Synopsis: Avec une bande de comédiens, tous plus excentriques et incontrôlables les uns que les autres, Salim Shaheen fabrique sans relâche des films de série Z dans un pays en guerre depuis plus de trente ans, l’Afghanistan.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Le bonus
Moribond, le cinéma afghan possède un phénomène: l’acteur-réalisateur-producteur le plus populaire et prolifique de son pays, Salim Shaheen . Il a tourné plus de cent films. A l’occasion de son 111 ème long métrage, Sonial Kronlund lui tire le portrait de façon singulière.
Pétulant, dynamique, hâbleur, menteur, l’intéressé s’intéresse beaucoup à sa personne qu’il met en scène à la moindre occasion. Dans les quartiers peu recommandables de Kaboul, il rassure même la réalisatrice en lui chantant des trémolos rigolos.
Quelque chose de l’Afghanistan que l’on ignore. Une simple caméra DV lui suffit pour entraîner son entourage dans des productions aussi diverses que le mélo, les films de guerre ou la comédie musicale. C’est de la série Z et la critique n’est pas de mise. Salim Shaheen est un bienfaisant. « Il nous a obligés à jouer dans ses films pour que l’on ne pense pas à la guerre, même pendant la guerre civile » dit un de ses proches.
A cette époque le cinéaste prend aussi les armes « pour protéger son quartier » prévient un autre ami. « C’était un commandant qui ne tuait pas ». Un seigneur à sa façon, enrubanné de louanges dont il ne se lasse pas. Il en rajoute même sur des événements improbables. Et quand il évoque les talibans et la destruction des bouddhas c’est pour en faire un décor de cinéma.
En Afghanistan on ne touche pas à Salim Shaheen. Le pouvoir interdit le commerce des films, mais sur les téléphones des talibans, sa production fait florès. « Même chez nous il y avait un trafic de DVD » dit un ancien soldat.
Sur sa vie privée, le vrai et le faux s’entremêlent. Avec sa première femme il aura des enfants « mais mon destin c’était d’avoir une seconde femme » . La réalisatrice ne pourra pas les filmer « elles ne sont pas là ». « Nous savons tous les deux que ce n’est pas vrai » commente simplement Sonial Kronlund qui filme aussi beaucoup son acteur fétiche, Qurban Ali Afzali. A lui seul , il mérite effectivement tout un reportage.
Entre deux scènes de tournage, on le découvre auprès de sa femme et de ses cinq enfants, appuyant la touche féminine qui semble faire son succès. A la télévision il se travestit ou porte un tchador bleu éclatant pour offrir une parole aux femmes afghanes. A l’origine, son épouse ne supportait pas son excentricité, mais devant la reconnaissance de plus en plus évidente du public, maintenant elle laisse faire.
A Cannes cette année, Qurban Ali Afzali accompagnait l’équipe afghane venue présenter le film de Sonial Kronlund. Depuis, on ne l’a pas revu…
LE SUPPLEMENT
- Scènes coupées (14′) : « Les Afghans du Canal Saint-Martin » excepté, j’aurais personnellement bien gardé les trois autres scènes proposées, dont celle autour de la visionneuse qui ne manque pas de piquant. Et au milieu de tout ça Salim Shaheen n’en finit pas de pérorer. « Je ne connais pas de politiciens » dit-il « ce sont eux qui me connaissent… ».
Le film
Le bonus
A une centaine de kilomètres de Kaboul, Salim Shaheen, l'acteur-réalisateur-producteur le plus populaire et prolifique d'Afghanistan projette quelques-uns de ses 110 films et tourne le 111ème au passage. Il fabrique sans relâche des films de série Z dans un pays en guerre depuis plus de trente ans. Pétulant, dynamique, hâbleur, et menteur, l’intéressé s’intéresse beaucoup à sa personne qu’il met en scène à la moindre occasion. La caméra de Sonial Kronlund lui en fournit de nombreuses, sur sa façon de travailler ou d’aller à la rencontre de son public qu’il exhorte à s’applaudir. Rien ne lui est impossible ( « j’arrive à faire parler un muet au cinéma » ) dont un combat de boucs mis en scène pour son prochain film. Son acteur fétiche a droit aussi à la lumière de la réalisatrice, mais depuis son passage à Cannes, il a disparu… AVIS BONUS Des scènes coupées, intéressantes