Synopsis: Victoria, fillette noire de milieu modeste, n'a jamais oublié la nuit passée dans une famille bourgeoise, à Paris, chez le petit Thomas.Des années plus tard, elle croise de nouveau celui-ci. De leur brève aventure naît Marie. Mais Victoria attend sept ans avant de révéler l’existence de l’enfant à Thomas et à sa famille. Sous le charme de la petite fille, ils lui proposent alors de l'accueillir régulièrement.Peu à peu, Victoria mesure les conséquences de cette générosité.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
Les meilleurs dvd Novembre 2015 ( 9 ème )
Quand elle débarque pour un soir dans l’appartement de la mère de Thomas ( Catherine Mouchet ) Victoria, 8 ans, découvre le confort bourgeois d’une famille parisienne, bobo jusqu’au sourire. Accueillante, préventive, c’est avec soin qu’elle reçoit cette petite fille noire qui habituellement vit dans un 30 m2 avec sa grand-mère.
Thomas est au petit soin pour cette copine d’école, mais c’est Edouard, le grand-frère, qui la subjugue. Victoria ne découvre pas que le confort d’un lieu cosy… Mais comme un sentiment amoureux blotti dans la douceur de ce loft protecteur.
Un bien être passager dont l’enfant conservera longuement le souvenir ravivé par ses retrouvailles inopinées avec Thomas, une quinzaine d’années plus tard.
La brièveté de leur rencontre, dont naîtra Marie, efface tout retour sur le passé. Victoria (Guslagie Malanda) ne dit rien de sa grossesse, elle vivra avec les siens et sa petite fille …
Cette histoire émouvante, adaptée du roman « Victoria et les Staveney » de Doris Lessing, est tissée sur la nostalgie et le clivage sociétal que le réalisateur Jean-Paul Civeyrac entretient tout au long de son récit. Son héroïne vit dans la marge du temps et les secrets de son passé. Un double regard pour le spectateur dans l’attente d’un dénouement prévisible, qui ne le sera pas forcément.
Cet autre monde qu’elle côtoie depuis sa tendre enfance ne lui est pas accessible. Victoria n’a jamais eu son destin en main. C’est ce que raconte en voix off la récitante de sa vie, procédé peu courant dans le cinéma français, à l’opposé des Usa très portés sur le genre qu’ils maîtrisent parfaitement.…
Civeyrac reprend la technique qui dédouble bien souvent le récit ; on n’ignore plus rien des sentiments de Victoria , déjà rapportés en détail sur des images qui dès lors illustrent plus qu’elles ne représentent. C’est assez plat au bout du compte, trop gentiment raconté comme l’est avec insistance le père de Thomas ( Pascal Greggory)
Tout ce qui peut se passer autour de l’héroïne et de sa petite fille passe à la trappe, petite reine ballottée dans les souvenirs d’une maman qui visiblement ne porte pas la même attention à son petit frère né d’une autre rencontre. La différence de traitement est patente. On comprend Victoria , mais on ne partage plus son univers, ses appréhensions, ses angoisses.
Un point de vue conforté par cette multiplication de plans rapprochés qui accentuent l’enfermement, la distanciation . Le réalisateur la cautionne, on passe à autre chose …
LES SUPPLEMENTS
Deux courts métrages.
- « Une heure avec Alice » (2 mn). Un hommage aux frères Lumière, joliment décalé, en imaginant la préparation d’une jeune femme pour sa journée. Elle écoute un reportage sur les premiers films des frères Lumière
- « Françoise au printemps » (6 mn). Il reprend le même principe que précédemment, avec Fassbinder .Une jeune femme le découvre à travers l’un de ces films, relatif à la situation politique de l’Allemagne au moment de la bande à Baader. La manière dont il conduit son propos est judicieuse, rapportée aux préoccupations de son héroïne qui tourne un film. Elle demande à la réalisatrice de changer son personnage pour l’adapter à la réalité du moment. Les Roms, dit-elle, mais aussi l’affaire Bettencourt, les pauvres…
- Entretien avec Jean-Paul Civeyrac (22 mn) .Il aborde très clairement les attentes d’une structure narrative, très différente s’il elle vient d’une adaptation ou d’un scénario personnel. Il fait beaucoup référence à ses autres films (A travers la forêt, Fantômes…) en regard du personnage de Victoria, ses ressemblances, le passage de la poésie au romanesque. Le cinéma est par essence mélancolique, dit-il.
Comment est-il venu au gros plan, des plans qui duraient longtemps, mais pas forcément des plans séquences. A partir de cette réflexion, il émet une analyse technique sur l’utilisation d’un tel procédé aujourd’hui dit-il très marqué par les effets spéciaux. Ils sont très performants à ses yeux, mais ne l’intéressent pas du tout.
Review Overview
Le film
Les bonus
Etonnant comme une histoire assez prenante sur le papier devient sur grand écran étrangère à notre regard. Elle se dévide plus qu’elle ne se déroule. En cause me semble-t-il cette voix off qui n’arrive pas à poser le temps, les sentiments, mais qui débite l’histoire de Victoria, au fur et à mesure qu’elle nous apparaît sur les images. La représentation censée être une part du cinéma devient alors de l’illustration. Avis bonus Deux courts métrages originaux et une rencontre avec le réalisateur
6 Commentaires
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