- Meilleur dvd Mars 2020 (10 ème )
- Acteurs : Ed Skrein, Patrick Wilson, Luke Evans, Aaron Eckhart, Woody Harrelson.—
- Durée : 140 mn
- Audio : Anglais ( Français
- Audio description –Sous-titres –Sous-titres pour sourds et malentendants : Français
- Studio : Metropolitan Vidéo
L’histoire : Après la débâcle de Pearl Harbor, la marine impériale japonaise prépare une nouvelle attaque pour éliminer définitivement les forces aéronavales US. Elle va se dérouler dans un petit atoll isolé du Pacifique nord : Midway.
La riposte américaine ? Percer les codes secrets de la flotte japonaise …
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
La bataille de Midway demeure une page importante de l’histoire américaine. Et de son cinéma. On dit qu’elle a fait basculer le sort de la seconde guerre mondiale.
Roland Emmerich et son scénariste Wes Tooke s’attèlent à ce classique du film de guerre en jurant de dire toute la vérité sur les faits historiques de l’événement.
Il a été provoqué par l’attaque totalement inattendue des Japonais sur Pearl Harbor. L’Etat-Major nippon fête la victoire, mais certains font grise mine. « On a réveillé un géant endormi, on lui a insufflé la haine ».
Pour y mettre un terme la flotte japonaise prend donc à nouveau les devants en élaborant une ultime confrontation dans le Pacifique, mais sans localisation exacte. Tout l’enjeu des renseignements américains commandés par un drôle de zigoto, Joe Rochefort qui se tient personnellement responsable du désastre de Pearl Harbor.
Le technicien remonte au front avec la confiance entière de ses supérieurs . Décrypter les codes secrets de l’ennemi, première bataille sur laquelle s’appuie la stratégie scénique de Roland Emmerich.
Classique dans sa réalisation (tractations , parades et tactiques envisagées…) très impressionnante au milieu des bombardiers, porte-avions et cuirassés perdus dans une bataille navale qui s’apparente à un jeu d’échecs.
Celui que se livre à distance respectable les deux Etats-majors cantonnés sur leur porte-avions. On sent bien évidemment l’influence américaine dans les rapports orchestrés entre chaque camp.
L’amiral Nimitz (Woody Harrelson ) peut compter sur une équipe jeune et dynamique quand Yamamoto ( Etsushi Toyokawa) affronte des antagonismes quasi ancestraux. L’amitié soldatesque encouragée sur le ponton des porte-avions et la romance en guise de contre-point .La femme du héros se morfond (Mandy Moore) quand son homme n’en finit pas de tutoyer la mort.
Dick Best, arrogant, prétentieux, un connard peut-être en temps de paix, mais ici le valeureux parfait , tête brûlée dans ses duels, toujours triomphant. Ed Skrein tient très bien les commandes de son cockpit avec une kyrielle d’acteurs tout aussi méritants…
Luke Evans : le grand patron des pilotes toujours excédé par Dick Best
Aaron Eckhart : Doolittle à la tête des bombardiers qui attaqueront Tokyo… Opération suicide, ils savent qu’ils n’auront pas assez de carburant pour revenir !
Dennis Quaid : le vice-amiral au cœur de la bataille, sur son porte-avions
Geoffrey Blake : John Ford réalisant un documentaire depuis la base aérienne de Midway.
LES SUPPLEMENTS
- « Bien faire les choses » ( 14.15 mn ) . « Tout le monde voulait que ce soit réaliste, et on a réussi . (… ) Il y a eu beaucoup de morts de part et d’autre, il fallait être très fidèle à l’Histoire ».
Quand le producteur Harald Kloser reçoit le script, il est plutôt surpris par la première phrase « Toute cette histoire est vraie, même si l’on dirait des foutaises hollywoodiennes … ».
L’USS Enterprise , reconstruit dans un studio canadien « l’un des plus grands au monde ». Les comédiens le découvrent très surpris , les images le confirment , et la surprise est contagieuse : fabuleux ce bâtiment de guerre entièrement reconstitué, et aussi ces avions construits au boulon prêt, prêts à décoller sur un ponton imaginaire.
Un très joli document.
- Les hommes de Midway ( 13 mn ). On parle donc de l’équipe et du choix de Dick Best que joue Ed Skrein. Il passe en revue tous ses équipiers. Pour lui renvoyer la balle , le producteur dépeint le personnage tel qu’il est dans sa vie militaire et en famille. Contraste.
- « Une rencontre à Midway » ( 9.30 mn ). Deux survivants se souviennent sur des images d’archives éloquentes, notamment celles de Pearl Harbor après l’attaque « on était pressés de se venger, c’est triste à dire , mais on avait hâte d’y aller »
Il y a aussi des vidéos sur le retour des pilotes, salués comme il se doit. « Tout le côté scientifique et pilotage, c’était compliqué, on utilisait des gyroscopes. (… ) J’ai eu de la chance, j’ai torpillé, j’ai bombardé, et je n’ai été touché qu’une fois au bras » .
- « L’héritage de Midway, un tournant » ( 14 mn ) « Les cinq minutes les plus décisives de l’histoire de la guerre ».. A la fois une leçon d’Histoire racontée passionnément, et un précis de techniques aériennes commentées sur les images du film . C’est encore très intéressant à suivre.
- Le réalisateur ( 5 mn ). Il y a longtemps que Emmerich voulait faire ce film avec Sony, mais quand « ils ont su que ça montait à 100 millions de dollars, il leur a fallu demander le concours de leur partenaire japonais qui n’était pas très emballés de mettre autant d’argent pour une bataille perdue » .
« Roland Emmerich ? C’est le genre de gars qui en peu de mots vous fait vous dire – je vois, je dois jouer différemment ». Woody Harrelson
« Je le croyais plus fou, mais non … » Luke Kleintank
- « Joe Rochefort, comment craquer le code japonais » ( 6 mn ). Cet homme était doué pour les mots croisés …
Pour décoder, il fallait traduire les chiffres des codes, puis les traduire en japonais et ensuite le japonais en américain , « le genre de chose qu’un esprit normal aurait eu du mal à faire à cette époque » .
Pearl Harbor, il s’en est toujours voulu, « c’était la défaillance de nos services de renseignements. Il a cherché la rédemption, pour lui c’était son échec . (…) Il était convaincu que AF signifiait Midway dans le langage codé ennemi. (… ) Il a abrégé la guerre d’au moins un an ».
Le film
Les bonus
D’un point de vue strictement historique et tactique le film de Jack Smight ( « La Bataille de Midway » ) me parait plus intéressant, plus complet. Ici Roland Emmerich pointe son objectif sur l’aspect visuel et émotionnel d’un éminent fait de guerre qui dit-on a permis d’ajourner le conflit d’une bonne année.
L’Histoire n’est pas en reste, support à un récit où l’héroïsme demeure une fois encore le facteur dominant sur des stratégies militaires développées de part et d’autre. L’importance des renseignements américains enrichit aussi beaucoup la démonstration scénographique d’Emmerich .
Classique dans sa formulation (tractations , parades et tactiques envisagées…) , elle est très impressionnante au milieu des bombardiers, porte-avions et cuirassés perdus dans une bataille navale qui s’apparente à un jeu d’échecs.
AVIS BONUS
Quelle que soit la teneur du chapitre, ( commentaires, interviews, analyses historiques … ) des images du tournage, des vidéos ou des archives alimentent le sujet. C’est vraiment bien fait, même quand il faut dire du bien des uns des autres…
En prime la visite des studios canadiens, époustouflants !
Un commentaire
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