Synopsis: A Hollywood, durant la nuit, Rita, une jeune femme, devient amnésique suite à un accident de voiture sur la route de Mulholland Drive. Elle fait la rencontre de Betty Elms, une actrice australienne qui vient juste de débarquer à Los Angeles. Aidée par celle-ci, Rita tente de retrouver la mémoire ainsi que son identité.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
C’est le dvd/Blu-ray le plus étonnant qu’il m’ait été donné de voir. Le film présenté en support est à lui seul une bizarrerie qui depuis quinze ans n’arrive pas à forcer toutes les portes de la compréhension. C’est pourquoi, la prescription aidant, on vous livre dans les suppléments des grilles de lecture intéressantes, supposées résoudre bien des énigmes.
Philippe Rouyer le fait avec amusement, assurant que le maître n’a pas validé son point de vue, mais avec un sérieux qui confine à la vérité. Plusieurs des réponses aux clés dévoilées par David Lynch (avec les scènes correspondantes) semblent tout à fait plausibles au regard d’un récit qui n’en finit pas de chagriner bien des spectateurs (j’en fais partie) et notre critique.
La musique d’Angelo Badalamenti réussira-t-elle à apaiser nos craintes ?
Dans le premier chapitre des bonus (« Retour à Mulholland Drive ») Philippe Rouyer alterne ses propres réflexions à celle d’un réalisateur qui évoque l’amnésie de son héroïne, Rita comme une composante essentielle de la condition d’un grand acteur « qui doit s’oublier au profit de son personnage ».
L’un des arguments de l’histoire racontée dans « Mulholland drive ». Le rêve d’une star de cinéma qui dans la réalité n’aurait été qu’une starlette aigrie et jalouse de son amie et rivale, la fameuse Rita. Pour passer de la fiction à la réalité David Lynch use de nombreux subterfuges (dont la dualité des personnages à la matière de « Vertigo ») .
Il est tout à fait logique de se perdre dans ce labyrinthe cinématographique à la plastique élégante et d’une beauté dramatique déboussolante.
Lynch nous parle ainsi du désenchantement d’Hollywood et de ses enjeux pas toujours glorieux. Voir le casting de la vedette en présence des membres de la mafia qui veulent imposer leur comédienne. Le réalisateur ne l’entend pas de cet oreille.
Justin Theroux remarquable, subira les conséquences de son entêtement. Mais pendant que le film dans le film tourne ainsi à l’hérésie, nos deux vedettes (Naomi Watts et Laura E. Harring, à tomber par terre) poursuivent leur quête improbable pour renouer avec leur passé. Rita est toujours amnésique, ne l’oublions pas.
L’enchevêtrement de situations que procure un scénario contrariant confine parfois à l’abstraction et ne peut que renforcer le mystère qui s’amplifie autour de la brune et la blonde, elles-mêmes confrontées à leurs propres errements.
Un jeu de miroir et d’apparences, de permutations et de personnalités refoulées, un théâtre d’ombre, une mise en abîme « Mulholland drive » n’échappe jamais aux fantômes qui le hantent depuis ses origines.
David Lynch imaginait alors en faire une série mais le pilote réalisé ne convient pas aux producteurs de la chaîne TV « ABC ». Le cinéaste tourne alors quelques scènes supplémentaires, dont un final possible et emballe le tout dans un long métrage. C’est une histoire édifiante, et son résultat ne l’est pas moins.
LES SUPPLEMENTS
Le film dure 2h30, les bonus près de 3 h. Ils méritent le détour rien que pour le voile qui se lève sur plusieurs zones d’ombres (Lynch participe à cette entreprise de démystification) avec de nombreux extraits de tournage. On voit notamment le réalisateur aux commandes de l’œilleton de la caméra ou lors des répétitions avec ses deux comédiennes. Naomi Watts et Laura E. Harring semblent prendre beaucoup de plaisir aux côtés du maître.
Sur le plateau, l’ambiance paraît également superbe. On y assiste sur une scène finale quand le réalisateur et sa comédienne devenue sa maîtresse invitent l’équipe de tournage à un banquet fastueux. Ça plaisante beaucoup en coulisses.
Thierry Jousse donne également son point de vue sur le film « qui se prête à toutes les interprétations » reconnait-il lui aussi en avançant cependant des références : Aldrich, Bergman et Charles Vidor pour Rita Hayworth dans « Gilda ».
Le film
Les bonus
Tout dépend de l’idée que l’on s’en fait. Ce film effectivement ardu à la première vision prend une dimension nouvelle une fois quelques clés fournies par l’auteur. Elles ouvrent des portes et confirment la puissance esthétique d’un propos qui se joue de la confusion des esprits (ceux de la comédie, mais aussi des spectateurs) pour donner entre rêve et réalité une vision de l’éphémère et du paraître. Ici celui d’Hollywood dans lequel une starlette est prête à tout pour grimper les étages supérieurs. Elle vient en aide à une femme amnésique qui pourrait être son double dans une autre vie que la magie de l’opérateur réussira à rendre plausible.
Après quoi le spectateur a tout loisir pour divaguer à sa guise dans un somptueux décorum de cinéma qui répond tout à fait aux exigences de l’entreprise : nous mener hors des sentiers battus, se laisser emporter, et à notre tour rêver !
Avis bonus
Ils sont nombreux et fabuleux
11 Commentaires
Pingback: Les meilleurs DVD / Blu-Ray 2017
Pingback: "Blue Velvet" de David Lynch . Critique Blu Ray
Pingback: « Under the silver lake » de David Robert Mitchell. Critique dvd
Pingback: Les meilleurs DVD / Blu-Ray 2018
Pingback: « Une femme d'exception » de Mimi Leder. Critique cinéma-dvd
Pingback: Les meilleurs DVD / Blu-Ray 2019
Pingback: Les trente films de mon année 2018
Pingback: Les trente films de mon année 2019
Pingback: [Sortie cinéma] Les 7 maginfiques
Pingback: "Sailor et Lula" de David Lynch. Critique DVD
Pingback: Les meilleurs DVD / Blu-Ray 2020