Synopsis: Lee Gates est une personnalité influente de la télévision et un gourou de la finance à Wall Street. Les choses se gâtent lorsque Kyle, un spectateur ayant perdu tout son argent en suivant les conseils de Gates, décide de le prendre en otage pendant son émission, devant des millions de téléspectateurs…
La fiche du film
Le film
Cannes a flanché pour la triplette américaine qui nous rejoue le coup du braquage médiatique en plein cœur d’une émission de TV ultra-populaire. Jodie Foster aux commandes (à l’aise), George Clooney et Julia Roberts derrière les pupitres d’une interprétation tirée au cordeau.
Déjà du grand spectacle que le jeunot de l’histoire Jack O’Connell réussit à dynamiter avec quelques pains de plastiques autour des hanches et la ferme résolution d’obtenir une réponse à la question de la disparition de millions de dollars de la planète financière.
Il en veut à l’animateur de l’émission, conseiller du mauvais placement et au PDG de la société où celui-ci devait rapporter de jolis dividendes. Jodie Foster a bien suivi l’actualité de ces dernières années et les nombreux films qui sur le sujet ont pu fleurir (*).
Mais les scénaristes détournent habilement un propos convenu pour mêler à l’algorithme déficient un parfum de thriller comme on en respire très peu de nos jours.
A mesure que l’animateur tente d’amadouer son agresseur, dans les coulisses, l’agitation policière et professionnelle rythme un tempo singulier aux débats publics que des millions de téléspectateurs suivent à travers le monde. Ce sont parfois de grosses ficelles (la réalisation TV improvisée sur une grève en Afrique du sud), des invraisemblances (la copine de Kyle l’injurie en direct et personne ne cherche vraiment à savoir qui il est), des incohérences (les enquêteurs avaient tout loisir pour découvrir ce qui se trouvait dans le deuxième carton) .
Achaque fois, un coup de pichenette tout aussi grotesque rétablit la situation comme par enchantement.
Le preneur d’otages a beau être un gamin paumé et inexpérimenté, la manière dont on le bringuebale sur le plateau apparait bien vite dérisoire jusqu’à l’entraîner dans la rue pour un chemin de croix balisé par une foule complètement hystérique. C’est une idée énorme, quasiment irréaliste et pourtant elle est me semble-t-il celle qui fixe le mieux les intentions de la réalisatrice autour de sa critique sur le capitalisme et le libéralisme à tout crin.
Le responsable doit être lynché, mais le responsable envoie ses seconds couteaux défendre sa société qui demeure bien au cœur du scandale. Celui-ci aurait mérité plus d’attention, un autre éclaircissement. Jodie Foster n’en fait qu’un aparté, un final trop ramassé, trop précipité, qui nous apprend comment le patron a pu se jouer du monde entier.
Elle aussi a préféré le sensationnalisme d’une prise d’otage, une vision très hollywoodienne, à un rendu économique que ses prédécesseurs ont su parfois parfaitement mettre en scène, tout en conservant l’attrait et le spectacle .
Du spectacle il y en a, mais pas forcément celui qui me retient .
- (*) Dans la même famille on peut voir
« Wall street, l’argent ne dort jamais » d’Oliver Stone
« The Big short » de Adam McKay
« Margin call » de J. C. Chandor
« The company men » de John Wells
Le film
Excellente comédienne, Jodie Foster joue ici les couturières de grande surface. C’est une histoire de prise d’otage dans un studio de TV où l’agresseur reproche à l’animateur de l’avoir mal conseillé sur un placement financier. C’est déjà assez convenu comme histoire et le reste est du même acabit, souvent cousu de fil blanc, voire d’incohérences. La réalisatrice bien fixée sur son couple vedette (Georges Clooney-Julia Roberts) privilégie elle aussi le sensationnel du scénario à la profondeur d’une critique de la société capitaliste qu’elle démonte dans un final beaucoup trop ramassé. J’aurais aimé en savoir plus sur ce PDG roublard et la manière dont il manipule les ordinateurs.
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