L’histoire : Lors de la soirée du nouvel an, Elena a une altercation avec Jake, qui convoite le même taxi. Ils sont loin d’imaginer qu’entre eux débute une histoire passionnée… Fous amoureux , ils sont vite rattrapés par la réalité: quand on a dix ans d’écart et des rêves plein la tête, on ne doit pas brûler toutes les étapes.
Festival de Dinard 2019. Prix de la Critique
Meilleur DVD Novembre 2020 ( 8 ème)
Ca commence bien. Coup de foudre et libations, première altercation mais bénédiction : Elena et Jake vont s’aimer. De sa caméra légère et naturelle Harry Wootliff en est persuadée. Au point d’établir l’organigramme sentimental de leurs ébats qui ravit la petite communauté d’amis déjà bien engagés sur la voie maritale.
Elena et Jake confirment, fous amoureux malgré quelques anicroches à leur quotidien douillet. Dix ans d’écart, aujourd’hui c’est rien, mais dans dix ans … Les nuages s’amoncellent à peine quand le besoin d’une famille presse les journées.
Harry Wootliff plus prudente cette fois, demeure cependant tout aussi pertinente dans sa mise à jour des relations du couple. Le bébé se fait attendre, les inquiétudes percent et les tensions jusqu’alors très passagères, plombent les soirées.
Jake décroche sa thèse, Elena se morfond auprès de ses copines qui allaitent à tout va. Elena et Jack ne font plus l’amour, ils s’accouplent. « C’est mécanique » reconnait Jack de plus en plus paumé par les errements de sa compagne et par cette vie qu’il n’imaginait que parfaite.
La réalisatrice nous conduit sans coup férir, là où de nombreux couples se sont arrêtés, d’une caméra toujours aussi alerte et attentionnée. Aux gens de la rue et de ses alentours, de cette vie qui s’effiloche quand tout semblait aller de soi.
Il y a un naturel dans ce film, une légèreté qui dissimule tout son intérêt, sa profondeur, sa gravité . De la fécondation in vitro au processus clinique , du traumatisme de la stérilité à sa culpabilité ( « on ne fera donc jamais une famille ? » ) Laia Costa et Josh O’Connor suivent le juste courant émotionnel et sentimental d’un couple fou éperdu d’amour, et perdu au cœur de ses contradictions.
« Comme si je faisais le deuil d’un bébé que je ne connaîtrai jamais » . Relever ce fort traumatisme, un défi, toujours à deux, mais pour combien de temps ? Dans le tourbillon de la vie qui les emporte sans crier gare. La réalisatrice rejette cette fois toute responsabilité …
Le film
La fécondation in vitro, son processus clinique , du traumatisme de la stérilité à sa culpabilité, le cinéma a rarement prodigué ses efforts sur le quotidien de centaines de couples stoppés par des événements extérieurs à leurs sentiments. Au début , c’est logique, tout va bien. Bonheur, amour et insouciance vont de front comme le filme si bien Harry Wootliff qui sans trop prévenir nous conduit en compagnie de deux excellents comédiens Laia Costa et Josh O'Connor là où de nombreux couples se sont arrêtés. Le bébé se fait attendre, les inquiétudes percent et les tensions jusqu’alors très passagères, plombent maintenant les soirées à la maison. De l’amour fou au véritable amour, la réalisatrice mène d’une caméra alerte et attentionnée, le tourbillon de la vie qui nous emporte sans crier gare. Il y a un naturel dans ce film, une légèreté qui dissimule tout son intérêt, sa profondeur .