (Rufus Sewell), un pasteur totalement fêlé et qui nous vaut quelques séquences magnifiques.
Dont celle d’un repas au cours du quel le brave prélat perd complètement la tête et en devient libidineux .
Au-delà de la gêne provoquée dans la bonne société qui se trouve autour de la table , le clash est à mes yeux annonciateur de bouleversements politiques et sociaux,plus important qu’une simple égratignure sur le vernis des convenances. Pendant six chapitres, le film est à ce niveau. Remarquable.
LE SUPPLEMENT
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Le making of ( 50 mn ) Il s’agit principalement d’une rencontre avec la réalisatrice, le scénariste et les principaux comédiens. On y apprend que des scènes suggérées dans le livre apparaissent dans la réalisation TV, tandis que Benedict Cumberbatch explique comment il a abordé son personnage. « Je me demandais aussi comment la caméra allait faire pour amener des pensées aussi intérieures sur l’écran, jouer les sous-entendus, des choses plus profondes que les apparences ».C’est sur le tournage de « Cheval de guerre » de Spielberg que Tom Stoppard, en repérage pour les décors, remarque le comédien.
Rebecca Hall, parle elle aussi très bien de son personnage et de l’ambiance qu’elle entraîne « Le livre était en avance sur son époque. Habituellement, c’est un drame de salon qui se déroule en surface, de manière britannique, coincée, sans se dévoiler. Le roman ici fait exploser ce schéma classique, il est plus intense, plus psychologique ».
Des films dans les tranchées et tout autour … :
« Mémoires de jeunesse » de James Kent 6« Au-revoir là-haut » de Albert Dupontel – « Les croix de bois » de Raymond Bernard- « Men of honor » de Saul Dibb -« Les sentiers de la gloire » de Stanley Kubrick – « Birdsong » de Philip Martin
En toile de fond, la première guerre mondiale :
» La promesse de l’aube » de Eric Barbier – « Cessez-le-feu » d’Emmanuel Courcol – « Le baron rouge » de Nikolaï Mullerschon – « La grande illusion » de Jean Renoir -« Le roi de coeur » de Philippe de Broca – « L’odeur de la mandarine » de Gilles Legrand – « Cheval de guerre » de Steven Spielberg
Review Overview
Le film
Les bonus
Sur la base d’un triangle amoureux, imaginé d’après l’œuvre de Ford Madox Ford, Susanna White réussit à nous brosser, en six chapitres, il est vrai, l’avènement d’une nouvelle Angleterre, tiraillée entre son conservatisme légendaire et l’ouverture au XX è siècle. Les relations très particulières entre les tenants de l’aristocratie, du pouvoir et les représentants du peuple sont magistralement brossées par une réalisatrice qui s’appuie sans difficulté sur les prestations ad-hoc de tous les comédiens.
Avis Bonus : La réalisatrice, le scénariste et les principaux comédiens se succèdent pour parler du film, c'est intéressant.
9 Commentaires
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