Synopsis: Le petit Gérard aime passer du temps avec son oncle, M. Hulot, un personnage rêveur et bohème qui habite un quartier populaire et joyeux de la banlieue parisienne. Ses parents, M. et Mme Arpel, résident dans une villa moderne et luxueuse, où ils mènent une existence monotone et aseptisée. Un jour que Gérard rentre d’une énième virée avec son oncle, M. Arpel prend la décision d’éloigner son fils de M. Hulot.
La fiche du film
Le film
Les bonus
Coffret « La fête à Jacques Tati »
On ne parlait pas encore de robotique. Mais toujours en avance sur son temps (comme le facteur qui fait sa tournée à l’américaine) Jacques Tati imagine ici les possibilités et les faillites d’une mécanisation ménagère. A rebrousse poil, il en fait un condensé d’humour grinçant et sympathique qui nous plonge dans l’univers d’un couple de bourgeois repus et fiers d’eux , propriétaires d’une maison ultra moderne, dotée de toutes les nouvelles possibilités technologiques.
Eléphant dans un magasin de porcelaine, l’oncle du gamin, Mr Hulot se prend les pieds dans le tapis. Pas celui dont est recouvert la voisine excentrique (oh la jolie scène) mais dans cet ensemble électo-machin-chose qui vous cuit un œuf en une demi-seconde.
La satire est évidente, mais pas outrancière. Tout est dans la finesse, la drôlerie des situations et la nostalgie qu’on devine quand il lui faut quitter cet ultra confort pour son petit quartier, pelotonné comme un village de la France profonde.
Une image de carte postale ancienne sur laquelle le cinéma pose des couleurs, des ambiances, une atmosphère à nulle autre pareille avec ses personnages récurrents, comme le facteur, le balayeur ou les maraîchers qui d’ un marché comme on en chante dans les refrains de Bécaud.
C’est pensé comme une série de sketchs autour d’une même idée. Le peu de dialogues, ou alors sibyllins, insignifiants, ajoute au charme et à l’originalité du paysage dans lequel le maniérisme des femmes laisse pantois. Et leur servilité domestique , également. Un zeste de misogynie de la part du cinéaste ? Les hommes, fats et imbus d’eux même, ne sont pas mieux lotis.
Comme quoi Tati ne s’en prend pas uniquement à la modernisation galopante, mais aussi à ceux qui la conçoivent et la vivent. Le tout à la manière de celui qui ne voit rien. A l’image de ce Mr Hulot par exemple, qui ressemble étrangement à l’autre . Tati-Hulot, ces deux là sont bien faits pour s’entendre.
- Le point de vue de Stéphane Goudet (52 mn). Un regard analytique et pertinent, une analyse de certaines séquences, on peut revoir ce long documentaire avec un œil différent. Surtout qu’il se permet de nous ressortir des plans coupés au montage, et qui parfois ne manquent pourtant pas d’intérêt.
Voir ainsi l’arrivée de deux ouvriers avec une échelle dans la belle propriété où il est nécessaire de suivre le dallage pour accéder à la maison. Stéphane Goudet évoque alors à cette occasion « l’usage abusif du détour nécessaire, un parcours absurde de géométrie ridicule, où courbes arbitraires rivalisent de bêtise et complique tout trajet ».
Des parallèles sur les plans avec « Playtime » m’ont aussi beaucoup intéressé.
Le musée Jacques-Tati
Il se trouve à Sainte-Sévère, là où le réalisateur a tourné « Jour de fête ». C’est dans l’Indre et c’est à voir absolument déjà pour sa situation , sur la place même où le fameux chapiteau du cirque s’est installé pour le film. A l’intérieur un musée extrêmement vivant se présente à travers la reconstitution du café du film avec les accessoires d’époque, et la caméra qui va avec. Une scénographie de la place du village propose plusieurs plans animés en direct, en liaison avec les scènes de « Jour de fête » projetées simultanément.
Dans le bureau de poste des années 50 , chaque téléphone vous raconte quelques passages du film. Et je dois en oublier, mais j’ai découvert ce musée par hasard , quand il venait d’ouvrir, et ça demeure un grand souvenir.
Review Overview
Le film
Les bonus
« Mon oncle » est un film entre deux mondes, qui au progrès préfère opposer le souvenir d’une France rurale et bienheureuse. Les deux univers ici se côtoient dans la légèreté d’une caméra qui enregistre sans plus de commentaires, sinon ceux de la drôlerie.
Tati est le personnage phare de cette légende urbaine, et le costume une fois encore lui sied à merveille. On se prend à respirer dans son quartier résistant au cœur de la grande ville. Son facteur, son balayeur, des images de carte postale ancienne, joliment balancées.
Avis bonus
Un long documentaire analytique qu'il est passionnant de voir et d'entendre, avec notamment une scène coupée qui n'aurait pas du l'être...
13 Commentaires
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