Synopsis: Tony est admise dans un centre de rééducation après une grave chute de ski. Elle prend le temps de se remémorer l'histoire tumultueuse qu'elle a vécue avec Georgio. Pourquoi se sont-ils aimés ? Qui est réellement l'homme qu'elle a adoré? Comment a-t-elle pu se soumettre à cette passion étouffante et destructrice ? Pour Tony c'est une difficile reconstruction qui commence désormais, un travail corporel qui lui permettra peut-être de définitivement se libérer...
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
Question rééducation, Maïwenn connaît bien la question. Elle nous promène de kiné en piscine jusqu’à ce que son héroïne retrouve l’usage de ses jambes. Mais se rééduquer à la vie ? Retrouver la joie de vivre après l’avoir quittée pour un bonheur qui semblait à porter de bras.
Tony sur son lit de douleur se remémore sa grande histoire d’amour, ses erreurs, ses errements, sa passion sans limite. Jusqu’au jour où elle retrouve ses esprits emportés par la fougue d’un homme tailladé par la vie. Mais l’apparence est forte, indestructible, une masse au discours sans rature. Tony se jette dans les bras de Georgio et c’est la course folle aux plaisirs et à la démesure.
Une liaison fracassante que Maïwenn aborde très frontalement, sans prendre de gants, ni de capote. Elle mêle tel un patchwork l’avant et l’après, dans des corps à corps abandonnés et des coups de gueule qui se succèdent. Et s’accélèrent dans un tourbillon où plus rien ne tient debout. Genou, syllabes prononcées très distinctement devant une psychologue et c’est votre vie qui vous revient en pleine face.
Celle de Georgio est plutôt agréable, un Dylan au temps de sa jeunesse, un homme sûr de lui, un jouisseur de la vie. Du bon ou mauvais côté, la réalisatrice ne le lâche pas d’un cil, d’un sourire discret, tellement dévastateur ; elle le rend attachant. Puis invivable aux côtés de cette femme qui ne demande qu’à l’aimer.
Tony ( Emmanuelle Bercot ) se l’avoue un peu tard, elle ne le connaît pas. Et lui-même s’ignore dans l’opulence d’une vie factice. Le couple ne fonctionne qu’à travers les autres. Tony, son frère et sa belle-sœur (Isild Le Besco, rôle secondaire), le trio de toujours. Indispensable aux yeux de Maïwenn qui reluque Louis Garrel de manière sidérante. Merveilleux portrait.
Georgio demeure quant à lui affectivement attaché à son ex, dépressive et jalouse. Tony ne supporte pas, on la comprend. L’emballement, la déraison, le désamour. Vincent Cassel est grandiose dans ce personnage d’une profonde complexité. Il le sonde avec une énergie dévastatrice, au bord de la folie.
Mais l’hystérie est ailleurs, sourde et profonde, dans le cœur des êtres qui « préfèrent ne plus aimer pour arrêter de souffrir ». Une déchirure que le sourire de l’héroïne au moment du clap final efface peut-être à tout jamais. La voie de la guérison.
LES SUPPLEMENTS
- Scènes coupées (30 mn) . Il semble que le côté hystérique ait été un peu gommé à travers leur absence. Ce sont toujours des scènes de tension. Il y en a beaucoup qu’elles ne soient pas au final ne change rien à l’intérêt du film. C’est toujours intéressant à voir. En prime « la soupe au potimarron » que je trouve excellente… « Le zoo » impressionnant !
- Bêtisier (14 mn). Si je ne comprends pas toujours ce qui les amuse, les rires sont contagieux. C’est déjà ça, même dans les scènes un peu tendues. Il y en a de plus légères, et tout aussi drôles, notamment avec Hervé Temime, un avocat de profession, qui joue son propre rôle. Il a du mal à comprendre où se trouve la caméra… Un bon moment
Le film
Les bonus
Maïwenn sort une fois encore des sentiers battus pour parler cette fois de l’amour et du désamour, en y incluant un parallèle osé, très documenté, sur la rééducation du genou. Connaissant un peu le sujet, je n’ai rien à redire sur la méthode, même si elle peut rebuter certains propriétaires de prothèses.
Le sujet est bien ailleurs, dans cette rééducation à la vie qu’entame une jeune femme sur son lit de douleur. Une convalescence propice à une analyse de son récent passé en compagnie d’un homme qu’elle a aimé jusqu’à la déraison, s’arrêtant un jour de penser, elle dont la profession, avocate, était justement de venir en aide aux autres.
Une liaison fracassante que Maïwenn aborde très frontalement, sans prendre de gants, ni de capote. Elle mêle tel un patchwork l’avant et l’après, dans des corps à corps abandonnés et des coups de gueule qui se succèdent. En compagnie d’une kyrielle d’excellents comédiens. Vincent Cassel, Emmanuelle Bercot (prix d’interprétation à Cannes), Louis Garrel …
Avis bonus
Des scènes coupées, un bêtisier, on continue à y prendre plaisir
12 Commentaires
Pingback: [ critique dvd] Sur mes lèvres
Pingback: [Critique Cinéma] Polisse l'heure de la sortie
Pingback: "La fille de Brest" d'Emmanuelle Bercot. Critique cinéma
Pingback: "Juste la fin du monde" de Xavier Dolan. Critique cinéma-dvd
Pingback: Patients de Grand Corps Malade et Mehdi Idir. Critique cinéma
Pingback: Patients de Grand Corps Malade et Mehdi Idir. Critique cinéma-dvd
Pingback: "Le Prix du succès" de Teddy Lussi-Modeste. Critique cinéma
Pingback: "Le Bal des actrices" de Maiwenn. Critique dvd
Pingback: « Le Monde est à toi » de Romain Gavras . Critique cinéma-dvd
Pingback: « Faire face-Never fear » d'Ida Lupino. Critique cinéma
Pingback: "Rester Vertical" d'Alain Guiraudie. Critique dvd
Pingback: « ADN » de Maïwenn. Critique cinéma