Synopsis: Frédi perd sa mère. Elle lui a transmis un don. Il ne veut pas en entendre parler mais il est contraint, forcé de reconnaître que ses mains guérissent...Il s'interroge. D’ou vient ce don ? Qu’importe, il l'accepte...
La fiche du film
Le film
Le héros possède un don de guérisseur. Mais ce n’est pas un rebouteux, qui par une simple imposition des mains, soulage, ou guérit le mal. Avec lui, on ne sait pas trop ce qu’il advient de ses « patients ». Et d’ailleurs, il refuse ce cadeau tombé du ciel, un présent de sa mère récemment disparue, ce don miraculeux…
La misère du monde lui fait peur, il ne veut pas soigner les gens, il a trop à faire avec lui.
Déjà tout un personnage s’affiche dans la marge d’un quotidien qui le voit vivre, à l’écart de la ville (Cannes, semble-t-il), dans une caravane, avec d’autres caravanes.
Grégory Gadebois, le personnage, toujours aussi constant et fabuleux dans son interprétation, est le taiseux parfait d’un récit qui dès lors va et vient d’un caractère à l’autre, gens de rencontres et de hasard, comme cette jeune fille entraperçue dans un café. Elle boit beaucoup, du champagne uniquement ; sa détresse silencieuse l’attire.
Il n’est plus question de guérir, mais de soigner le cœur ou plutôt une âme en perdition. Dupeyron s’éloigne ainsi encore plus de la banalité; il s’attache viscéralement aux êtres et à leur singularité secrète.
C’est là tout le raisonnement de son cinéma qui le voit les accompagner dans les recoins d’un monde qui paraît de plus en plus irréel.
A force de filmer de guingois, volontairement, d’un sujet avorté à un autre,effleuré. Le monde des rebouteux, l’alcoolisme, la perte de l’être cher, l’absence…
Dupeyron m’égare, m’embrouille, (ça traîne un tantinet) et m’agace beaucoup quand il laisse constamment le soleil titiller l’objectif de sa caméra. Ces effets d’optique habituellement succincts reviennent ici comme un leitmotiv aux ballades américaines qui elles-aussi parcourent constamment le film.
« Ses » comédiens gardent le cap, et nous font vivre des moments d’intenses particularités : Gadebois, bien sûr, qui après « Les revenants » retrouve Céline Sallette tout aussi admirable, ou bien l’étonnant Philippe Rebbot. Depuis « Le mariage à Mendoza », il confirme toute la pertinence de son jeu d’acteur. En compagnie d’une telle équipée, et sous ses airs en perdition, Dupeyron conserve lui aussi le cap. Il faut simplement s’accrocher.
Review Overview
Le film
A trop vouloir dire avec un minimum (Dupeyron ne s’épanche pas), le cinéaste part un peu dans tous les sens, sans trop fixer son regard, ni son propos. C’est un cinéma très intériorisé qui donne libre court à l’expression des comédiens qui, sans en faire des tonnes, trouvent le tempo idéal. Grégory Gadebois, bien évidemment, mais aussi Céline Sallette et Philippe Rebot qui dans la singularité tiennent la palme.
C’est un film de coeur. Juste de coeur ….qui frémit, palpite, et a parfois peur de ne plus savoir vibrer. Alors il faut tendre l’oreille, ouvrir l’oeil, etre attentif quoi!.Rien de trop, juste l’essentiel et cette dimension là est humainement et cinématographiquement réussie.