Synopsis: A la fin des années soixante, deux frères, Nicola et Matteo, partagent tout, jusqu'au jour où la rencontre avec Giorgia, une jeune fille souffrant de troubles psychiques, détermine le destin de chacun. Nicola décide de devenir psychiatre, Matteo entre dans la police. Leur parcours s'inscrit dans l'histoire de l'Italie : l'inondation de Florence, la lutte contre la mafia en Sicile, les grands matchs de football de l'équipe nationale...
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
- Prix Un Certain Regard-Cannes 2003
Un film qui évoque l’Histoire de l’Italie à travers une famille assez typique ne peut se passer de la Vespa, de la mafia et de la mamma ( Adriana Asti )… Une trilogie respectée par cette série TV réalisée pour la Rai en 2003. De retour aujourd’hui sur nos écrans, elle ne va pas chambouler le panorama du cinéma italien. Avec ses valeurs sures (Moretti, Sollima, Martone, Virzi, Ivano De Matteo …) et de jeunes pousses prometteuses (voir « Rêves de gloire » de Patrizio Gioffredi).
13 ans plus tard, cette saga télévisuelle souffre du regard de ses protagonistes sur l’Histoire. Bénéficiant d’un droit de sortie énorme (six heures ! de projection), Marco Tullio Giordana délaie un propos qui dans une autre formulation cinématographique donnerait à voir de véritables entités.
Sur le socle d’une société que représente ce professeur de médecine qui se permet à l’issue d’un examen de déblatérer sur l’avenir de son pays. Une personnalité forte et attachante, un peu esseulée dans cette saga qui attend l’âge de la maturité pour étayer son discours.
Celui de deux frères unis comme les doigts d’une main tendue vers cette jeune fille ( excellente Jasmine Trinca ) dont les troubles psychiques accentuent leur dépendance réciproque. Quand Nicola (Luigi Lo Cascio) décide de devenir psychiatre pour mettre fin à la manière dont on traite la déficience mentale, Matteo (Alessio Boni) s’engage dans la police.
Une première fissure dans cette Italie que le réalisateur parcourt tranquillement, en compagnie de scénaristes qui ne lui facilitent pas la tâche. Le hasard opte pour des raccourcis cinématographiques hallucinants. Des séquences tirées par les cheveux, et l’enchantement presque béat de certaines situations qui repousse la logique dans l’expectative.
L’escapade norvégienne pour ne citer qu’elle, registre Peace and Love, me paraît complètement bâclée. Le passage au nouvel an s’éternise sur le héros solitaire qui mettra lui-même un terme à ses angoisses existentielles.
Un peu de concision relayée par les événements marquants de l’Italie (les inondations de Florence en 1966, le juge Falcone, la Mafia…) aurait suffi à donner un nouvel élan à ce projet scénaristique .Sur une bande son paradisiaque ( des Animals à Michel Legrand ) et des comédiens au plus près de leurs racines et de l’histoire qui les conduit.
Ils sauvent la mise. Plus particulièrement à l’âge adulte, là encore, quand devenue rebelle pour les Brigades rouges, Giulia, séparée de Nicola doit éliminer son meilleur ami Carlo, professeur à l’Université ( Fabrizio Gifuni ).
Circonstances de la vie (toujours ce hasard !), pertinence du regard sur la politique, la situation sociale et les implications terroristes sur la société italienne. Je retrouve là l’auteur de « Piazza Fontana ». Plus question d’amour et d’eau fraîche, les enfants ont grandi. Trop vite. Giorgia, la fille de Nicola et Giulia se révolte de ne plus voir sa mère qu’en prison ou à la dérobée. Cette mère qui refuse aujourd’hui de jouer de l’orgue dans l’église qu’elle visite en sa compagnie.
« Vous vouliez changer le monde et maintenant tu attends la permission d’un prêtre ! ». La juste tonalité d’une histoire au final apaisé. Une réconciliation de bon aloi. Giorgia attend un enfant.
LES SUPPLEMENTS
- Making of (10 mn) . Peu de scènes de tournage, mais beaucoup de commentaires du réalisateur et des comédiens, ça se laisse écouter.
- Entretien avec le réalisateur (23 mn). « Je n’ai pas voulu faire un essai historique, mais raconter l’histoire des hommes et des femmes sur une quarantaine d’années à partir de 1960, où l’Italie commence à affronter la violence » commente le réalisateur qui se fend de quelques confidences sur le choix des acteurs, dont il avait réclamé l’entière liberté.
Marco Tullio Giordana revient bien évidemment sur le périple d’une série TV que le festival de Cannes entraînera dans une aventure cinématographique qu’il n’avait jamais imaginée.
Le film
Les bonus
A partir de 1960, le réalisateur suit pendant 40 ans, le parcours des membres d’une famille italienne, et plus particulièrement les deux frères dont les destinées vont s’appuyer sur les événements historiques du pays. Des inondations à Florence, une mafia poursuivie, une coupe du monde de football…
Le cinéma nous a déjà fourni ce style d’exercices, mais cette fois le problème se situe dans la continuité d’une série TV réalisée il y a treize ans. Elle devient désormais un long, très long-métrage : six heures de déambulation plus ou moins confortées par un scénario qui semble parfois prendre la tangente, afin de gagner du temps.
Le film à défaut d’être synthétique aurait pu se payer quelques condensés historiques au profit d’un rythme et d’une mise en scène qui manquent sérieusement d’allant. La seconde partie me parait plus pertinente, plus axée sur les réalités sociales et politiques de l’époque, avec des comédiens totalement en osmose avec la pierre qui les a vu naître.
Avis bonus >
Un making of pas vraiment making of et la rencontre avec le réalisateur.
4 Commentaires
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