Accueil » A la une » « My sweet Pepper Land » de Hiner Saleem. Critique dvd

« My sweet Pepper Land » de Hiner Saleem. Critique dvd

Synopsis: Au carrefour de l’Iran, l’Irak et la Turquie, dans un village perdu, lieu de tous les trafics, Baran, officier de police fraîchement débarqué, va tenter de faire respecter la loi. Cet ancien combattant de l’indépendance kurde doit désormais lutter contre Aziz Aga, caïd local. Il fait la rencontre de Govend, l’institutrice du village, jeune femme aussi belle qu’insoumise...

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "My Sweet Pepper Land"
De : Hiner Saleem
Avec : Korkmaz Arslan, Golshifteh Farahani, Suat Usta, Mir Murad Bedirxan, Feyyaz Duman
Sortie le : 19 août 2014
Distribution : Memento Films
Durée : 86 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Meilleur dvd Aout 2014 ( 5 ème )

The Pepper Land ? Une vieille bâtisse, comme une auberge dans un village oublié à la frontière entre le Kurdistan et l’Iran. Le poste de police, flambant neuf, mais déjà minable,  est sans pensionnaire ; l’école a bien du mal à trouver des enseignants .

C’est pourquoi le caïd local, Aziz Aga mène  la région à sa guise, jusqu’au jour où, une âme plus rebelle que les autres s’installe au commissariat.

Baran (Korkmaz Arslan) qui a combattu Saddam Hussein, pensait trouver le repos. Les assauts de sa mère pour un éventuel mariage ont eu raison de ses défenses. Il repart donc au combat sans imaginer cette fois l’ampleur de la tâche dans une région où la loi et la morale n’ont plus droit de cité.

Le western a déménagé, Hiner Saleem le transpose tranquillement à la mode turco-afghane dans un décor sublime (vallées encaissées, petites montagnes, torrents bouillonnants …) où s’égare une belle institutrice volontaire pour monter au front.

Golshifteh Farahani  ne force pas son talent .Les truands veulent la chasser, le commandant prend sa défense.

J’écris un peu comme le film s’agite, sans trop savoir quelle direction adopter. On écarte très vite la parodie du cow-boy spaghetti, pour une approche plus terre à terre d’une situation politique et sociale d’une extrême acuité. L’héritage de Saddam Hussein n’est pas totalement débité, alors que le nouveau pouvoir  peine  à ramener les résistants à la maison. Un shérif de la trempe de Baran peut-il à lui tout seul assurer la transition ?

my sweet pepper land

C’est un peu ce que nous raconte à la fois sérieux et léger,  un cinéaste qui hésite bien souvent sur le ton et le rythme à adopter.

Il est cassant, drôle, ou poignant, mais jamais dans une continuité d’un style qui irait très largement de Kusturica pour la débauche esthétique à Tarantino quand il s’agit d’armer les colts.

Le mélange des genres fonctionne malgré tout plutôt bien  dans une aventure rocambolesque (ah les frères de l’institutrice, vraiment pas tristes) parsemée de scènes volontairement ridicules quand les méchants menacent du haut de leur poney, et de séquences réellement dramatiques. La vie de l’institutrice sera à plusieurs reprises, menacée.

my sweet pepper land

Mais comme dans un vrai western  la force restera à la loi, et tout finira très bien. J’imaginais personnellement une autre fin, plus dramatique, (1) mais il faut croire que Hiner Saleem est résolument optimiste sur l’avenir de son pays.

(1)          A lire uniquement par ceux qui ont vu le film : il se termine par un plan fixe sur un arbre, alors que l’on vient de voir les amants qui devraient se rejoindre. Sur cette image, moi j’envisage alors de faire entendre un coup de feu, et puis de voir Baran courir en direction de ce coup de feu. Fin.

LES SUPPLEMENTS

  • Rencontre avec Hiner Saleem (10 mn)

C’est bien évidemment la situation au Kurdistan que le réalisateur évoque avant tout. «  C’est un pays à reconstruire autour d’une autorité, d’une institution, et des lois qu’il faut  surtout faire respecter. Ça me rappelait les Etats-Unis qui se construisait à l’époque du western, d’où l’esprit du film  ».   

Il parle aussi des « iraniens qui viennent au Kurdistan pour se bourrer la gueule, et ainsi contourner la police de la répression des vices et de la promotion de la vertu qui sévit en Irak » et du statut de la femme kurde, de son engagement dans « la  résistance armée pour son droit et sa reconnaissance, l’autre visage de la femme kurde, loin d’être soumise ».

 

  • Rencontre avec Golshifteh  Farahani (16 mn)

my sweet pepper land
La comédienne qui a été chassée de son pays, l’Iran, évoque son exil « A Téhéran on est né au milieu d’un chaos, dès l’enfance tu deviens adulte, les filles n’ont pas le droit de faire du vélo, alors je me rasais la tête ».

Sur le film : « mon personnage,  ce n’est pas la représentation d’un pays, comme si «  Madame Bovary » représentait la femme française, ici Govend ne représente pas la femme kurde, la seule généralité c’est qu’elles doivent se battre dans cette région, face à la pression des hommes pour vivre librement ».

Sa carrière de comédienne, elle qui voulait être musicienne : «  je pensais qu’avec le cinéma on pouvait changer le monde, plus qu’avec la musique classique, comment un film peut changer les gens, une idée missionnaire, mais toujours un jeu avec le risque de l’imaginaire, on peut réaliser nos rêves quand on joue. (…) Jouer devant la caméra c’est vivre le présent, me donner une chance, c’est le Nirvana ». 

Meilleur dvd Aout 2014 ( 5 ème ) The Pepper Land ? Une vieille bâtisse, comme une auberge dans un village oublié à la frontière entre le Kurdistan et l’Iran. Le poste de police, flambant neuf, mais déjà minable,  est sans pensionnaire ; l’école a bien du mal à trouver des enseignants . C’est pourquoi le caïd local, Aziz Aga mène  la région à sa guise, jusqu’au jour où, une âme plus rebelle que les autres s’installe au commissariat. Baran (Korkmaz Arslan) qui a combattu Saddam Hussein, pensait trouver le repos. Les assauts de sa mère pour un éventuel mariage ont…

Review Overview

Le film
Les bonus

De l’art ou du cochon, allez savoir ce que Hiner Saleem a voulu nous raconter dans ce western afghan qui ne dit pas trop son nom , et n’impose aucune direction précise ( grand écart entre Kusturica et Tarentino ) en jouant des codes du far-west pour s’en amuser ou grossir le trait d’une dramaturgie bien réelle. L’affiche est plutôt agréable, conduite par la belle Golshifteh Farahani qui sans forcer son talent donne une certaine crédibilité à son personnage.

Avis bonus Deux entretiens avec le réalisateur et Golshifteh Farahani la comédienne qui parle très bien du film, de son métier, de son exil.

User Rating: Be the first one !

Voir aussi

« Trois amies » d’Emmanuel Mouret. Critique cinéma

Beaucoup moins inspiré par ses marivaudages, Emmanuel Mouret en rajoute

Laisser un commentaire