Synopsis: Fuyant d'abord des fanatiques religieux et des forces de police, Roy, père de famille et son fils Alton, se retrouvent bientôt les proies d'une chasse à l'homme à travers tout le pays, mobilisant même les plus hautes instances du gouvernement fédéral. En fin de compte, le père risque tout pour sauver son fils et lui permettre d'accomplir son destin. Un destin qui pourrait bien changer le monde pour toujours.
La fiche du film
Le film
Il y aurait quelques explications possibles autour de ce titre, dont l’histoire d’un train légendaire qui donnait de l’espoir aux prisonniers quand il passait devant leur établissement. C’est devenu une chanson popularisée par de nombreux folksingers et artistes US comme les Creedence Clearwater Revival.
La bande son, à juste titre, n’en fait pas écho, le récit de Jeff Nichols n’a rien à voir avec une quelconque destinée de forçats. Seule libération espérée, celle de l’esprit surnaturel qu’engendre à la lumière un jeune adolescent. On ne sait trop par quelle divination, Alton (Jaeden Lieberher) est devenu un envoyé de l’au-delà avec lequel il communique de manière sidérante.
Peut-être l’envoyé d’un dieu comme l’imagine Sam Shepard, le gourou d’ une secte qui veut le récupérer pour assurer leur jugement dernier. Vision apocalyptique pour la famille qui doit aussi compter sur la traque policière. Alton a découvert sans le vouloir, la combinaison de chiffres ultra-confidentiels pour la sécurité du pays.
Un canevas autour duquel s’effiloche un cinéma que ne renierait pas le « Dark star » de Carpenter, bien que Jeff Nichols ne se cantonne jamais dans un genre ou un effet. La SF est je crois son premier bout d’essai, plutôt réussi même si l’empreinte est cette fois plus patente du côté du « ET » de Spielberg. Une version plus contemporaine et policière de cet extra-terrestre qui veut rejoindre les siens.
Sa famille biologique (Michael Shannon et Kirsten Dunst) sait qu’il en va de sa survie, et de l’humanité tout entière. Aussi est-elle prête à faire le sacrifice et tout mettre en œuvre pour tirer leur progéniture des griffes des rapaces. Jeff Nichols n’en dit pas beaucoup plus. Il laisse les hommes (dont Joel Edgerton, l’ami du couple) agir à leur manière, avec assez de mystère pour donner le sentiment que le garçon est bien sur terre pour accomplir une œuvre. Au FBI on l’imagine destructrice même si un technicien de haut vol est dépêché au milieu des flics et des militaires pour tenter de comprendre les raisons d’un tel chambardement.
Adam Driver colle assez bien à ce personnage . Il perçoit que derrière les savants calculs imaginés par l’homme, il y a toujours une âme, un peu d’amour et du bon sens. Une constante chez Nichols qui aligne toujours dans ses films de bons samaritains. Cet homme est un saint.
Le film
On imagine une version très contemporaine de « ET » sur un mode policier qui n’use pas forcément de tous les codes du genre. Ce qui donne un film hybride parfaitement assimilable par un large public curieux et attentionné à la carrière d’un réalisateur qui depuis les débuts explore la matière cinématographique avec gourmandise et intelligence. Il est précautionneux des artifices nécessaires à la mise en scène tout en laissant à l’histoire prendre le pouls de son propre environnement. Cet enfant qui nous vient d’un au-delà incertain trouve tout à fait ses marques dans ce paysage d’une Amérique rurale où les marais paraissent percer une écorce terrestre étrangère. Il y a assez de mystère autour pour donner le sentiment d’une énigme qui va bien au-delà du simple suspense tricoté pour l’occasion. Le casting adhère très bien à cette vision des choses qui perçoit que derrière les savants calculs que l’homme peut imaginer, il y a toujours une âme, un peu d’amour et du bon sens. Une constante quasiment chez Nichols qui aligne toujours dans ses films de bons samaritains. Cet homme est un saint.
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