Synopsis: Par amitié, Maréchal accepte de fournir un alibi au députe Dubaye, qui vient de lui avouer le meurtre d'un confrère et maître chanteur. Mais la police est d'autant plus sceptique que le lendemain, Dubaye est à son tour assassiné...
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Le bonus
-Il rendait de menus services, il est mort par gentillesse…
Meilleur dvd Février 2015 ( 7 ème )
Stan Getz au saxo, Delon à la manœuvre (interprétation, production…) Michel Audiard et Lautner en collaboration, l’équipe est belle à voir. Sur le papier et sur l’écran. Parmi les films de l’auteur des « tontons flingueurs », « Mort d’un pourri » demeure l’un des archétypes du film policier à la française : la politique n’est jamais très loin. Encore moins lorsque les victimes sont des parlementaires.
Sachant probablement sa mort prochaine, l’un d’entre eux a soigneusement consigné dans un cahier secret les agissements de ses petits amis. Un cahier dont tout le monde connaît l’existence, et que tout le monde aimerait bien récupérer. Sous le voile classique du moment, le mélange des genres interfère sur la bonne conduite du dossier que le scénariste pimente de fort belle manière : dans la guerre des polices, le vainqueur n’est pas forcément celui que l’on croit.
Ou la morale et la politique nous dit-on, ne font pas bon ménage .Mais on peut s’en accommoder .Qu’importe alors qu’un gros bonnet s’en mette plein les fouilles si le bon peuple y retrouve son compte, son autoroute, ses emplois ….
Ce point de vue que partagent quelques gros bonnets, hérisse Maréchal. Bien que mouillant lui aussi dans le marigot parisien, il ne supporte pas que son meilleur ami, compagnon de la guerre d’Algérie ait été tué. Là on touche à l’amitié, à sa personne, à son honneur… Il lui faut se venger, des têtes doivent tomber.
Et comme le fait remarquer le chef de la police « deux parlementaires en deux jours, vous ne trouvez pas que cela fait beaucoup ? » La voix tranquille et suave de Jean Bouise ne laisse pas de place au doute, le policier connaît commanditaires et assassins. Mais les protections sont déjà à l’œuvre et Lautner ne se prive pas d’appuyer là où ça fait mal.
Il tourne à une époque du Giscardisme sérieusement ébranlée par les magouilles politico-policières. Pour parler de la disgrâce d’un procureur, Audiard relève que « dans les couches élevées de l’atmosphère la température s’est subitement refroidie ». Ce ne sont pas ses répliques les plus connues, mais je vous jure qu’il y en a des savoureuses.
A l’image d’un film qui, devenu académique avec le temps, n’en conserve pas moins une vérité totale, une authenticité sur une époque dont on conserve encore aujourd’hui les stigmates. Il a simplement suffit de s’adapter. Autre temps, autres mœurs…
LE SUPPLEMENT
- « Un homme seul » (28 mn). Un très bon documentaire où les illustrations font défaut, malheureusement. Les intervenants évoquent bien évidemment l’époque du Giscardisme, entachée de certains scandales et auquel Lautner fait référence, sans détour.Michel Audiard : « c’est un film politique sur un schéma policier, rien à voir avec la fiction » dit-il en énumérant les scandales du moment
Delon en rajoute une couche, et parle aussi du roman noir de Raf Valett sur lequel ils ont travaillé.Mais il est surtout question des rapports entre Lautner et Delon ; Delon ne répète pas et Lautner voulait des répétitions, il le faisait avec les autres acteurs et après, il appelait Delon « un comédien difficile à manier, trop interventionniste. En tant que producteur, il est stressé, mais comme comédien il demande souvent des justifications d’une scène … ».
Il est intéressant aussi de voir comment Paris est filmé, « de façon légèrement déshumanisée, la nuit, avec des lieux modernes, récents, comme la gare Montparnasse, la Défense ». Si la musique de Philippe Sarde, remarquable reprend un moment le thème de « On aura tout vu » du même Philippe Sarde c’est à la demande de Lautner qui l’aimait tellement qu’il voulait le développer.
Review Overview
Le film
Le bonus
Plus qu’un divertissement efficace, ce qui n’est déjà pas mal, « Mort d’un pourri » relève d’un comportement cinématographique exemplaire à une époque où les magouilles politiques se terraient entre amis. Lautner fait preuve de vitalité, avec un Alain Delon impérial et des acteurs secondaires remarquables (Ornella Muti, Stéphane Audran, Maurice Ronet, Jean Bouise, Klaus Kinski).
La mise en scène fluide et lumineuse (la scène du téléphone avec Ornella Mutti est un cas d’école) s’appuie avec une belle harmonie sur les dialogues d’Audiard, qui bien que n’étant pas ses plus connus, n’en demeurent pas moins excellents. Les répliques fusent, les comédiens assurent…
Avis bonus
Lautner, Audiard, Delon , tout le monde parle du film et c'est bien éclairant
13 Commentaires
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