Il faut rappeler que les Césars sont décernés par les gens de la profession. Que le goût du public et celui des critiques ne soient pas une fois encore en phase ne me surprend pas vraiment.C’est devenu quasiment une habitude.
J’ai déjà dit ce que je pensais de « The Artist » et de l’avenir mirifique que lui laissent entrevoir les Oscars. Propulsé, dans toutes les catégories les plus prestigieuses des Césars, ne fut donc pas une surprise. Je note simplement que c’est un film qui lors de sa sortie n’a pas rencontré une forte adhésion chez les spectateurs auxquels est proposé une seconde chance face aux récompenses internationales, glanées ici et là.
Résultat, il peine à atteindre les 2 millions d’entrées. Ce n’est pas un critère de qualité, c’est un fait, face aux 19 millions de billets vendus pour « Intouchables » qui repart du Chatelet avec une légitime déception.D’autant que si ce film méritait notre respect, le prix d’interprétation revient quasiment par défaut à Omar Sy. Un lot de consolation en quelque sorte car le sympathique animateur du SAV ne faisait pas le poids à mon avis, face à Gourmet, Dujardin ou Darroussin.
Que dire alors de « Polisse » qui sur un sujet hyper-sensible avait fait le plein de ses spectateurs. Il repart avec la statuette du meilleur montage ce qui n’est pas une mince affaire . Et c’est surtout parfaitement bien vu pour cette construction cinématographique où toutes les composantes du film ont été parfaitement intégrées au récit.
Aussi intéressant et pertinent, me semble-t-il, l’attribution du César du meilleur scénario original à « L’exercice de l’Etat ».C’est bien avant tout sur une écriture très particulière que ce film se distingue de l’ensemble de la production 2012.Après quoi Pierre Schöller , scénariste et réalisateur a intelligemment mêlé le récit politique au documentaire d’une élection présidentielle.
Sur la même ligne de départ « Pater » aurait pu lui faire de l’ombre , mais c’était sans doute trop demandé aux jurés que de distinguer une oeuvre cinématographique qui sortait des sentiers battus. C’est encore plus vrai pour « Le Havre« ,un film magnifique !
Au petit jeu des grands absents, j’avais remarqué « Les bien aimés » , »Même la pluie« , « Incendies« , ces deux derniers me paraissant largement supérieur à » Une séparation » qui décroche la timballe du meilleur film étranger. La récompense n’est pas usurpée, on est d’accord, mais quand même…
LE PALMARES
Meilleur film « The artist »
Meilleur réalisateur « The artist »
Meilleur actrice Bérénice Bejo « The artist »
Meilleur acteur : Omar Sy « Intouchables »
Meilleur scénario original :Pierre Schoeller « L’exercice de l’Etat »
Meilleure actrice dans un second rôle ,Carmen Maura « Les femmes du 6 ème étage »
Meilleur acteur, dans un second rôle , Michel Blanc ( « L’exercice de l’Etat »)
Meilleur film étranger « Une séparation »
Meilleur premier film « Le cochon de Gaza »
Meilleur costume « L’apollonide »
Meilleure photo « The artist »
Meilleur film d’animation « Le chat du rabbin »
Meilleure musique « The artist »
Jeune espoir féminin : Naidra Ayadi (« Polisse ») et Clotilde Hesme (« Angèle et Tony« )
Jeune espoir masculin Grégory Gadebois (« Angèle et Tony »)
Meilleur montage « Polisse »
Les décors « The artist »
Meilleur court métrage « L’accordeur »
Meilleur son « L’exercice de l’Etat »
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