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« Nous les gosses » de Louis Daquin . Critique Blu-ray

Synopsis: Un élève d'une école primaire brise par accident la grande verrière de son école. Un véritable élan de solidarité se manifeste en travaillant pendant les vacances d'été afin de payer la reconstruction. Un véritable petit trésor est constitué. Mais un voyou du coin s'empare des économies. L’occasion pour ces jeunes bambins de mener leur première enquête en tentant de récupérer leurs gains...

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Nous, les gosses [Combo Collector Blu-ray + DVD]"
De : Louis Daquin
Avec : Louise Carletti, Raymond Bussières, Gilbert Gil, Pierre Larquey, Louis Seigner
Sortie le : 07 Novemb 2018
Distribution : Pathé
Durée : 90 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 2
le film
Les bonus

Meilleur dvd Novembre 2018 ( 6 ème )

Au cœur de la seconde guerre mondiale, Louis Daquin, inconnu des cercles cinéphiles tourne son premier film. Sans la Continentale, l’organisme de contrôle affilié à l’occupant, mais avec la société française Pathé. L’histoire parait assez anodine, la censure allemande ne s’en mêle pas : des enfants se mobilisent afin de venir en aide à un copain responsable du bris d’une verrière.

Derrière les faits, c’est tout l’esprit de la résistance que le jeune cinéaste résistant, insuffle à ce film où les mots d’ordre sont ceux de la liberté et de la contestation. Et de la rébellion vis à vis de la famille, de la police,du corps enseignant…

Pour réunir l’argent nécessaire à la réparation de la verrière, les deux bandes rivales font la paix et usent de divers stratagèmes.

Les deux chefs des bandes  sont aussi les meneurs de ce film. Que sont-ils devenus ? ( à droite Jean-Pierre Geffroy, à gauche je n’ai pas pu identifier .. )

Plus ou moins réguliers, et parfois en marge des autorisations nécessaires. Comme la vente du muguet dans la rue à laquelle la police entend mettre fin. C’est sans compter sur la volonté des gamins qui portent leur colère jusque dans le bureau du commissaire.

Une jolie scène de bravoure comme Daquin en aligne dans son film à la réalisation très inspirée. Il y a le coup des tirelires (fabuleux) ou bien  « La Dame aux Camélias » raconté aux parents sur le mode western. Il fallait bien faire croire que l’on avait vu le film ….

Une petite noire dans la distribution, ça devait quand même être rare à l’époque, mais là encore c’est la patte de Daquin de rappeler à la France qui elle est…

Mais c’est principalement dans la rue que le cinéaste use de son talent pour donner des mouvements de foule et d’agitation que Yves Robert reprendra dans « La Guerre des boutons ». Et le summum de la mise en scène, à la terrasse d’un café, quand garçons et filles entourent celui qu’ils pensent être à l’origine de leurs déboires.

Les répliques, sorties tout droit de la plume de Marcel Aymé, fusent, autour d’une leçon d’argot qui révèle la richesse de notre vocabulaire et celle du « panard ». C’est génial … A l’image des gamins qui relègue les grands au second plan d’un professionnalisme pépère : Raymond Bussières, Pierre Larquey, Louis Seigner

L’appel discret au combat, toujours en toile de fond, révèle alors une œuvre d’évasion portée par un parfum de symbolisme poétique qui de Prévert à Doisneau fixe ces années de lutte dans le mémorial du septième art.

Le libraire se prend souvent pour un inspecteur de police bien particulier …

LE SUPPLEMENT

  • Entretiens avec Thomas Baurez, Studio Ciné Live et Jonathan Broda, réalisateur et professeur. Il faut à leurs yeux réhabiliter Louis Daquin, qui à l’origine ne faisait pas partie de la famille du cinéma.

Dès 41 au parti communiste, il a su passer entre les mailles du filet, en signant quatre films pendant l’occupation alors qu’il fait aussi partie de la résistance. « Il s’est toujours engagé, dans ses sujets, un vrai cinéaste politique ».

La Continentale – organisme allemand-  ne produit pas le film confié à Pathé. « Daquin sait comment contourner les interdits, sans collaborer comme Clouzot, Fresnay ou Sacha Guitry. (…) Il n’a pas eu de problème pendant la guerre et après la guerre, ce qui prouve qu’il n’a jamais collaboré, mais il savait ce qu’il ne fallait pas faire ».

Chassé par la nouvelle vague, « jugé trop technique, et pas assez porté sur le sens, marginalisé par ses idéaux politiques, ont fait de lui qu’il soit tombé dans les oubliettes (…) je suis ravi de cette réhabilitation à travers ce que je considère comme l’un de ses plus beaux films ». (J. Broda)

  • Actualités Pathé d’époque :

Allocution du Maréchal aux écoliers français (2 min30) avec la voix du chroniqueur d’époque, dans un modeste village de l’Allier « vous avez été choisis pour être le témoin du travail que je fais à la France, je compte sur vous pour m’aider à reconstruire la France ».

– Vichy : Dessins d’enfants adressés à Pétain (1 min) – « Un geste magnifique pour exprimer ce qui était le plus cher à leur cœur d’enfants, le maréchal qui aime les enfants a pu voir qu’ils le lui rendaient bien » dit le commentaire

À Paris, au Centre d’éducation professionnelle (1 min). On voit des jeunes gens sans formation qui « apprennent les gestes élémentaires de base en vue de leur formation définitive ». Au mur, le portrait de Pétain …

Meilleur dvd Novembre 2018 ( 6 ème ) Au cœur de la seconde guerre mondiale, Louis Daquin, inconnu des cercles cinéphiles tourne son premier film. Sans la Continentale, l’organisme de contrôle affilié à l’occupant, mais avec la société française Pathé. L’histoire parait assez anodine, la censure allemande ne s’en mêle pas : des enfants se mobilisent afin de venir en aide à un copain responsable du bris d’une verrière. Derrière les faits, c’est tout l’esprit de la résistance que le jeune cinéaste résistant, insuffle à ce film où les mots d’ordre sont ceux de la liberté et de la contestation. Et de la…
le film
Les bonus

Dans le contexte de la seconde guerre mondiale où ce film a été tourné puis projeté, il faut imaginer le choc qu’il peut représenter au regard de la dynamique de sa mise en scène, et de l’histoire un brin candide qu’il véhicule. La fraîcheur et la spontanéité d’une bande de gamins qui tente de venir en aide à un copain n’inquiètent pas la censure et pourtant Daquin vise dans ce récit l’esprit de la résistance, voire de la révolte vis-à-vis des autorités qu’elles soient professorales, policières ou familiales. D’un point de vue technique ou narratif « Nous les gosses » a pu et pourrait encore inspirer certains. Quant au spectateur, il devrait y retrouver une part de sa nostalgie, sinon de son enfance. AVIS BONUS Deux spécialistes dissertent sur l’œuvre et son auteur, c’est éclairant. En prime des documents d’époque sur Pétain et la valeur de la France qu’il représente…

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