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« Nevada » de Laure De Clermont-Tonnerre. Critique cinéma-dvd

Synopsis: Incarcéré dans une prison du Nevada, Roman n’a plus de contact avec l’extérieur ni avec sa fille... Pour tenter de le sortir de son mutisme et de sa violence, on lui propose d’intégrer un programme de réhabilitation sociale grâce au dressage de chevaux sauvages. Aux côtés de ces mustangs aussi imprévisibles que lui, Roman va peu à peu réapprendre à se contrôler et surmonter son passé

La fiche du film

Le film : "Nevada"
De : Laure De Clermont-Tonnerre
Avec : Matthias Schoenaerts, Jason Mitchell
Sortie le : 19/06/2019
Distribution : Ad Vitam
Durée : 96 Minutes
Genre : Drame
Type : Long-métrage
Le film

L’histoire est joliment écrite, assez prévisible mais terriblement forte dans l’évocation de cette attirance de l’homme pour l’animal. On le sait, la réciproque existe, plus intense encore dans un programme spécifique de rééducation.

Ou comme ici de réhabilitation de prisonniers dont Roman ne veut pas entendre parler. Très souvent placé en isolement, il revendique haut et fort cet enfermement solitaire, et refuse tout contact. Voir sa fille au parloir est un enfer (Gideon Adlon).

Matthias Schoenaerts et Gideon Adlon

Aussi dans le cadre de sa réintégration programmée au sein de l’établissement pénitentiaire, il est mis de côté, au nettoyage des courtilles des chevaux. Cette tâche ingrate dont il s’acquitte sans passion, lui laisse tout loisir d’observer ce petit monde chevalin, si bruyant, étrange et sauvage.

Il le sonde et l’approche à travers un spécimen mis à l’écart lui aussi et rudoyant sans ménagement son enclos. Roman est fasciné par ce cheval dans sa prison qui l’appelle de toute son énergie.

Un Mustang, cheval rebelle comme l’est Roman devenu son maître…

Mais l’apprentissage est difficile et l’homme ne peut toujours pas canaliser sa violence qui lui vaut une exclusion du cercle. «  On ne frappe jamais un cheval » éructe le vieux Myles qui depuis toujours consacre sa vie à l’élevage. Le formidable Bruce Dern  joue le personnage et sa prestation gaillarde lui colle à la peau.

Il peut en remontrer à Matthias Schoenaerts, à l’homme comme au comédien, qui lui tient tête tout aussi respectueusement. Ce joli duo de cinéma, la réalisatrice l’accroche à son palmarès, au milieu d’autres satisfecits.

Un tête à tête, un face à face, un joli duo de cinéma

Laure De Clermont-Tonnerre signe là son premier film avec une maîtrise totale de sa mise en scène, offrant toujours un point de vue spécifique confirmé par l’histoire et ses aléas

Si parfois elle se fait plaisir (les 13 cavaliers se rendant de front à la vente aux enchères) l’image est toujours pertinente.

Et sans excès quand elle replonge dans l’institution carcérale et son rythme de vie ponctuée par des règlements de compte sans retour.

Jason Mitchell joue un personnage très particulier, quasiment l’anti-thèse de Roman qu’il tente de sortir de sa coquille. Un très beau rôle pour Mitchell…

Roman, dont on apprend que très tardivement la peine qu’il purge, en est indirectement l’une des victimes dans un sort réglé sur une banale photo prise en prison avec sa fille. Le scénario se heurte ainsi à quelques anicroches bien venues (la tornade, la vente aux enchères, la menace familiale…) dans un récit plutôt sage. Trop bien calibré.

Le seul petit coup de sabot en traître dans une chevauchée fantastique. Magnifique.

Meilleur DVD 2019 ( 2ème) Date de sortie : 19 octobre 2019 L’histoire est joliment écrite, assez prévisible mais terriblement forte dans l’évocation de cette attirance de l’homme pour l’animal. On le sait, la réciproque existe, plus intense encore dans un programme spécifique de rééducation. Ou comme ici de réhabilitation de prisonniers dont Roman ne veut pas entendre parler. Très souvent placé en isolement, il revendique haut et fort cet enfermement solitaire, et refuse tout contact. Voir sa fille au parloir est un enfer (Gideon Adlon). Aussi dans le cadre de sa réintégration programmée au sein de l’établissement pénitentiaire, il est…
Le film

Elle sait jouer la comédie, et maintenant elle sait mettre en scène. Pour son premier film Laure De Clermont-Tonnerre a de quoi inquiéter la planète cinéma en lui racontant une histoire triste et difficile, sans pathos ni mièvrerie, mais en plaçant juste l’émotion à hauteur des sentiments réels. De la même manière qu’elle place toujours la caméra de façon à opter pour un point de vue chaque fois pertinent dans la construction de son récit et du rythme qui en découle. Ce qui donne aux acteurs un jeu profond et sincère. Il y a Matthias Schoenaerts, bien évidemment mais aussi  Le formidable Bruce Dern  sa prestation gaillarde lui colle à la peau. Après quoi l’histoire tout aussi formidablement bien écrite est un poil prévisible dans l’ensemble. Mais au regard du décor général, on en veut bien des histoires comme ça tous les jours au cinéma. Celle de la guérison d’un prisonnier de son enfermement au contact d’un cheval sauvage, qu’il va apprivoiser…

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