Avec Gina Lollobrigida, Vittorio De Sica, Roberto Risso
L’histoire : Le maréchal des logis Carotenuto est affecté dans un village des Abruzzes. Vieux beau, il court après « Fantassine la piquante », la plus belle et la plus pauvre . Elle est amoureuse du jeune carabinier Stelluti, qui n’ose se déclarer. Ca jase beaucoup dans cette contrée de superstitions où rien n’échappe à l’œil et aux commentaires.
Le film :
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez vous à la fin de l’article
Soixante dix ans plus tard, ce film se porte comme un charme. Privilège de l’âge, il nous offre d’abord une image documentée sur l’Italie du Sud, dans les années cinquante. Il est aussi porteur d’une école cinématographique, la comédie, dont on peine parfois aujourd’hui à tendre les ressorts. Avec cette pointe de néo-réalisme qui confère à l’ensemble, un je-ne-sais-quoi d’historique.
Le récit (imbroglio amoureux sur fond de satire villageoise) n’est qu’un prétexte à donner du cœur à l’ouvrage à des comédiens qui ne se font pas prier. A l’origine le projet a pourtant eu bien du mal à se mettre en route .
Je cite Vittorio De Sica, le réalisateur qui cette fois ne tient pas la caméra, mais porte l’uniforme des carabiniers. Une prestance, une superbe, un vieux beau dans toute sa splendeur. Gina Lollobridgida encore toute jeune, mais déjà belle à se damner et qui dans les oripeaux d’une sauvageonne a des allures de princesse.
Il y a aussi la bonne du brigadier (Tina Pica) una Caramella divine ou bien encore Virgilio Riento, un prêtre de cérémonie, comme on n’en fait plus. Autant de personnages savoureux que Comencini croque avec une gourmandise éffrénée, dans des scènes devenues mythiques.
Il faut entendre et voir la bonne décrire par le menu la physionomie de la femme dont son patron est amoureux. D’autres situations plus ubuesques ne manquent pas de sel, comme ce même brigadier-chef enfourchant son vélo pour conduire sa dulcinée (une sage-femme) auprès de ses patients.
Et quand il fait son ultime déclaration d’amour, c’est… en l’engueulant. Typique !
Dans cette chronique villageoise, Comencini jette un regard discret, mais critique sur les mœurs de l’époque (la scène du miracle est assez fantastique), et pointe du doigt l’entente entre le sabre et le goupillon.
Pour épicer la sauce et donner à sa comédie le tonus nécessaire, il joue aussi beaucoup sur les quiproquos. Ca ne mange pas de pain, et ça nous change des tartes à la crème de nos contemporains.
19 mai 1954 en salle Reprise 11 décembre 2024 1h 30min | Comédie, Romance Avec Gina Lollobrigida, Vittorio De Sica, Roberto Risso L'histoire : Le maréchal des logis Carotenuto est affecté dans un village des Abruzzes. Vieux beau, il court après « Fantassine la piquante », la plus belle et la plus pauvre . Elle est amoureuse du jeune carabinier Stelluti, qui n’ose se déclarer. Ca jase beaucoup dans cette contrée de superstitions où rien n’échappe à l’œil et aux commentaires. Le film : Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez vous à la fin de l’article Soixante dix ans plus tard, ce film se porte comme un charme.…
« Pain, amour et fantaisie » de Luigi Comencini. Critique Cinéma
« Pain, amour et fantaisie » de Luigi Comencini. Critique Cinéma
2024-12-16
Loïck Gicquel
Le Film
80
C’est dans ce film, que j’ai à nouveau entendu parler de rebuffade, terme aussi charmant aujourd’hui que cette chronique villageoise italienne qui demeure à mes yeux, un moment de bravoure cinématographique. Pour ses comédiens (De Sica, Gina Lollobrigida.. ) , sa mise en scène, qui en peu d’images vous raconte tout un pays, et la verve de ses personnages parfaitement croqués. Privilège de l’âge, il nous offre enfin une image documentée sur ce qu’était l’Italie du Sud, dans les années cinquante. Une comédie néo-réaliste, ça ne court pas les rues