Synopsis: Toshiro Mifune, la star internationale du cinéma japonais. Un documentaire narré par Keanu Reeves, avec notamment les témoignages inédits de Steven Spielberg, Martin Scorsese, Kyoko Kagawa et Koji Yakusho.
La fiche du film
Le documentaire
- Ce documentaire est proposé en supplément du dvd « L’héritage des 500.000 » de Toshiro Mifune
- Préface de Pascal-Alex Vincent. Cinéaste et enseignant, ce spécialiste du cinéma japonais est co-auteur du Dictionnaire des acteurs et actrices japonais.
Parler de Toshiro Mifune, l’un des plus grands acteurs japonais du XX ème siècle, c’est évoquer très largement son alter-ego de plateaux, Akira Kurosawa . En 18 années, les deux hommes signent seize films, parmi lesquels de nombreux chefs d’œuvre.
Une filmographie que l’on voit défiler au fil des commentaires, des archives vidéo, des interviews d’aujourd’hui ( comédiens et comédiennes qui ont travaillé avec Mifune ) . Un portrait qui raconte aussi l’histoire de son pays ( notamment la guerre en 1931 ) , et celui d’un cinéma dont l’évolution aura des répercussions dans le monde entier.
On dit que Mifune a inventé le héros moderne, tandis que Kurosawa posait les bases d’un cinéma inventif. Les américains auront souvent l’œil sur le réalisateur japonais ( « Pour une poignée de dollars », Dark Vador, « Les sept mercenaires ».. )
« Les films de samouraï nous ont appris à être plus lyriques dans la manière raconter les histoires (… ) le cinéma est le seul langage qui nous rende égaux » rapporte Steven Spielberg qui cite encore « Yojimbo » , un film de pur divertissement, ce qui était rare chez Kurosawa.
« Le jeu d’acteur de Mifune est inimitable, mais beaucoup ont essayé d’adopter ce côté fort et taiseux, ce jeu minimaliste dans les mimiques ».
« Mon père n’avait pas la langue dans sa poche alors ses supérieurs à l’armée le frappait » se souvient Shiro, son fils qui s’exprime beaucoup dans ce documentaire et c’est important ce qu’il raconte. « Sa compassion le rendait rebelle, je sais qu’il a beaucoup souffert, en écoutant ses récits on le comprenait ».
Quand il débute sa carrière, Kurosawa le repère très vite et lui écrit des rôles de plus en plus exigeants . Le cinéaste va soutenir la guerre à travers des films et puis le regretter pour une filmographie de révoltes, de résistance dans laquelle Mifune s’exprime totalement.
« La relation entre Kurosawa et ses acteurs est ce qui rend par exemple « Rashomon » si particulier » dit Scorsese autre professionnel fan du réalisateur japonais et de son comédien. « La performance de Mifune est stratifiée et complexe, il a étudié le mouvement des lions sauvages pour son rôle et il est comme un lion en cage dans son jeu ».
Des scènes de tournage, des vidéos d’époque appuient les commentaires et témoignages.
Koji Yakusho « Il ne se fond pas dans le décor, il transmet de l’énergie à tous ceux qui l’entourent ». « Il était comme l’océan , sans limite , bourru et généreux , très turbulent parfois … »
« Un artiste très strict et discipliné envers-lui-même, mais quand on garde tout à l’intérieur , ça s’accumule , alors le soir quand le saké coulait à flots, il fallait qu’il se lâche, je lui ai souvent sauvé les fesses , c’était un gros buveur… ».
C’est après « Barberousse », gros succès et récompenses ( Mostra de Venise ) que Mifune et Kurosawa se séparent. Le début d’une carrière internationale pour le comédien que l’on remarque notamment chez Spielberg « 1941 » et dans « La Bataille de Midway » de Jack Smight. Le début du déclin que la maladie d’Alzheimer accélère et le renvoie au pays où il décède le 24 décembre 1997. Il avait 77 ans.
Deux ans auparavant, il s’était réconcilié avec son ami de toujours.
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Mifune et Kurosawa , ensemble dans ce blog :
» Les salauds dorment en paix« – « La forteresse cachée » – « Barberousse »- » Entre le ciel et l’enfer » – « Le chateau de l’araignée » – « Les sept samouraïs »
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