- Durée : 76 mn
- Dvd : 20 juin 2023
- Acteurs : Isabelle Huppert, Fabrice Luchini
- Studio : Blaq Out
L’histoire : Festival d’Avignon, été 2021.
Une comédienne, un comédien, face à leur rôle, leur texte, juste avant les représentations.
De l’exercice de style au carnet de notes répétitifs ( pour répétitions de théâtre ), de repérages en suppliques redondantes, je me demande ce que Benoît Jacquot a tenté de nous dire sur le métier d’acteur, ses contraintes, ses aléas. Il n’en dit rien, ou si peu…
Isabelle Huppert heurte sur une phrase , insiste, et se perd dans les coulisses sommaires du festival d’Avignon. Elle joue La Cerisaie dans la cour d’honneur du Palais des papes. Le reste de l’équipe est quasiment absent, la comédienne retient la caméra jusqu’à l’entrée en scène, sans émotion particulière.
Plus tard, de retour à Paris, dans la voiture ( assez désagréable comme mode d’interview ) elle dit pourtant qu’elle a toujours le trac « la peur du texte ».
« Toute ma volonté doit s’éteindre » lui répond Fabrice Luchini à distance. Le trac, il ne connait pas, et c’est pour cela qu’il est acteur dit-il encore, filmé dans la cour du Musée Calvet.
Il répète des lectures de Nietzche et Baudelaire, en quête de la bonne intonation. C’est passionnant, mais fatigant. Comme en extase, Benoit Jacquot n’en finit pas de le cadrer des séquences identiques, à peine allégées par les commentaires de l’acteur, ses improvisations, ses disgressions.
Alors on en revient à Guitry auquel Nietzche le fait penser « mais un Guitry métaphysique » , puis à Michel Bouquet qu’il imite avant de rappeler les dix commandements de son maître Louis Jouvet, en matière d’interprétation.
Déjà vu et entendu.
Le filmage est assez convenu, sans intention particulière dans la mise en scène. Le sujet me parait alors bien anecdotique au regard de l’évocation superficielle du travail d’acteur. Huppert et Luchini posent pour la caméra. Ils s’expriment, mais ne jouent pas !
Le documentaire
D’une telle proposition de cinéma-théâtre, avec de tels acteurs, je m’attendais à autre chose que cette démonstration mandibulaire où la pratique du comédien apparait si peu Sinon sur cet acharnement autour du mot, de la phrase, cette quête d’une intonation modulée à l’envie. Le filmage est assez convenu, sans intention particulière dans la mise en scène. Le sujet me parait alors bien anecdotique au regard de l’évocation superficielle du travail d’acteur. Huppert et Luchini posent pour la caméra. Ils s’expriment, mais ne jouent pas !